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LOGIQUE El MATHEMATIQUES
Les princ�aux sujets qui portent sur la logique et_fes mathématiques �o��wsent essentiel
lement à s'interroger sur la nature exacte de la pensee que ces deux dtsaplmes mettent en
œuvre, ainsi que sur les rapports qu'elles entretiennent l'une avec l'autre.
■ La logique est l'étude des conditions formelles de la vérité.
Elle ne concerne que les conditions de validité du raisonnement,
sa cohérence interne, son accord avec les lois de la pensée.
Elle
ne s'intéresse donc pas à la vérité matérielle des propositions, à
leur accord avec la réalité objective.
■ Lewis Carroll, auteur d'une très sérieuse Logique sans peine,
propose le raisonnement suivant :
«Tous les chats comprennent le français.
[Or] Quelques poulets son� des chats.
[Donc] Quelques poulets comprennent le français."
Ce raisonnement est logique, bien qu'aucune de ses propositions
ne puisse être dite vraie, si l'on donne aux mots leur sens habi
tuel.
C'est que «le fait que la conclusion est, ou n'est pas, consé
quente aux prémisses (propositions initiales), ne dépend en rien
de la véracité ou de la fausseté réelle de l'une quelconque
des propositions; elle dépend totalement et uniquement de
leur relation mutuelle.» (Op.
cit., 1896, trad.
fr., HERMANN,
pp.
122-123.)
LE SYLLOGISME
Le syllogisme est le raisonnement par lequel, de deux proposi
tions données (prémisses), on tire une conclusion qui en est la
conséquence nécessaire.
Le raisonnement de Lewis Carroll, est
une sorte de syllogisme.
La théorie du fonctionnement du syllogisme proposée par Aris
tote, c'est-à-dire la définition des règles qu'il doit respecter
pour opérer une déduction valide, a longtemps été considérée
comme une élaboration définitive de la logique.
Kant, à la fin
du XVIII' siècle, l'estime encore parfaitement achevée.
On pense
alors que la logique est distincte des mathématiques, qu'elle est
«le vestibule des sciences» (Kant), y compris des sciences
mathématiques, ou leur «grammaire».
■ Mais le traitement mathématique de la logique d'Aristote,
tel que le pratique d'abord Boole au XIX' siècle, sa formalisa
tion systématique, c'est-à-dire l'usage de symboles rigoureux et
d'opérations inspirées par le raisonnement algébrique, conduisent
peu à peu à découvrir que la théorie du syllogisme n'est qu'une
partie de logiques beaucoup plus vastes et fécondes (l'algèbre des
classes, la logique des relations).
expression verbale, pour dégager les règles qui assurent leur v�lidité.
Mainte
nant, (...) la logique a rompu le lien qui l'attachait aux logos.
A la limite, elle
délaisse le logos-raison et même le logos-langage, pour ne plus s'intéresser
qu'au logos-calcul.
Elle fait abstraction, non seulement de tout contenu empiri
que, mais aussi du sens logique de ses symboles, pour ne s'occuper que de la
manière de les combiner et de transformer ces combinaisons.» (R.
BI.ANCHÉ,
Introduction à la Logique contemporaine, 1957, A.
Colin, pp.
18-19.)
La logique, en se mathématisant, paraît ainsi s'écarter des struc
tures du langage dont elle est historiquement et étymologique
ment issue : «La logique est devenue inséparable des mathémati
ques (...) avec lesquelles elle interfère selon des relations de plus
en plus nombreuses.» (Piaget.) Inversement, les mathématiques
se rapprochent de la logique au cours de leur développement, au
point qu'il paraît difficile aujourd'hui de définir clairement leurs
frontières.
On peut parler de «pensée logico-mathématique ».
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NAISSANCE DES MATHÉMATIQUES
On s'accorde à dire que les mathématiques sont nées en Grèce.
Certes, d'autres civilisations, avant celle-ci, firent usage de mesu
res ou de calculs, mais elles ne paraissent pas avoir inventé la
démonstration mathématique.
Les premières démonstrations de théorèmes géométriques (par
Thalès, Pythagore, etc.) étaient indépendantes les unes des
autres.
Euclide, au me siècle avant J.-C., unifia toutes ces décou
vertes en les intégrant dans un système unique dont toutes les
propositions (théorèmes) pouvaient être logiquement déduites
de quelques proposition premières :
■ Des axiomes ou propositions tenues pour évidentes par elles
mêmes (le tout est plus grand que la partie, par exemple).
■ Des postulats (littéralement des «demandes») non évidents
mais nécessaires pour déduire certains théorèmes (par exemple
le postulat des parallèles).
LES MATHÉMATIQUES COMME SCIENCE
Le caractère parfois peu rigoureux de certaines démonstrations,
qui faisaient appel à d'autres «évidences» que celles posées ini
tialement, et la présence de postulats (non évidents) ne met
taient pas en cause la vérité des théorèmes.
En effet, les pro
« A l'origine, la logique est une réflexion sur les opérations effectives de la priétés qu'ils énonçaient étaient considérées comme les proprié
pensée.
Elle analyse nos raisonnements usuels, tels qu'ils se présentent dans leur tés d'être mathématiques, qui s'imposaient à l'esprit.
QUESTIONS DE COURS
Chez Platon, les déductions mathématiques donnent la connais
sance de certains êtres intelligibles.
Le nombre par exemple est,
au-delà des objets visibles, l'Idée que perçoit l'âme.
L'étude des
mathématiques arrache aux apparences sensibles et aux illusions
de la Caverne.
Mais cette étude n'est pas la vraie science que cherche le philo
sophe.
Les mathématiques tirent les conséquences de proposi
tions de départ non démontrées.
Platon définit la méthode dia
lectique comme une démarche qui, «bousculant les hypothèses,
suit son chemin jusqu'au principe lui-même», l'an-hypothéti
que, l'absolu dont toutes choses tirent leur ultime intelligibilité.
(République, VII, 533c et 511b.)
Les mathématiques classiques, de façon générale, sont hypothé
tico-déductives.
Mais leurs déductions nous donnent (même si
elle est incomplète) une certaine idée du réel, la connaissance de
vérités immuables, intangibles, qui sont découvertes par notre
esprit et qu'il n'est pas en son pouvoir de changer.
Les mathéma
tiques sont des sciences (mathéma, en grec, signifie science), des
connaissances conformes à leur objet.
L'AXIOMATISATION DES MATHÉMATIQUES
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L'apparition des géométries non euclidiennes au XIX siècle, est
le résultat de tentatives de démonstrations....
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