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L'ITALIE AU XXe SIÈCLE Unifiée depuis 1860, élargie à la Vénitie en 1866 et ayant annexé Rome en 1870, l’Italie...

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« L'ITALIE AU XXe SIÈCLE Unifiée depuis 1860, élargie à la Vénitie en 1866 et ayant annexé Rome en 1870, l’Italie est une jeune nation que l’irrédentisme dit incomplète.

Malgré un début d’industrialisation, de nombreux migrants fuient sa pauvreté.

Sa faiblesse limite l’empire colonial italien.

Monarchie censitaire selon la Constitution piémontaise de 1848, parlementaire de facto, l’Italie est marquée par l’exiguïté du pays réel.

De plus, l’Église catholique boycotte les scrutins, ce qui pousse à des baisses du cens, au transformisme, intégration d’opposants entre consensus et corruption.

Si la crise économique de la fin du xixe siècle entraîne des révoltes, les solutions autoritaires sont écartées, même quand un anarchiste tue Umberto Ier (1844-1900) en 1900.

Victor-Emmanuel III (1869-1947) soutient le libéral Giovanni Giolitti (1842-1928), qui domine la politique de 1901 à 1914. Maître en transformisme, il offre aux socialistes sa neutralité dans les conflits sociaux, poussant l’Église à soutenir les modérés contre eux, et instaure en 1912 le suffrage universel masculin.

Mais il use du clientélisme et de la violence au Sud et n’intègre ni l’anarcho-syndicalisme, ni le socialisme maximaliste, ni le nationalisme, malgré la conquête de la Libye en 1911.

Jugeant le pays trop faible pour une guerre en Europe, il le rapproche de la France sans rompre la Triplice, est neutraliste en 1914 comme l’Église et le PSI (Parti socialiste italien).

Cependant, il est écarté.

En 1915, le roi et la rue (où l’interventionnisme mêle soif de violence, francophilie et rêves de « grand soir ») imposent la guerre. L'irruption du fascisme. La destruction de l’Empire austro-hongrois, qui provoque 460 000 morts italiens, ouvre le marché danubien, mais les principes de Woodrow Wilson limitent les gains territoriaux.

Gabriele D’Annunzio (1863-1938) parle de victoire mutilée. Tout contribue à rendre la situation explosive : cette frustration, l’instabilité politique engendrée par la division des libéraux et les poussées socialiste et catholique, la culture de guerre, le choc entre ouvriers neutralistes et officiers démobilisés, l’exemple de la révolution russe, la crise de reconversion, l’inflation, les terres promises aux ouvriers agricoles pour que le front tienne.

Extrémisme verbal, grèves et violence rurale s’épuisent en 1920, mais les Faisceaux de combat, groupuscule d’interventionnistes créé en 1919 par Benito Mussolini, coagulent des milices payées pour briser syndicats et coopératives.

G.

Giolitti veut en user contre la gauche, puis l’absorber.

En 1921, 35 députés fascistes sont élus sur les listes libérales.

Mussolini crée le Parti national fasciste pour contrôler les chefs locaux.

Il joue de la violence, submerge toute autorité, exige le pouvoir. Refusant d’opposer la force à la Marche sur Rome de 1922, le roi lui fait former un gouvernement de coalition.

La violence continue, on vote en 1924 sous la contrainte.

Le député socialiste Giacomo Matteotti (1885-1924) dénonce cela et se fait assassiner.

L’opposition quitte le Parlement.

Mussolini vacille, mais conserve l’appui du roi.

Il se reprend devant l’impuissance d’adversaires forcés à l’exil, parfait sa dictature en 1926 sous prétexte d’attentats, mais ménage roi, Église, armée et patrons.

Entre répression et arbitraire, le revenu ouvrier stagne, celui des ruraux chute, malgré l’application d’une politique sociale (santé, loisirs).

La diplomatie est d’abord prudente, même si l’Italie devient leader des pays voulant obtenir la révision du traité de Versailles.

Puis le projet totalitaire se radicalise avec la crise de 1929 et l’intervention massive de l’État, à quoi s’ajoutent les effets de la guerre d’Abyssinie et l’entente avec Hitler. Mais encadrement des masses et bellicisme verbal ne suffisent pas.

Si l’Italie envahit l’Albanie en 1939 et agresse la France en juin 1940, elle échoue en Grèce, en Somalie britannique et en Égypte.

Malgré l’aide allemande, elle perd ses colonies.

En 1943, les Alliés sont en Sicile.

Le peuple bouge.

