« L'HOMME EST CONDAMNÉ À ÊTRE LIBRE. » Sartre Sartre doit son immense notoriété à la vogue de l' existentialisme...
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«
«
L'HOMME EST CONDAMNÉ
À ÊTRE LIBRE.
»
Sartre
Sartre
doit son immense notoriété à la vogue de l' existentialisme (philosophie de la liberté et de la responsabilité),
dont il fut considéré comme le fondateur, même si la lecture
de la Phénoménologie de Husserl et de L'Etre et le Temps de
Heidegger l'a profondément influencé.
Deux formules pourraient résumer sa conception de la liberté.
La première, que
l'on trouve dans Saint Genet (1952): « L'important n'est
pas ce qu'on a fait de nous, mais ce que nous faisons
nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous.
» La seconde, qui
figure dans un opuscule intitulé L 'Existentialisme est un
humanisme (Nagel) où Sartre répond à diverses objections
formulées notamment par les catholiques et les marxistes à
sa conception existentialiste de l'homme : « L'homme est
condamné à être libre.
»
Qu'est-ce que l'existe_ntialisme? C'est l'affirmation que,
chez l'homme, l'existence précède l'essence.
Autrement dit,
rien n'est donné d'avance à l'homme.
N'ayant pas d'essence
préalable, l'homme se trouve condamné à choisir librement
son essence :
« Qu'est-ce que signifie ici que l'existence précède
l'essence ? Cela signifie que l'homme existe d'ab0rd, se
rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit
d'abord.
L'homme tel que le conçoit l'existentialiste, s'il
n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien.
Il ne
sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait.»
L'homme n'est ni ceci ni cela.
Son existence n'est
d'abord soutenue par rien.
C'est précisément parce que
l'homme n'est d'abord rien qu'il se distingue de toute autre
réalité et que son existence est liberté, ne peut qu'être
liberté.
La chose qui est ceci ou cela, qui n'est que ce qu'elle
est, ne saurait être libre.
Un arbre ne peut jamais être que
l'arbre qu'il est.
Un obJet n'a pas à être: un coupe-papier,
par exemple, est.
Tout objet matériel est.
L'homme n'est pas.
Il n'est pas d'avance ceci ou cela, ce qu'il va devenir n'est
pas décidé d'avance.
L'homme est ce qu'il se fait:
« Ainsi il n'y a pas de -nature humaine, puisqu'il n'y .a
pas de Dieu pour la concevoir.
L'homme est seulement,
non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut,
et comme il se conçoit après l'existence, comme il sé veut
après cet élan vers l'existence; l'homme n'est rien
d'autre que ce qu'il se fait.»
Et si l'homme n'est d'abord rien et doit librement choisir
son essence, cela signifie qu'il est pure subjectivité, projet:
« C'est aussi ce qu'on appelle la subjectivité, et que l'on
nous reproche sous ce nom même.
Mais que voulonsnous dire par là, sinon que l'homme a une plus grande
dignité que la pierre ou la table ? Car nous voulons dire
que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est
d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est
conscient de se projeter dans l'avenir.
L'homme est
d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être
une mousse, une pourriture ou un chou-fleur.
»
La liberté est donc, pour Sartre, un absolu qui ne se
choisit pas.
L'homme ne choisit pas d'être libre, il l'est, il ne
peut que l'être.
Il l'est tout entier et toujours.
Il ne saurait
être tantôt libre, tantôt esclave.
Ce que Sartre exprime sous
cette formule: « L'homme est condamné à être libre.»
Si l'homme est celui qui se fait être, ce projet ne se
réalise pas dans l'intimité douillette d'un ego refermé sur
lui-même, mais ne peut se réaliser que dans son rapport au
monde et à autrui.
L'homme est« en situation».
C'est-à-dire
qu'il est « conditionné par sa classe», « son salaire», « la
nature de son travail», conditionné jusqu'à ses sentiments
et ses....
»
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