Devoir de Philosophie

Les- ttiètn_es majeurs-1 des Mémoires :1 a ... _-.-êmtis- à- l'éternité Comme tous les romantiques, Chateaubriand est hanté par le...

Extrait du document

« Les- ttiètn_es majeurs-1 des Mémoires :1 a ...

_-.-êmtis- à- l'éternité Comme tous les romantiques, Chateaubriand est hanté par le sentiment de la fragilité des choses humaines.

Ses Mémoires sont donc une longue méditation sur la fuite du Temps, qui altère ou détruit tout en ce monde, et sur la Mort, maîtresse de notre destinée.

De là procèdent à la fois une profonde mélancolie et ce culte du souvenir qu'après Chateaubriand célébreront Musset ou Victor Hugo: se souvenir, c'est toujours arracher quelque chose au Néant.

Mais pour que soit décisive cette victoire sur la Mort, il faut lui donner la forme tangible d'une œuvre: la mémoire de François-René engendrera les Mémoires, qui, d'outre-tombe et pour l'éternité, préservent le fré­ missement même de la vie. LE MOI FACE AU TEMP� ET À U\__MOflT La iui"te- -d�__!"�m�:s� La fugacité du Temps est un des motifs principaux de ces Mémoires.

La marque du Temps s'imprime sur les lieux et les objets, qu'il dégrade, transforme, ou abolit entièrement: le Moi de l'auteur l'éprouve constamment. Chateaubriand n'a pas 20 ans que, devant sa maison natale transformée en auberge, le voici déjà « étranger aux lieux de [son] enfance » .

Traversant Cambrai après les Cent-Jours, c'est en vain qu'il cherche la maison qu'il y habitait quand il était en garnison dans la ville: «Tout avait disparu, hommes et monuments.

» À son retour d'émigration, la France après huit ans d'exil lui paraît « aussi nouvelle que [lui] avaient été autrefois les forêts de l'Amérique...

» : c'est que la fuite du Temps s'est ici insérée dans l'irréversible courant de /'Histoire, qui en­ traîne régimes politiques, sociétés et empires.

Si la patrie est à ce point méconnaissable, c'est l'œuvre de la Terreur: châteaux abattus, cimetières dévastés, murs bar­ bouillés d'inscriptions où reparaît obstinément le mot MORT. La Mo�_.:_�� le --mal de vivre ~- -- -- -------- ---,J Mort! Tel est bien l'ultime mot des liaisons humaines: «Vingt fois des sociétés se sont formés et dissoutes autour de moi.

» Le Temps emporte dans la Mort puis­ sants et misérables.

Il nous ravit aussi les êtres chers, Lucile tant aimée, ou cette bonne tante qui chantait la chanson de la Fauvette, et toutes les femmes qu'on adora 1• « Il y a toujours deux chances pour ne pas retrouver l'ami que l'on quitte: notre mort et la sienne. Combien d'hommes n'ont jamais remonté l'escalier qu'ils avaient descendu? » (1, X, 2). La conscience que notre destinée fait de nous des «êtres-pour-la-Mort 2 » inspirera même à Chateaubriand le sentiment que la vie est une malédiction «infligée": «Après le malheur de naître, je n'en connais pas de plus grand que celui de donner le jour à un homme.

» L'auteur des Mémoires éprouve intensément le vertige de la Mort : souvent il pense qu'il aurait pu, ou dû mourir avant son heure - emporté par la Révolution, dévoré par les requins,.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