Ceux qui aident Mussolini par peur de la révolution redoutent cependant que son maintien n’y mène. Renaissance politique. Le roi démet le dictateur le 26 juillet, le remplace par le maréchal Pietro Badoglio (1871-1956).

Si la liesse populaire est réprimée, la vie politique renaît, illégale mais publique.

Après 45 jours de confusion, l’armistice est annoncé, la Wehrmacht déferle, le roi et P.

Badoglio fuient à Brindisi.

Le pays est coupé en deux.

Rome libérée en juin 1944, P.

Badoglio laisse la place à Ivanoe Bonomi (1873-1951), chef du Comité de libération nationale (CLN), formé par six partis, dont la Démocratie chrétienne (DC), le PLI (Parti libéral italien), les socialistes et le PCI (Parti communiste italien).

Au Nord, Mussolini dirige un État fantoche, la République sociale italienne, dite « de Salò », ville où est installé le ministère de la Propagande.

Son discours, prônant fidélité à l’allié et réforme sociale, contraste avec la défaite inévitable, les pénuries, les crimes des nazis, des fascistes et des milices privées contre les Juifs, la Résistance, etc.

La plaine du Pô est libérée en avril 1945 et le « duce » exécuté par des résistants. Chef de la DC, et du gouvernement dès 1945, Alcide De Gasperi retarde les élections tant que dure l’ébullition de la Libération.

Un accord entre le roi et le CLN prévoyant une Constituante, il impose un référendum pour ne pas devoir se prononcer sur le régime et éviter de se couper du peuple monarchiste.

Lié au fascisme, Victor-Emmanuel III abdique, Umberto II règne un mois : en juin 1946, 54,2 % de votants et votantes choisissent en effet la république, majoritaire au nord de Rome, minoritaire au sud.

En 1947, l’Assemblée, où seuls pèsent DC (35 %), PSI (20 %) et PCI (19 %), ratifie le dur traité (de paix) de Paris : désarmement, réparations, perte des colonies, de Tende et La Brigue, de l’Istrie, provisoirement de Trieste.

Fin décembre, 88 % des députés votent une Constitution qui met en avant les libertés, le Parlement (deux chambres élues au suffrage direct choisissent le président et contrôlent le gouvernement) et des principes sociaux.

La proportionnelle fait figure de dogme.

Mais les lois fascistes demeurent et des institutions clés attendront pour être installées : Cour constitutionnelle (1955), Conseil supérieur de la magistrature (1958), régions et référendum d’initiative populaire (1970). La DC au cœur du système. La Guerre froide est là.

Après que le PCI a voté l’intégration du concordat de 1929 à la Constitution (Palmiro Togliatti veut se faire accepter par un pays catholique et conservateur), A.

De Gasperi a renvoyé en juin ses ministres de gauche, à la demande du pape et des États-Unis, et pour briser l’opposition de droite.

Il profite de l’aide américaine sauvant une économie sinistrée par la guerre.

Les législatives de 1948 se font contre le PCI, aligné sur le Kominform et associé au PSI de Pietro Nenni.

Ces deux partis obtiennent 31 % des voix, la DC 48,5 %.

Pour être libre face à la Curie, A.

De Gasperi s’allie aux petits partis, PLI, Parti républicain italien (PRI) et sociaux-démocrates (PSDI), qui ont quitté le PSI trop lié au PCI.

Il amarre le pays aux démocraties libérales dans l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique nord) et la CECA (Communauté économique du charbon et de l’acier).

Si la répression des mouvements sociaux est rude (63 manifestants tués de 1948 à 1951), la réforme agraire de 1950 distribue des terres et la Caisse pour le Mezzogiorno finance l’équipement du Sud.

Cela renforce les élus DC, dispensant la manne de Rome contre les notables fonciers.

Pour ne pas dépendre de ses alliés, éviter l’alliance avec l’extrême droite prônée à la Curie, ou renforcer l’exécutif, A.

De Gasperi imagine une prime parlementaire majoritaire.

Mais en 1953, sa coalition atteint à peine les 50 %, ses alliés l’abandonnent et il perd le pouvoir. La DC gouverne toujours, mais les exigences de ses alliés et de ses courants internes font se succéder six chefs de gouvernement de 1954 à 1960.

Amintore Fanfani veut ouvrir la majorité au PSI, qui s’éloigne un peu du PCI.

Les gouvernements qui s’appuient sur les monarchistes, voire les néo-fascistes du Mouvement social italien (MSI), perdent davantage au centre..... »

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