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Les stratégies de développement 1. Les connaissances indispensables =--==-. _:..;:;,;---=.::::::::=~_, ' - .. ~ - - ---::;:::::;:__ ____ _;;_-==::::,~.=,._ -...

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« Les stratégies de développement 1.

Les connaissances indispensables =--==-.

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~ - - ---::;:::::;:__ ____ _;;_-==::::,~.=,._ - - 1.1.

Définitions 1.1.1.

La notion de développement La naissance du «Tiers-Monde», à la conférence de Bandoeng de 1955, pose la question des modalités de la croissance pour des pays qui viennent d'accéder à l'indépendance et qui n'ont conriu, ni la croissance résultant de la diffusion du capitalisme industriel de marché, ni celle permise par la centralisation et la planification.

F.

Perroux donne1 dans les années cinquante1 la définition suivante du développement : « Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître cumulativement et durablement, son produit réel global.» Cette définition laisse la voie ouverte à un modèle de croissance plus humaniste que celui qu'ont connu les pays capitalistes ou les pays socialistes. S.

Brunel, s'appuyant sur les trajectoires nationales de développement, propose, trente ans plus tard, une définition qui précise celle de F.

Perroux : « Le développement est un processus de croissance de la richesse et de diversification croissante des activités engendrant une maîtrise accrue par les hommes de leur propre destin comme de la nature.» 1.1.2.

Les stratégies de développement depuis les années cinquante L'industrialisation demeure au cœur des stratégies de développement qui peuvent être partagées en deux grands «types idéaux». Les stratégies de développement peuvent avoir comme objectif l'intégration aux échanges internationaux.

Ces stratégies passent alors par des phases de spécialisation selon les avantages comparatifs des PED : richesses naturelles, main-d' œuvre abondante et à faibles coûts.

Ces avantages comparatifs peuvent évoluer dans le temps.

Les ressources obtenues par la promotion des exportations de produits primaires et (ou) de produits manufacturés sont réinvesties pour financer les investissements publics et privés. L'ouverture des économies permet en outre aux firmes domestiques de bénéficier des économies d'échelle, sources de gains de productivité et des transferts d'innovations en provenance des pays les plus développés. Les stratégies de développement peuvent viser une croissance plus autocentrée et une certaine déconnexion des échanges internationaux.

Ils' agit d'éviter la désarticulation économique et de «filtrer les influences venant de l'étranger».

Il s'agit aussi de créer les bases d 1 un développement économique autonome en développant des «industries industrialisantes». Les stratégies effectives de développement menées depuis les années cinquante empruntent à ces deux modèles.

Par ailleurs, toutes ces stratégies sont passées par une phase d' « industrialisation par substitution» et doivent, à un moment de leur développement, s'appuyer sur les marchés intérieurs. Les PED sont aussi confrontés à d'autres choix: privilégier l'agriculture ou l'industrie, favoriser la production de biens d'équipement ou de biens de consommation, conforter le secteur public ou le secteur privé, moduler l'appel aux financements internationaux et aux FMN, s'appuyer sur les classes dominantes traditionnelles ou faire émerger de nouvelles élites issues surtout des classes moyennes. 1.1.3.

L'existence de «modèles» de développement L'existence de «modèles» de développement signifie la possibilité de mettre en place des processus cohérents, capables d'engendrer un cercle vertueux de développement. La question des modèles de développement pour les PED a été principalement posée au sujet du «modèle asiatique» de développement.

L'exemple des «Quatre Dragons», qualifiés de «petits japons», et celui de leur descendance, les « bébés dragons» ou les « bébés tigres», sont auscultés pour comprendre le «secret» de la croissance asiatique.

La Banque mondiale décrit les « cercles vertueux de la croissance» qui auraient permis aux pays d'Asie du Sud-Est de connaître un développement rapide: taux d'investissement et taux d'épargne élevés, investissements publics importants en matière de capital humain, efforts de productivité coordonnés et planifiés dans l'agriculture et dans l'industrie, création d'un environnement propice aux transferts internationaux de capitaux et de technologie.

