Les scènes finales du roman et du film Zazie dans le métro Quel sens les scènes de bagarre et de...
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Les scènes finales du roman
et du film Zazie dans le métro
Quel sens les scènes de bagarre et de bataille qui concluent le roman et le
film prennent-elles?
CORRICiÉ
Le corrigé suivant est présenté sous forme de plan détaillé.
Les titres de parties, les mises en
valeur de certains termes ne doivent en aucun cas figurer dans votre copie.
DÉMARRONS ENSEMBLE
1 La première question sur 8 points est toujours une question «pointue»,
c'est-à-dire ciblée sur un aspect particulier et limité de l'œuvre : ici les scènes
finales du roman et du film.
La réponse en sera plus courte que pour la seconde
question.
1 Ce sujet fait appel à une bonne connaissance à la fois du roman et du film,
ainsi qu'à des connaissances littéraires.
[INTRODUCTION)
1 Le roman de Queneau et le film de Louis Malle - dont le scénario suit fidè
lement l'intrigue - se terminent tous deux par une scène de bagarre dans la
brasserie où soupent Gabriel et ses amis après la soirée au cabaret, à laquelle
succède une scène de bataille avec la police.
1 Ces deux passages montrent une violence surprenante dans le contexte
plutôt joyeux de la fin de la journée de Zazie à Paris, d'autant que l'enfant
est présente, quoiqu'endormie presque d'un bout à l'autre de l'épisode.
Alors
comment expliquer cette atmosphère belliqueuse du dénouement?
1 Est-ce un pastiche d'œuvres antérieures, dans un phénomène d'intertextua
lité récurrent dans !'oeuvre? Ou une allusion burlesque mais symbolique aux
conflits qui ont marqué la première moitié du xx• siècle?
[DÉVELOPPEMENT)
1.
Un pastiche des combats de la littérature épique
1 La bagarre à la brasserie Aux Nyctalopes de la place Pigalle commence
par une altercation «privée» entre Gridoux, Turandot et la veuve Mouaque.
Celle-ci, ayant bu pas mal de vin blanc, insulte Turandot puis Gridoux, qui
la gifle.
Elle rend la gifle et s'ensuit une série de claques des deux côtés.
Mais
deux garçons de la brasserie jettent Turandot dehors sans ménagement.
Gabriel les assomme l'un contre l'autre et Gridoux interrompt la vengeance
d'un garçon à coup de siphon.
Les garçons de la brasserie arrivent alors de
partout et la bagarre générale réveille Zazie, endormie de fatigue, qui inter
vient pour secourir son oncle, aussitôt suivie par la veuve Mouaque.
Grâce à
leur concours, Gabriel et ses amis ont le dessus.
1 Comme on le voit, la rixe a un motif futile ( aussi futile que la guerre provo
quée par les fouaciers dans Gargantua de Rabelais) et la bagarre est présentée
comme un jeu auquel une enfant et une femme aident à mettre fin victorieu
sement.
Linversion oulipienne à l'œuvre dans le roman est illustrée ici par le
fait que ce combat viril et épique est remporté grâce à l'intervention d'une
enfant et d'une femme, qui sortent des hommes adultes d'une situation déli
cate.
Lécriture fait immanquablement penser au style de Rabelais, qui paro
diait lui-même dans ses «livres» les combats épiques des chevaliers dans les
chansons de geste médiévales et les romans de chevalerie courtois:«Il se leva
et, attrapant les deux loufiats qui s'en retournaient satisfaits vers leurs occupa
tions ménagères, il leur fait sonner le cassis l'un contre l'autre de telle force et
belle façon que les deux farauds s'effondrent fondus» (p.182).
On retrouve la
démesure et l'humour de Rabelais dans cette scène pastichée qui a une visée
essentiellement comique.
Mais on trouve aussi une référence aux combats
épiques de l'Iliade ou de l' Odyssée d'Homère, déjà présents dans le roman.
1 Dans le film, la scène est très longue (près de huit minutes), elle est le résul
tat d'une beuverie collective, et elle est traitée sur le mode burlesque, comme
une danse ou un numéro de cabaret.
Il y a des applaudissements; à la fin le
décor est détruit et la veuve se fait applaudir sur un escalier.
On y retrouve
le rythme rapide et le comique de répétition des films de Charlie Chaplin ou
de Buster Keaton dont cette scène constitue....
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