Les véritables causes du malaise social Le véritable problème s'attache à l'ensemble de la personnalité humaine, à sa vie même....
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Les véritables causes du malaise social
Le véritable problème s'attache à l'ensemble de la personnalité humaine,
à sa vie même.
Et c'est ce qui explique la gravité de cette question et
l'urgence de la résoudre puisque, en redonnant aux hommes le sens de leur
travail, �'n leur fera retrouver par là-même le sens de leur vie sociale,
familiale, nationale.
[...]
C'est donc à l'échelle de la société que le problème doit être posé.
Le lecteur a pu, en lisant les pages qui précèdent, penser naturellement
à la célèbre et dramatique constatation d'Auguste Comte selon laquelle
le prolétariat n'est pas partie de la nation, n'est pas réellement intégré
dans la nation, mais « campe » sur son territoire comme des nomades
étrangers.
Cette constatation rejoint celle que l'on peut faire quotidienne
ment.
de nos jours dans maints pays en cours de développement, et, notam
ment en Amérique latine, gù deux nations, l'une(< bourgeoise », relativement
aisée et progressiste, l'autre(< prolétaire», misérable et stagnante, coexistent
sur un même sol sans réellement se mêler davantage que si elles habitaient
des territoires différents et séparées par d'infranchissables frontières.
A l'époque traditionnelle, c'est-à-dire avant les premiers efforts de
la première révolution industrielle, aristocratie et peuple ne formaient
effectivement qu'une seule nation, basée sur d'injustes privilèges, stagnante,
mais stable et durable.
[...]
Mais la .
révolution industrielle et technique, en rendant possible
quantité de choses qui ne l'étaient pas, a fait éclater le cadre ancien, de
plus en plus inadapté aux conditions nouvelles : les Citroën se sont alors
substitués à l'aristocratie, mais sans parvenir, sans même penser, à lier
avec le' peuple les liens organiques, affectifs et sentimentaux qui liaient
autrefois l'aristocratie et le peuple.
Dans le cadre des campagnes tradition
nelles, misérable mais stable, et admis comme naturel ou voulu par Dieu,
le paysan, quoique exposé aux pires souffrances de la famine et des épidé
mies, se sentait une personne, intégrée dans la nation et dans l'ensemble
de la création; dépossédé de son champ par la croissance démographique
et par le progrès des techniques de production, il est devenu un prolé
taire, campant dans la nation; sa conception du monde a été nécessairement
alors remise en question.
Le problème est donc avant tout politique et philosophique : c'est
celui de la société de demain; et de la place des hommes dans l'univers.
La société de demain se réalise inéluctablement par l'échéance du
temps.
Nous la voyons sous nos yeux se dessiner lentement, avec des vitesses
d'évolution, des processus et des modalités très différents selon les nations;
tantôt il y faut des révolutions populaires et des conflits armés, tantôt il peut
sembler que suffisent des évolutions d'autant plus effièaces qu'elles sont
libres et calmes.
Il semble encore difficile d'affirmer que toutes ces évolutions ou révo
lutions tendent vers une situation commune à tous les peuples de la terre,
tant apparaissent différents et même opposés les situations actuelles
des peuples et leurs idéaux politiques officiels.
Cependant, les conditions
économiques finiront par s'égaliser tout autour de la planète, et la nature
humaine est une, de Tokyo à Brest et de Vancouver à Tananarive.
[...]
Les remèdes résultent directement de tout ce qui précède.
Ils se ramè
nent à un effort de synthèse; effort de synthèse pour faire redécouvrir
à l'homme l'unité de la vie.
La véritable solution ne réside donc pas en
des améliorations de détail, elle est de donner à l'homme une nouvelle
philosophie, une nouvelle conception du monde, qui soit en accord avec
la réalité quotidienne..
Encore une....
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