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L'ESPAGNE AU XXe SIÈCLE Le xxe siècle s’ouvre pour l’Espagne sur une lourde défaite, la perte des derniers lambeaux (Philippines,...

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« L'ESPAGNE AU XXe SIÈCLE Le xxe siècle s’ouvre pour l’Espagne sur une lourde défaite, la perte des derniers lambeaux (Philippines, Cuba, Porto Rico, Guam) de son empire colonial en 1898, à l’issue de la guerre hispano-américaine.

Le pays prend alors conscience de sa faiblesse et de ses retards sur le reste de l’Europe occidentale.

Le régime politique, issu de la Restauration des Bourbons, est tout à fait impopulaire, miné par un système corrompu, aux mains d’une oligarchie triomphante (les Caciques). Un pays en crise. Les partis, conservateur et libéral, qui se partagent le pouvoir sont incapables d’assurer la nécessaire transformation de l’appareil étatique, de faire face à la montée des mouvements autonomistes dans les régions périphériques, en Catalogne et au Pays basque, et à une très grave crise sociale.

Les émeutes qui éclatent à Barcelone en 1909 se traduisent à la fois par un appel à la grève générale et par une violente explosion anticléricale.

La répression qui suit n’empêche pas la montée des oppositions, les socialistes s’alliant aux républicains, les anarchistes se regroupant au sein de la Confédération nationale du travail (CNT). Malgré la prospérité apparente autorisée par la neutralité espagnole lors de la Première Guerre mondiale, la crise de 1917 (mouvements sociaux regroupant des militants anarchistes et socialistes) atteint l’ensemble du pays.

Sans doute l’armée, après avoir manifesté son mécontentement dans des « juntes de défense » assez corporatistes, va-t-elle aider à écraser le mouvement revendicatif.

Mais la décomposition du régime s’accentue, aggravée par l’inégale répartition des richesses.

Les actions anarchistes se multiplient.

Un nouveau désastre colonial, au Maroc, ébranle le prestige de la monarchie. La dictature, imposée en 1923 par le général Miguel Primo de Rivera avec le consentement du roi Alphonse XIII (1886-1941), entend assurer l’ordre dans le pays tout en le modernisant.

S’appuyant sur les forces nationalistes et conservatrices, M.

Primo de Rivera combat les autonomismes, interdit les « organisations subversives » (la CNT et le Parti communiste espagnol - PCE - créé en 1920), tout en instituant des commissions paritaires destinées à régler les conflits du travail.

Il encourage les grands travaux et crée de véritables monopoles d’État, tout en s’appuyant sur le capital étranger.

Contradictions qui lui aliènent une partie de l’opinion.

Devant la montée des oppositions, M.

Primo de Rivera abandonne le pouvoir en 1930.

L’année suivante, après un échec aux élections municipales, Alphonse XIII abdique, laissant en héritage à la Seconde République un pays profondément divisé. La Seconde République et la Guerre civile. La coalition qui a renversé la monarchie ne résiste pas longtemps à l’épreuve du pouvoir.

Le gouvernement Manuel Azaña (1931-1933), auquel participent les socialistes, se heurte à l’opposition d’une partie de l’armée, restée fidèle à la monarchie, et qui s’inquiète, dans son nationalisme intransigeant, de l’autonomie accordée à la Catalogne (1931).

Les mesures laïques prises dans les premiers temps (institution du divorce, du mariage civil, expulsion des jésuites, etc.) choquent le clergé de l’Église catholique.

Et la réforme agraire adoptée en 1932 est trop timide pour satisfaire les paysans affamés de terre de l’Andalousie ou de l’Estrémadure.

Le fossé se creuse entre une droite de plus en plus attirée par les extrêmes (la Phalange, créée en 1933, ne cache pas ses sympathies pour le fascisme italien) et une gauche fortement tentée par l’aventure révolutionnaire.

La victoire des partis conservateurs et, surtout, l’entrée au gouvernement de ministres issus de la Confédération espagnole des droites autonomes suscitent, par réaction, en 1934, un mouvement insurrectionnel dans les Asturies, qui sera durement réprimé.

Le souvenir de ces violences est encore présent dans les mémoires en 1936. La victoire du Front populaire (regroupant la plupart des partis de gauche et de centre gauche), aux élections législatives de février 1936, est suivie d’une période de troubles.

Les extrémistes des deux camps s’affrontent dans la rue.

Les meurtres répondent aux meurtres, dont celui de Calvo Sotelo (18931936), leader de l’extrême droite.

Le pronunciamiento (coup d’État) déclenché les 17 et 18 juillet triomphe dans le nord-ouest du pays (à l’exception du Pays basque et des Asturies) et surtout dans le sud.

Mais il échoue dans les grandes villes, à Madrid et à Barcelone notamment, où syndicats et partis politiques appellent à la résistance et organisent des milices populaires.

La Guerre civile durera trois ans (1936-1939).

À la fin de l’année 1936, l’Espagne est coupée en deux.

Les massacres, qui ont lieu de part et d’autre, creusent un fossé qui sera bien difficile à combler.

Le général Francisco Franco, proclamé chef file:///F/dissertations_pdf/0/451128.txt[15/09/2020 14:08:49] de l’État, est maître d’un vaste territoire qui va de l’Andalousie à la Navarre ; il s’appuie sur l’Église et sur des forces conservatrices sans doute divisées, mais auxquelles il imposera finalement son autorité. L’Espagne républicaine, qui connaît un émiettement des responsabilités politiques et une véritable révolution sociale (les collectivisations se sont multipliées), voit s’opposer les défenseurs des conquêtes révolutionnaires (anarchistes et communistes du POUM - Parti ouvrier d’unification marxiste) et les partisans d’une restauration de l’État (républicains, socialistes et communistes « orthodoxes »).

En mai 1937, c’est l’affrontement dans les rues de Barcelone.

Le camp républicain en sortira singulièrement affaibli.

Malgré une résistance héroïque, malgré l’aide de l’URSS et le renfort des Brigades internationales, malgré l’échec des franquistes devant Madrid, la guerre, qui.... »

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