Devoir de Philosophie

L'humour égyptien, ou le goût de la dérision

Publié le 02/10/2018

Extrait du document

Un axiome raconte que, lorsque Dieu créa l'Égypte, il la dota d'une qualité, l'abondance, doublée d'un défaut, l'endurance, encore traduit par résignation. L'auteur aurait aussi bien pu dire l'humour, qui caractérise les Égyptiens malgré leur pauvreté actuelle. Des siècles d'oppression ont, semble-t-il, aiguisé un sens de la dérision servi par la ruse légendaire des « fellahin » . La culpabilité qui met l'Occidental aux prises avec sa conscience se mue chez les Orientaux en une honte qui jette l'opprobre sur celui qui s'en est malencontreusement attiré les foudres. D'où une plus grande efficacité du rire, même tradition sont issues des figures de sagesse populaire, tel Goha, le paysan à la fois naïf et roublard, ignorant et astucieux, à l'image du peuple égyptien qui, toujours d'après Maqrizi, manifeste un dédain marqué pour l'étude, compensé par une tendance à la débrouillardise et à la fraude. Un plaisir avant tout linguistique Mais l'humour égyptien vaut tout autant par la gouaille qui s'y donne libre cours, surtout au Caire, que par les histoires racontées. Le maniement du verbe, la voix sont la première composante de cet humour. Le goût de la  

« même tradition sont issues des figures de sagesse popu­ laire, tel Goha, le paysan à la fois naïf et roublard, igno­ rant et astucieux, à l'image du peuple égyptien qui, tou­ jours d'après Maqrizi, mani­ feste un dédain marqué pour l'étude, compensé par une tendance à la débrouillardise et à la fraude.

Un plai sir avant tout linguist ique M ais l'humour égyptien vaut tout autant par la gouaille qui s'y donne libre cours, surtout au Caire, que par les histoires racontées.

Le maniement du verbe, la voix sont la première composante de cet humour.

Le goût de la rime et des allitérations, la concision, la parole théâtrale sont des traits traditionnels de la littérature arabe de con­ tes ou d'historiettes, et la lan­ gue arabe est féconde en jeux de mots désopilants .

L'anec­ dote littéraire fait le lien entre cette veine de littératu­ re orale et la caricature, qui connaît un engouement crois­ sant dans la presse.

Sous for­ me de légende écrite, souvent encore en vers ou en prose ri­ mée, celle-ci fait fréquem­ ment appel aux proverbes et aux chansons, ou à des per­ sonnages archétypes du bon sens ou de l'absurde.

De plus en plus, elle sert à réagir aux événements dans un contexte dominé par la censure, mais sa dimension satirique reste pour cette raison même con- finée à la chronique des pe­ tits malheurs du quotidien, où elle excelle .

Car la dérision de soi, sous l'espèce de ('Égyp­ tien moyen, est le registre où l'humour s'exprime le plus pleinement.

Tout est passé au crible de l'ironie salvatrice : la hausse des prix, l'échec scolai­ re, les embouteillages, le défi­ cit alimentaire, l'émigration, la surpopulation.

Mieux vaut en rire qu'en pleurer ! Les régimes passent, l'humour reste S i la bonhomie est de mise dans l'humour égyptien, elle n'exclut pas des pointes d'humour noir ...

politique­ ment incorrectes.

Ainsi la dé­ gradation des conditions de. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles