□ L'influence américaine en Europe occidentale depuis 1945 a. La définition du sujet Le sujet ne présente pas de difficultés...
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L'influence américaine en Europe occidentale depuis 1945
a.
La définition du sujet
Le sujet ne présente pas de difficultés particulières dans sa formulation.
Europe occidentale : Elle correspond aux territoires libérés par l'armée
américaine de 1943 à 1945.
Cette zone géographique se définit bientôt par
opposition avec l'Europe de l'Est sous domination soviétique.
Un certain nombre
de valeurs communes rapprochent les différents États d'Europe occidentale :
libertés individuelles, démocratie parlementaire, capitalisme libéral.
Influence américaine : Elle doit être analysée dans toutes ses composantes.
les plus évidentes : politique, militaire, économique
mais aussi : culturelle.
Le sujet amène à prendre en compte une période de plus de quarante ans.
Il
doit donc être traité obligatoirement dans une perspective chronologique :
il n'y a pas de date charnière qui permette de marquer une césure
indiscutable et de dégager des périodes strictement délimitées.
il faut donc par une analyse de l'évolution des relations bilatérales
chercher à discerner le sens de l'infléchissement des rapports États-Unis/Europe
occidentale, l'expliquer et montrer ses conséquences pour les deux partenaires.
b.
La problématique
Interroger le sujet
Le point de départ du sujet correspond à la fin du second conflit mondial.
Pourquoi y a-t-il influence américaine en Europe occidentale en 1945 ?
L'Europe occidentale vient d'être libérée par les troupes américaines.
Ces dernières
assurent:
- une présence militaire évidente
- une présence économique certaine : l'argent et l'approvisionnement des
soldats américains tranchent sur la pénurie ambiante.
L'Europe devient vite une zone de tension entre États-Unis et U.R.S.S.
Pourquoi?
L'arrivée progressive de gouvernements communistes à la
tête des pays d'Europe de l'Est inquiète les États-Unis.
Alors?
Les États-Unis renforcent leur présence en Europe occidentale.
Comment?
Leur aide financière leur donne une tutelle économique et
politique.
Alors?
L'U.R.S.S.
réagit et accentue sa pression sur les Occidentaux.
Comment?
Par la théorie de la guerre froide.
Par l'accent mis sur le problème de l'Allemagne.
Quelle est la réaction
américaine ?
L'intégration de l'Europe occidentale dans son dispositif de
défense.
Cette influence restet-elle intangible ?
Non, l'Europe occidentale s'affirme progressivement.
Comment?
un pionnier : De Gaullç
une politique d'union : la C.E.E.
Alors ?
La tutelle américaine est remise en cause, la rivalité des deux
partenaires s'accentue.
L'Europe occidentale
s'est-elle affranchie de
toute influence?
Non,
Pourquoi?
- il n'y a pas de construction politique de l'Europe : les deux
grands restent les maîtres du jeu.
la puissance économique et culturelle des États-Unis reste
prépondérante.
Dégager la problématique
L'influence américaine en Europe occidentale est liée au nouveau rapport de
force né du second conflit mondial.
Cette influence est fonction de l'évolution des relations internationales et de
la volonté d'émancipation de l'Europe occidentale.
Structurer la problématique
D'une omniprésence acceptée à un rééquilibrage des relations.
c.
L'élaboration du plan
Les grandes idées du plan
1.
Une omniprésence américaine (1945 - début des années
soixante).
A.l'Europe de la libération
B.
Une présence renforcée par la guerre froide
2.
Des relations plus équilibrées (depuis le début des années
soixante)
A.
une affirmation de l'Europe occidentale
B.
une influence américaine persistante
Mobilisation des connaissances (p.
82)
-
Le plan détaillé (p.
82)
Mobilisation des connaissances
Plan détaillé
I.
L'omniprésence américaine (1945-début des années soixante).
La présence des G.I.
en Europe occidentale
Les A.M.G.O.T.
1.
L'Europe de la libération : le bain américain
Les accords de Bretton-Woods
Le plan Marshall
une présence militaire
Les retombées de
une présence économique
L
es
den-Grèce
_deTromon~~La
guerre
c1vtle
2.
