Liban (1985-1986) Depuis le printemps 1985 l'opinion française a étroitement associé le problème du Liban à la douloureuse question des...
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Liban (1985-1986)
Depuis le printemps 1985 l'opinion française a étroitement associé le problème
du Liban à la douloureuse question des otages français détenus dans ce pays,
placée régulièrement au coeur de l'actualité, avec parfois une intensité
dramatique.
Ainsi, en mars 1986, l'annonce par le Jihad islamique de l'exécution
du chercheur Michel Seurat a été suivie par l'enlèvement de quatre journalistes
de la deuxième chaîne française de télévision.
L'enlèvement de nombreux
ressortissants étrangers, occidentaux pour la plupart, préoccupe à juste titre
l'opinion internationale.
Mais, pour les Libanais, la pratique des enlèvements,
après onze ans de guerre, est devenue une banalité qu'ils affrontent dans leur
vie quotidienne, au même titre que les bombardements aveugles ou les voitures
piégées.
Des milliers de Libanais ont été enlevés: si la plupart ont été rendus,
plus de deux mille sont portés disparus.
En 1985 et durant les premiers mois de 1986, les conditions de sécurité au Liban
ont continué de se dégrader, principalement à l'intérieur de l'agglomération de
Beyrouth, dans la montagne chrétienne, mais aussi à Tripoli et dans le
Sud-Liban.
Seule la plaine de la Bekaa, où règne l'ordre syrien, a été
relativement épargnée.
Sans qu'il soit possible de dresser une comptabilité
précise de tous ces affrontements, signalons seulement les plus importants et
les plus significatifs.
Dans le Sud-Liban, le retrait des troupes israéliennes fin 1984 s'est accompagné
de violents affrontements confessionnels qui ont abouti, au printemps 1985, à
des massacres et à l'exode des populations chrétiennes de la région de Saïda.
A
Tripoli, dans le Liban-Nord, les affrontements traditionnels entre le Mouvement
de l'unité islamique et les miliciens pro-syriens ont atteint, en septembre
1985, une ampleur jamais égalée (plus de deux cents morts, importantes
destructions), car l'assaut contre les forces islamistes était appuyé par
l'artillerie syrienne.
A Beyrouth-Ouest, l'anarchie grandissante s'est traduite par la multiplication
des affrontements entre milices musulmanes, autrefois alliées, le moindre
incident dégénérant en batailles rangées: combats d'avril 1985 où les miliciens
sunnites mourabitoun ont été écrasés par les chiites d'Amal soutenus par les
Druzes du Parti socialiste progressiste (PSP), ou ceux de novembre 1985 entre
les chiites d'Amal et les druzes du PSP.
Mais les affrontements les plus
meurtriers sont ceux qui ont opposé les miliciens chiites d'Amal aux
Palestiniens: la "bataille des camps", du 19 mai au 19 juin 1985, aurait
provoqué la mort de plus de cinq cents personnes de chaque côté, ainsi que
l'exode d'une partie de la population des camps de Sabra, Chatila et
Borj-al-Brajneh.
Ces affrontements entre Amal et les Palestiniens ont repris de
temps à autre (début avril 1986).
Par ailleurs, des combats entre chiites ont
opposé les membres fanatisés du Hezbollah (ou "Parti de Dieu") aux miliciens
d'Amal.
A Beyrouth-Est, en secteur chrétien, l'anarchie est moins grande mais
l'insécurité est régulièrement entretenue par les explosions de plus en plus
fréquentes de voitures piégées, ou par les bombardements de quartiers
résidentiels par les milices pro-syriennes.
En janvier 1986, de violents combats
entre miliciens chrétiens ont fait plus de trois cents victimes et ont
traumatisé un peu plus la communauté chrétienne, très inquiète de son avenir.
Outre des rivalités personnelles entre responsables des milices chrétiennes, la
véritable....
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