L'HISTORIEN • L'historien et sa discipline « L'histoire est inséparable de l'historien; elle se trouve profondément marquée, et comme modelée,...
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L'HISTORIEN
• L'historien et sa discipline
« L'histoire est inséparable de l'historien; elle se trouve profondément
marquée, et comme modelée, par l'effort de celui-ci.
Elle ne peut pas ne pas
refléter la richesse, et les limites, de sa culture et de ses qualités d'esprit».
Ce propos de M.
Marrou définit clairement les rapports que les historiens
modernes pensent entretenir avec leur objet d'étude.
Ils ne croient plus à l'idéal
d'objectivité résumé dans le passé par la célèbre formule : « Le bon historien
n'est d'aucun temps, ni d'aucun pays.
» Ils savent trop, aujourd'hui, qu'ils sont
impuissants à s'arracher à leur environnement culturel, et qu11s sont d'abord
les hommes de leur temps, avant d'être les observateurs d'autres époques.
Ils n'ont pas renoncé pour autant à leur projet de connaitre le passé, selon
des procédures rigoureuses, mais ils ont acquis l'indispensable sentiment de
la relativité de tout savoir portant sur les faits et gestes des hommes.
Longtemps circonscrite au seul territoire des événements politico--militaires,
l'histoire a connu, ces dernières décennies, une extension considérable.
Il
n'existe pratiquement plus de domaines qui ne puissent devenir à un moment
ou un autre un objet historique.
Le marxisme, en mettant l'accent sur
l'importance des phénomènes économiques et sociaux, a contribué pour
une part à élargissement des perspectives.
Les sciences humaines, en révélant
l'infinie diversité des relations possibles des hommes et de leurs structures
sociales, ont achevé de donner à l'historien le souci d'étendre son champ
d'action.
Le chercheur se trouve donc au point de confluence de multiples
pratiques, il est presque nécessairement un scientifique pluridisciplinaire, dont
les connaissances semblent même à première vue, devoir excéder les
capacités d'un seul individu.
r
• L'historien-interprète
La mutation des études historiques a eu pour conséquence de reléguer au
second plan les événements, les faits qui apparaissent plus comme des
symptômes que comme des causes.
Le métier d'historien consistera donc à
comprendre et expliquer plus qu'à raconter, comme ce fut longtemps le cas.
Il exigera, certes, toujours une bonne connaissance des documents, une
méthode critique fiable, qui permette d'en établir la valeur, mais il faudra qu'il
se fasse, de surcroît, l'interprète du passé.
M.
Marrou note que l'historien actuel
est un homme qui possède au plus haut point « l'art de poser les questions».
En effet, sa fonction ne se limitant plus à la simple relation des faits, il doit
fournir une compréhension de l'objet qu'il étudie.
Or, comme dans les sciences
de la nature, le chercheur ne peut se....
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