Libye (1985-1986) En Libye, le colonel Kadhafi a de quoi être satisfait: pendant la seconde moitié de 1985 et au...
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Libye (1985-1986)
En Libye, le colonel Kadhafi a de quoi être satisfait: pendant la seconde moitié
de 1985 et au cours des premiers mois de 1986, il a fait plus d'une fois la
"une" de la presse internationale grâce aux actions sensationnelles dont il a
été, de près ou de loin, à l'origine.
Est-ce pour faire oublier à son peuple que
la Libye est entrée dans une période d'austérité dont il avait depuis longtemps
oublié les rigueurs?
C'est que le pétrole n'est plus ce qu'il était: la baisse continue du dollar
depuis le début de l'année 1985 et la chute sans précédent du prix des
hydrocarbures en 1986 ont aggravé la crise économique dans laquelle la
"Jamahirya" se débat depuis 1984.
Les recettes pétrolières ont péniblement
atteint 10,9 milliards de dollars en 1985, contre 22 milliards en 1980.
Si la
somme peut paraître importante pour un pays qui compte moins de 4 millions de
citoyens, elle se révèle en fait insuffisante pour satisfaire les appétits d'une
population depuis longtemps habituée à vivre dans l'aisance.
Les importations
sont désormais strictement réglementées et les pénuries de produits de
consommation courante sont devenues le lot quotidien de ce pays qui ne produit
guère que de l'or noir.
L'état de crise a d'ailleurs été invoqué par les autorités libyennes pour
justifier les expulsions massives de travailleurs étrangers, égyptiens et
tunisiens surtout, qui ont eu lieu en août 1985.
Mais il faut également voir
dans cette initiative une manifestation d'hostilité de Kadhafi vis-à-vis de deux
voisins jugés trop inféodés au camp occidental et rétifs à toutes les
propositions de fusion.
Quant à l'union avec le Maroc (traité d'Oujda d'août
1985), elle semble se résumer à une simple alliance contre la trop puissante
Algérie avec laquelle toutefois le colonel a tenté de se réconcilier depuis
janvier 1986 (le Premier ministre algérien Abdel Hamid Brahimi s'est rendu en
Libye du 21 au 23 mars).
La recrudescence d'actes terroristes auxquels Kadhafi n'est pas étranger, dont
les attentats spectaculaires aux aéroports de Rome et de Vienne contre les
guichets d'El Al le 27 décembre 1985, ont pourtant paradoxalement sorti son
régime de l'isolement dans lequel le maintenaient la plupart des États arabes.
Les menaces américaines contre "le fou de Tripoli" ont provoqué de leur part un
inévitable réflexe de solidarité....
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