L'œuvre de Corneille UNE ŒUVRE AMPLE ET VARIÉE Corneille n'est pas seulement l'auteur du Cid, d'Horace, de Cinna et de...
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L'œuvre de Corneille
UNE ŒUVRE AMPLE ET VARIÉE
Corneille n'est pas seulement l'auteur du Cid, d'Horace, de Cinna et de
Polyeucte.
En près de cinquante ans de carrière, il a écrit plus de trente
pièces et pas seulement des tragédies.
Comme Victor Hugo, ou Picasso, il
a su non seulement produire des chefs-d'œuvre, mais réinventer les
genres eux-mêmes et se renouveler sans cesse.
Suivant les modes ou les
lançant, il a été un auteur d'avant-garde, avant de devenir de son vivant
même un auteur de référence.
Indépendant financièrement, il n'a pas été un poète de cour ni un
«nègre• attaché à une troupe.
Il a construit une œuvre qu'il a fait éditer
avec soin et qu'il a corrigée sans cesse.
Dans ses lettres et surtout dans
les «Examens• de ses pièces, on sent percer l'auteur sûr de sa maîtrise et
de son sens critique, fier de l'originallté de ses œuvres «qui s'écartent du
chemin battu• et fort de ses succès à la scène.
LES COMÉDIES
Bien avant Molière, Corneille va écrire des comédies pour son temps.
Son œuvre s'ouvre par des comédies d'amour où l'on reconnaît les jeunes
bourgeois élégants de l'époque (Mélite) et où le romanesque n'empêche
pas le réalisme.
Bles se déroulent parfois dans un lieu réel, très connu, de
Parts (Les Galeries du Palais).
On y retrouve la finesse psychologique du
lecteur de roman, un badinage avec parfois des notes sombres (La Place
royale).
Avec l.:Jl/usion comique, il utilise des types du théâtre Italien, comme le
capitaine fanfaron, et fait de l'intrigue un tourbillon, comme dans la comé
die espagnole.
Il y inclut des scènes tragiques, dont on comprend après
coup qu'il s'agit d'une «pièce dans la pièce».
Ce qu'il présente comme un
«étrange monstre» est un génial hommage à la magie du théâtre.
Il revient plus tard à la comédie pour jouer sur le malentendu, sur le
mensonge et sur les mots (Le Menteur).
LES TRAGÉDIES
Au début du siècle, la mode est à la tragi-comédie : une tragédie qui ne
suit pas de règles, avec des personnages inventés et une histoire compliquée à plaisir.
Corneille s'amuse à ce tour de force: en écrire une qui suit la
règle de l'unité de temps (Clitandre).
Le Cid est d'abord présenté comme
une tragi-comédie: elle a un dénouement heureux, ce que n'a pas une vraie
tragédie.
Pour ses pièces hors norme, Corneille inventera d'ailleurs un nouveau genre: la «comédie héroïque» (Don Sanche d'Aragon est la première
de ce genre).
Le Cid sera sous-titré «tragédie» parce que ses personnages
sont historiques et que certaines règles y sont suivies.
Corneille avait déjà
écrit Médée, tragédie imitée de Sénèque.
Mais c'est Le Cid, et surtout
Horace qui fixent ce que sera la tragédie cornélienne et celle de tout le XVIIe
siècle.
La définition de la tragédie est empruntée aux auteurs de !'Antiquité, principalement au philosophe grec Aristote: c'est une pièce qui doit susciter
chez le spectateur «la crainte et la pitié», dont les héros sont des grands et
dont le style est noble.
Il y faut, dit Corneille, "quelque grand intérêt d'État,
ou quelque passion plus noble et plus mâle que....
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