La guerre froide renforce la présence américaine
Le blocus de Berlin Le Pacte atlantique
r.., -
occidentaux
de,
la politique d'endiguement en Europe
min""'
' -m,mi,res œ, g o u • _______________
Le Kominform
Le soutien des partis communistes occidentaux à !'U.R.S.S.
7
-
un assez large consensus politique
II.
Partenaires et rivaux (depuis le début des années soixante)
Le retrait de la France de l'O.T.A.N.
~
Le ra;prochem~nt avec l'Europ~ de l'Est
1.
Une affirmation de l'Europe occidentale
La defense des mtérêts écononuques du pays
-
-~~-
C.
Politiqoo ,grioolo o o = • ~
L'union· monétaire européenne
,,,_...
La coopération industrielle
C.
oompéütio, Emupo/Ém,-Uu:
Les discussions sur le désarmement ~
Les euromissiles
_ l'indépendance nationale selon De Gaulle
- la Communauté économique européenne : une solidarité
graduelle
2.
Des pesanteurs freinant l'émancipation
le poids du contexte international
Les moyens de pression américains
L'apport culturel américain
.'hégémonie d'un modèle culturel américain
~ ~
-
l'influence culturelle américaine
d.
Conclusion
L'Europe est devenue en 1945 une zone géostratégique dont ne peuvent se
désintéresser les États-Unis.
Elle s'inscrit au premier plan de leurs préoccupations
dans leur souci d'endiguer la progression du camp communiste.
Leur influence y
suit donc les fluctuations des relations internationales.
La construction par étapes
de la Communauté économique européenne traduit une volonté d'affirmation des
Européens et leur désir de dégager leur spécificité par rapport aux Américains.
Maintenant concurrents, la compétition tend à prendre le pas sur la coopération.
La
mondialisation des activités économiques et des phénomènes culturels tend
toutefois à maintenir des liens étroits entre les États-Unis et l'Europe occidentale.
L'Europe, de même, n'est pas partie prenante des discussions engagées sur le
désarmement, ce qui restreint son autonomie sur le plan de la défense.
A la recherche de sa propre identité, l'Europe de l'Ouest tente de s'unir sans
rejeter un partenaire dont le rayonnement international est prépondérant.
De cette
confrontation naît une Europe nouvelle tournée vers des activités modernes et
ouverte sur le monde.
e.
Introduction
Le 10 juillet 1943, les troupes américaines attaquent la Sicile.
Le débarquement de Normandie du 6 juin 1944 élargit le théâtre des combats en Europe.
Ces
deux dates marquent le début des opérations militaires combinées qui permettent
à l'armée des États-Unis de contribuer à la victoire sur l'Allemagne et de libérer
l'Europe occidentale du joug nazi.
Les troupes américaines et soviétiques font leur
jonction sur l'Elbe en avril 1945.
Cette rencontre illustre la division de l'Europe en
deux zones d'influence consacrée par les accords de Yalta de février 1945.
L'emprise américaine sur l'Europe occidentale n'est pas un fait passager dû
au contexte de la guerre mais un phénomène profond lié à l'évolution des relations
internationales et à la volonté des États-Unis de s'affirmer au dehors de leur sphère
d'influence traditionnelle.
L'immédiat après-guerre est marqué par une omniprésence américaine dans les domaines militaire, économique et culturel.
La détérioration des relations soviéto-américaines et le déclenchement de la guerre froide
renforcent cette présence et lui assurent un assez large consensus.
Le dégel des
rapports est-ouest et l'affirmation de l'Europe au début des années soixante
entraînent une évolution progressive de ces relations.
L'Europe occidentale sort de
sa situation de tutelle et s'affirme partenaire et rivale des États-Unis.
f Développement
L'Europe occidentale a été libérée par les troupes américaines.
Leur présence massive en 1945 se traduit par une influence dans de nombreux domaines,
en particulier dans les domaines militaire et économique.
Le G.I.
devientle symbole de la libération.
L'enthousiasme qui se dégage des
photos d'époque traduit sa popularité (chewing-gum distribué aux enfants, bas
nylon et cigarettes donnés à leurs admiratrices).
