L’impression vague et fugitive, la perception des nuances de l’âme et l’attachement profond à la mélodie font partie des éléments...
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L’impression vague et fugitive, la perception des nuances de l’âme et l’attachement profond à la mélodie font partie des éléments
fondateurs de la poésie verlainienne.
« Impression de Printemps » obéit à ce lyrisme spécifique qui fait du poète une figure majeure de la
fin du XIXe siècle.
Entre précision et imprécision, quelle parole poétique se fait entendre pour dire l’exaltation d’un instant (« un moment
si charmant ») ? Quels imaginaires se croisent au sein du poème, faisant signe vers quelle esthétique et quelle vision du monde ? Quel
lyrisme, porté par une langue immédiate trouve ici son expression ?
Du « on » au « moi » : une voix fondue dans un poème impressionniste
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Le choix du pronom « on » comme principal sujet (« L’on se souvient », « L’on aime », « L’on se
sent ») plonge d’emblée le poème dans un espace d’indéfinition et d’imprécision.
Cet aspect est corroboré
par l’emploi de verbes qui marquent l’incertitude : « semble », « dirait-on ».
On trouve une seule
occurrence du « je » : « Gardez-moi » qui détache le poète, à la fin du texte, du « on » dans lequel il
s’inclue.
La voix qui se fait entendre est donc une voix prenant le lecteur à partie, comme le montre l’incise
« avez-vous remarqué ? » et le recours au pronom « on ».
Cet effet englobant met en avant une parole
poétique qui se veut presque picturale puisqu’elle ne cesse de suggérer, touche par touche.
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Le poème relate une expérience, épreuve du bonheur profond que peut contenir un instant.
En découle
l’isotopie du bien-être et du ravissement : « gai », « gaîté », « léger », « bonheur », « moment si
charmant ».
Le caractère évanescent de ces sensations (« léger », « tant est léger » « faut-il que meure
ce bonheur ? », « perdre un moment »),
et le flottement qui leur est conjugué (« l’on rêve », « l’on
croirait voler », « sans bien se rappeler …») peuvent laisser à penser qu’il s’agirait d’un paradis artificiel.
En tout cas, il s’agit bel et bien d’un moment charnière, suspendu, d’où le titre du poème « Impression de
printemps ».
La dynamique globale du poème s’emblématise dans le terme « impression » tandis que le
printemps évoque bel et bien cet « entre deux » (entre deux saisons) de l’instant.
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Le poème est régit par un mouvement flottant, fonctionnant touche par touche, qui en fait
véritablement un texte impressionniste.
Tout fonctionne par opposition, balancement d’un terme à son
contraire pour créer un effet de flottement perpétuel, ainsi que le soulignent les expressions suivantes :
« L’on se souvient sans bien se rappeler… », « L’on aime (…) sans amour », « plus et moins qu’humain ».
Le dernier quatrain appuie ces opposition par la sonorité : sont reliés par la rime les termes « bonheur »/
« malheur » et « tourment »/ « charmant ».
« La vie est bonne et l’on voudrait mourir » : les paradoxes d’une vision du monde marquée par le
détachement
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Le poète pose d’emblée une distance entre le monde et lui par l’emploi des impersonnels et les
présents d’habitude ou de répétitions (c’est bien cet aspect qui est d’emblée introduit par l’expression
initiale « il est des jours ») : « L’on se souvient » « l’on semble....
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