L'État joue un rôle fondamental dans ces processus de développement : protectionnisme stratégique, stratégies de promotion des exportations et de remontée des filières, valorisation des avantages comparatifs, reposant sur une main-d' œuvre qualifiée et bon marché.

Il s'agit, le plus souvent d'un fort, sinon dictatorial et corrompu, mais qui n'étouffe pas pour autant les mécanismes de marché.

Par ailleurs, l'État favorise une certaine égalisation des conditions entre les groupes sociaux avec la montée des classes moyennes.

Il est difficile de nommer un tel modèle.

L'expression de « colbertisme éclairé» est parfois utilisée.

D'autres facteurs sont présents comme les capacités culturelles et sociales d'adaptation à un environnement international changeant, les synerrégionales et la fonction de leadership joué par le Japon. De nombreux arguments s'opposent à la thèse d'un «modèle» asiatique: contexte historique et géographique exceptionnel et non reproductible, différences entre les différents modèles nationaux et caractère traditionnel du modèle de croissance asiatique.

Ce dernier argument est popularisé par P.

Krugman en 1994.

Les performances des firmes asiatiques reposeraient sur une mobilisation importante des machines et des hommes.

Il s'agirait d'un modèle de croissance extensive : forte utilisation de capital permise par une épargne privée abondante, économie d'endettement et utilisation de la maind' œuvre par l'exode rural.

P.

Krugman résume ainsi le «modèle»: «L'Asie croît plus par transpiration que par innovation» ou « Les Asiatiques travaillent plus, mais pas mieux.» 1.1.4.

Typologie des PED Il existe de nombreuses typologies élaborées pour analyser un ensemble de pays qui représentent plus de 75 % de la population mondiale. La Banque mondiale distingue les pays en fonction du revenu par habitant : économies à revenus faibles, à revenus intermédiaires et à revenus élevés. À partir des années soixante, il devient nécessaire d'identifier les pays qui connaissent des processus de croissance et de développement rapides : les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) qui deviennent les «économies émergentes». Avec les hausses du prix du pétrole, pendant les années soixante-dix, apparaissent dans les statistiques et les articles, les pays de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), créée en 1960, qui ne conquièrent une puissance économique qu'à partir de 1971, pour la perdre ensuite avec la baisse du prix du pétrole à partir de 1986. Enfin, une première liste de Pays les Moins Avancés (PMA) est établie après la conférence d'Alger en 1967.

Les critères retenus sont, à l'époque, un revenu par habitant inférieur à 100 dollars par an, un taux d'industrialisation inférieur à 10% du PIB et un niveau d'alphabétisation de la population inférieur à 20 %.

La liste s'est allongée depuis. 1.2.

Indicateurs 1.2.1.

Les indicateurs de développement humain L'indicateur principal de richesse d'une nation reste le PIB.

Pour prendre en compte les phénomènes démographiques, le PIB par habitant ou le revenu par habitant se substituent au PIB.

Pour tenir compte des différences de prix relatifs, les économistes calculent les PIB en termes de Parité de Pouvoir d' Achat (PPA).

Les indicateurs économiques révèlent bien la croissance économique des PED depuis 1950 mais ils montrent aussi une augmentation des écarts de richesses avec les PDEM : - l'écart du revenu par habitant entre les PDEM et les PED a triplé entre 1960 et 1995; l'écart entre les 20 % les plus riches de la population mondiale et les 20 % les plus pauvres est passé de 30 en 1950 à 60 en 1995. Le PNUD propose, depuis la fin des années quatre-vingt, des indicateurs de développement humain comme l'Indice de Développement Humain (IDH), l'indice sexospécifique de développement humain (ISDH) qui inclut les différences en termes d'IDH entre les hommes et les femmes, et !'Indice de Pauvreté Humaine (IPH).