Il incarne l'image positive d'une
société d'abondance qui contraste avec les privations de la guerre.
L'administration militaire, l'A.M.G.O.T.
(Allied Military Govemment for
Occupied Territories), prend le relais des gouvernements des pays alliés de l'Axe
ou ayant mené une politique de collaboration : elle assure l'organisation du
ravitaillement, une administration provisoire et la remise en place des institutions.
Les accords de Bretton Woods (juillet 1944) traduisent la suprématie
économique des États-Unis à la fil! du conflit: le dollar apparaît comme la devise
clé du nouveau système monétaire mondial, seule devise convertible en or sur la
base de trente-cinq dollars l'once.
Les difficultés économiques de l'Europe occidentale et le risque d'extension du communisme amènent les États-Unis à proposer
aux pays européens un plan d'aide économique en 1947 : le plan Marshall.
Il est
accepté par seize pays d'Europe occidentale.
L'aide américaine supérieure à dix
milliards de dollars est prévue pour quatre ans (85 % d'aide gratuite et 15 % de prêts
à long terme).
Elle est répartie entre les nations par un organisme créé à cet effet :
l'O.E.C.E.
Ce cadre d'assistance permet aux États-Unis d'écouler vers l'Europe leurs
surplus agricoles et industriels grâce aux dollars qui irriguent à nouveau les circuits
commerciaux.
Il assure ainsi à ce pays une tutelle économique et des moyens de
pression non négligeables.
L'Europe découvre ainsi fascinée une société de
consommation à laquelle elle n'a pas encore accès: l'image de la voiture américaine
aux chromes étincelants est l'une des représentations de ce désir.
La division de l'Europe en deux blocs antagonistes devient un fait patent dès
1947.
Les discours de Truman et de Jdanov soulignent l'intérêt porté à l'Europe
occidentale : terrain d'affrontement privilégié pour deux idéologiques à vocation
universelle.
Truman prend la relève du Royaume-Uni, en Grèce et en Turquie : il obtient
du Congrès 250 millions de dollars pour la Grèce et 150 millions pour la Turquie.
Les États-Unis prennent la direction des opérations militaires contre la guérilla
communiste en Grèce: l'armée est réorganisée par leurs soins, les partisans grecs
sont écrasés en 1949.
En Allemagne, les alliés occidentaux décident de fusionner
leurs trois zones d'occupation en 1948.
En riposte, les Soviétiques commencent au
mois de juin le blocus de Berlin.
Truman fait savoir que les États-Unis n'hésiteront
pas à recourir à la force année pour maintenir libres les couloirs aériens , ils
acheminent ainsi en un an plus de deux millions de tonnes de marchandises.
La détérioration du climat politique accélère le rapprochement militaire des
pays d'Europe occidentale qui recherchent la protection américaine.
Le 4 avril 1949, le Pacte atlantique est signé à Washington entre douze pays
occidentaux : la Belgique, le Canada, le Danemark, les États-Unis, la France, la
Grande-Bretagne, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et le
Portugal.
Il garantit l'aide mutuelle en cas d'attaque.
Les États-Unis sont le pivot
de cette organisation dont le commandement en Europe est confié au général
Eisenhower.
A cette date, l'Europe ne compte plus de pays échappant au contrôle des deux
grands.
L'explosion de la première bombe atomique soviétique vient parachever
l'équilibre de la terreur.
Grâce à un assez large consensus politique, les gouvernements occidentaux
s'alignent sans difficulté sur les propositions américaines.
Formés la plupart du
temps de coalitions instables, ils sont tenus d'adopter une ligne générale prudente
en matière de politique étrangère.
Les ministres communistes sont éliminés en 1947 des gouvernements en
France, en Italie et en Belgique.
Cette mesure apparaît comme un préalable à
l'obtention de l'aide économique américaine.
La plupart des partis politiques
souscrivent à la notion d'atlantisme.
Les partis communistes apparaissent alors
comme la principale force de contestation de l'influence américaine.
Staline resserre les liens idéologiques en créant le Kominform en septembre
1947: ce bureau d'information est chargé de coordonner l'action....
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