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L'image d'un texte littéraire Ce qu'il faut savoir ► Mots-clés Métaphore, personnification, métonymie, allégorie, symbole. L'image littéraire est un procédé...

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« L'image d'un texte littéraire Ce qu'il faut savoir ► Mots-clés Métaphore, personnification, métonymie, allégorie, symbole. L'image littéraire est un procédé expres if qui vise à faire voir, à donner une représentation sensible, par le choix de termes évocateurs, concrets, qui se substituent aux termes usuels attendus. 0 ► LA MtTAPHORE Observer ► Ex.

: Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées; Surgir du fond des eaux le Regret souriant ; Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Recueillement » L'imagination du lecteur est ici sollicitée par une multitude d'images.

Une seule est donnée comme une analogie (la comparaison du ciel crépuscu­ laire à un linceul), les autres métamorphosent l'univers mental (souvenir, regret) et physique (le ciel, le soleil, la nuit qui tombe) en l'animant de figures de la nostalgie, de la mort et de la douceur.

Cette métamorphose est élaborée par les métaphores. ► Retenir La métaphore est la figure de substitution la plus fréquente.

Au lieu de proclamer l'analogie entre la réalité évoquée et une autre qui fait image, comme la comparaison (La lune/ Comme un point sur un i, Musset, cf chapitre 3), elle les identifie en formulant l'une pour désigner l'autre.

Le lecteur de Hugo« voit» une faucille d'or et l'identifie à la lune. • L'identification peut conserver le terme comparé en le rapprochant du comparant: - par apposition : Soleil, cou coupé (Apollinaire) ; - par détermination : Le soleil noir de la mélancolie (Nerval) ; - par attribut : tu es le grand soleil qui me monte à la tête (Éluard). • Si la métaphore assimile un objet ou une idée à une personne, on la nomme personnification. • À force d'être répétée après les poètes, la métaphore s'use: elle devient un cliché (flamme pour désigner la passion amoureuse). La langue regorge de métaphores mortes, qui ne sont plus perçues et ne doivent pas être étudiées comme telles : les bras d'un fauteuil ne font plus image. 0 LA MÉTONYMIE ► Observer ► Ex.: L'échelonnement des haies Moutonne à l'infini, mer Claire dans le brouillard clair Qui sent bon les jeunes baies. Des arbres et des moulins Sont légers sur le vert tendre Où vient s'ébattre et s'étendre L'agilité des poulains. Verlaine, Sagesse, 13 Outre la métaphore maritime, d'autres figures donnent sa si.ngularité à ce tableau : substitution du nom abstrait (échelonnement, agilité') au verbe ou à l'adjectif attendu, substitution de la couleur (le vert tendre) à la matière mettent l'accent non sur l'objet mais sur la sensation.

Ces métonymies procèdent d'un art impressionniste. ► Retenir Comme la métaphore, la métonymie remplace un mot par un autre. Contrairement à elle, elle ne fonde pas cette substitution sur une analogie, mais sur une relation logique qui remplace - l'abstrait par le concret ; - le contenu par le contenant - la partie par le tout ou le tout par la partie (synecdoque*) ; - l'objet par la matière. e ► L'ALLIËGORIE Observer ► Ex.

: Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Baudelaire, Les Fleurs du mal, « L'Ennemi » L'assimilation du poète à la terre et de sa vie à une série de phénomènes climatiques parcourt tout le texte en jouant sur la notion de temps.

Chaque mot du quatrain figure un des éléments de la vie et pourrait recevoir une « traduction ».

Le poème est allégorique. ► Retenir L'allégorie, métaphore en plusieurs points, transpose une idée en substi­ tuant à chacun de ses aspects les éléments d'une évocation concrète qui fait image : personnification, description, narration. 0 ► LE SYMBOLE Observer ►Ex.: Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui Magnifique mais qui sans espoir se délivre Pour n'avoir pas chanté la région où vivre Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui. Tout son col secouera cette blanche agonie Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie, Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris. Mallarmé, Sonnets, Il La description du cygne pris dans la glace de l'hiver est a!Jégorique: il faut y lire la hantise de l'impuissance créatrice qui glace le poète devant la page blanche.

Mais l'image du cygne comme représentation du poète n'appartient pas à Mallarmé: elle est un symbole. ► Retenir • Est symbole toute réalité qui en évoque une autre, abstraite, par une correspondance implicite. • Le symbole peut naître par métonymie (le sabre et le goupillon, pour désigner l'armée et l'Église), référence culturelle (la colombe, symbole de paix), ou convention arbitraire (le langage des fleurs). • L'interprétation symbolique d'un texte consiste à trouver sous son propos manifeste un sens caché, pas forcément intentionnel. 0 ► LES AUTRES FIGURES DE SUBSTITUTION Observer ► Ex.

: le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête du ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. La Fontaine, « Le Chêne et le Roseau » L'arbre déraciné, que désignent les deux derniers vers, c'est le chêne. L'expression combine deux figures : la périphrase, qui peint ses caractéris­ tiques au lieu de le nommer et l'hyperbole, qui Je grandit de façon déme­ surée et emphatique.

Une deuxième périphrase, pour désigner les enfers, complète l'évocation : la chute du géant consacre sa dérisoire puissance. ► Retenir Certaines figures de substitution ne font pas forcément image. • La périphrase remplace un mot par une expression qui met l'accent sur un caractère particulier de la réalité. • L'hyperbole procède à une substitution par amplification, exagération et crée un effet grandiose, inquiétant ou comique. • La litote au contraire est une atténuation simulée, qui dit peu pour sug­ gérer beaucoup. • L'antiphrase substitue au mot attendu son contraire, le plus souvent par ironie. Méthode COMMENT ÉTUDIER LES TROPES DANS LE TEXTE Ce qu'il faut faire IDENTIFIER LES FIGURES DE SUBSTITUTION a.

Repérer les figures Par définition, la figure de substitution emploie le mot dans un sens figuré.

Quand ce sens figuré n'est pas lexicalisé, banalisé par l'usage, la figure est un trait littéraire à étudier. b.

Nommer les figures C'est par la relation entre le signifiant (l'image) et le signifié (ce qu'elle désigne) qu'on identifie la figure : relation d'analogie (métaphore), de contiguïté (métonymie), d'inclusion (synecdoque*), d'exagération (hyperbole), d'atténuation, réelle (euphémisme) ou feinte (litote), d'inversion (antiphrase).

La syllepse* présente la particularité de désigner à la fois le sens propre et le sens figuré. c.

Identifier les configurations Si l'on repère plusieurs métaphores évoquant un même domaine, on distinguera l'allégorie, qui se lit à la fois au sens propre et au sens figuré, et la métaphore filée*, qui n'a de sens que figuré. APPR�CIER LES IMAGES a.

Décrypter l'image Pour apprécier la valeur évocative d'une image ou d'un autre trope, il convient d'abord de repérer ce qu'elle désigne, et d'apprécier quelle réalité (personne, qualité, valeur) « mérite» l'expression imagée. b.

Interpréter l'apport Les images peuvent être classées selon plusieurs critères : - sens : ce qu'elles font voir, par dénotation ou connotation ; �-------------------• • · · • •----------------------� - valeur : comment le texte les utilise, dans quelle tonalité (lyrique, épique, ironique, didactique ...

) ; - cohérence.... »

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