Les IDH de 1997, compris entre O et 1 et calculés pour 175 pays, montrent que 64 pays représentant une population de 1,3 milliard d'individus ont un indice élevé, supérieur à 0,8, et 45 pays, soit une population de 1,8 milliard, un indice faible, inférieur à 45.

L'ISDH révèle l'existence dans le monde de progrès en termes d'égalité entre les hommes et les femmes, d'une forte corrélation entre ISDH faible et IPH élevé.

Mais, dans aucun pays, les femmes ne sont traitées comme les hommes! Enfin l'IPH incorpore, outre les indicateurs composant l'IDH, d'autres indicateurs comme le pourcentage de la population ayant accès à l'eau potable ou la part des enfants de moins de cinq ans victimes de malnutrition.

Cet indicateur complète l'IDH qui masque les inégalités et la pauvreté résiduelle.

Des PED, comme le Chili et Cuba, ont ainsi un faible IPH. 1.2.2.

Les indicateurs de structure Depuis les années cinquante, les structures économiques, sociales et politiques des PED ont profondément évolué.

Il n'existe pas de voie royale du développement.

Néanmoins, les PED connaissent certaines mutations comparables à celles qu'ont connues les PDEM. Tableau 12 - Population et développement dans les grandes zones de l'économie mondiale Population en millions TCAMdela population PIBPPA milliards de $ TCA.\1du PIBPPA 1997 1986-97 (%) (base 100: 1990) 1997 1986-97 (%) BlPPPApar TCAMduPIB habitant en $ PPAparhab. (base 100: en% 1990) 1997 1986-97 (%) 5716 1,5 32735 3,2 5 727 1,7 Amérique du Nord 298 1,0 7 151 2,6 23 974 1,6 Europe de l'Ouest - dont UE à quinze 478 0,5 7 320 2.2 15 325 372 0,3 6435 2,1 17279 1,7 1,8 Ex-URSS et PECO 387 0,3 ! 540 -3,3 3 981 -3,6 Moyen-Orient et Maghreb 294 2,8 l 099 2,6 3 745 O,l Afrique sub-saharienne 551 2,6 553 2,6 I 004 -0,1 Afrique du Sud 47 2,0 197 1,8 4 215 -0,2 Amérique latine 500 1,8 2 918 2,8 5 841 -0,1 Extrême-Orient à économie de marché 569 1.3 5 263 4,9 9 248 3,5 Chine et Indochine 1226 2,0 4296 3 503 8,7 Sous-continent indien 1 339 2,0 1 965 5,2 1468 3,1 29 1,5 433 2,9 15 123 1,5 Monde Océanie JO TCAM : tnux de crois:mce annuel moyen. Source: L'Économie mondiale, 1999, Repères, La Découverte. La structure des PIB par secteurs économiques révèle une baisse de la part de l'agriculture et une augmentation de celles de l'industrie et des services. La corrélation est nette entre le développement et cette évolution.

L'évolution la plus marquante est la baisse de la part relative de la population agricole : plus de 80% en moyenne dans les PED pendant les années cinquante et moins de 50%, en moyenne, pendant les années quatre-vingt-dix.

En Corée, par exemple, la part de la population active occupée dans l'industrie dépasse maintenant les 40%.

L'ouverture des économies et la structure des exportations se transforment.

L'indicateur d'ouverture, la part des exportations sur PIB ou la part des importations sur le PIB, s'accroît pour les économies émergentes et la part des biens manufacturés dans les exportations atteint des chiffres parfois supérieurs à ceux des PDEM.

Enfin, les taux d'investissement et les taux d'épargne augmentent. Les structures sociales et politiques connaissent, elles aussi, des évolutions à bien des égards comparables à celles des PDEM.

La loi de S.

Kuznets, établie dans les années cinquante, qui relie croissance et développement à l' évolution des inégalités sociales, trouve une confirmation quand on étudie les PED. Dans un premier temps, les inégalités augmentent avec la croissance et, dans un second temps, les inégalités.... »

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