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L'OPINION ET LA POLITIQUE EN FRANCE PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE Introduc tion : La France a été entraînée dans...

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« L'OPINION ET LA POLITIQUE EN FRANCE PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE Introduc tion : La France a été entraînée dans la guerre par l'automatisme de l'alliance russe alors que ses intérêts directs n'étaient pas en jeu .

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La nostalgie des provinces perdues dans la défaite de 1871 créaient une réceptivité permanente en faveur d'une guerre contre l'Allemagne. Soumise à l'épreuve la plus dure qu'elle ait connue depuis 1815, la nation l'a affrontée en mobilisant la totalité de ses forces physiques et morales.

L'esprit qui J'anime n'est cependant pas resté le même au cours de ces quatre années.

La France est entrée dans la guerre dans un élan spontané et unanime, persuadée de la justice de sa cause et confiante dans une victoire rapide; plus tard, Je doute et l'inquiétude sont venus troubler l'opinion : divisé, le pays ne pour­ suit le combat, dans un climat d'obstination désenchantée, que sous la poigne brutale d'un gouvernement implacable.

La charnière entre les deux époques se place au printemps 1917. 1.

La période de l'optimisme offensif (1914-1917). A.

L'Union Sacrée (expression de Poincaré du 4 ao0t 1914). Pour l'opinion, la France, victime d'une agression doit y faire face. ■ La presse, soumise à la censure (loi du 5 août 1914), exalte les thèmes patriotiques, dénonce le militarisme allemand, glorifie l'héroïsme des combattants, minimise les dangers de la guerre (L'intransigeant : "Les balles allemandes ne sont pas dangereùses, elles traversent les chairs de part en part sans faire aucune déchi­ rure"). ■ Les partis font bloc autour dLi gouvernement : Viviani, socialiste indépendant, porté à la présidence du Conseil par la victoire élec­ torale de la gauche en mars 1914, fait entrer dans son cabinet des socialistes SFIO (J.

Guesde, A.

Thomas) et des hommes de droite. ■ Le mouvement internationaliste s'effondre après l'assassinat de Jaurès (31 juillet) : les leaders pacifistes craignent des sanctions policières, les ouvriers syndicalistes sont soulevés par un enthou­ siasme patriotique. B.

L'action gouvernementale. Le gouvernement dispose d'une entière liberté pour organiser la nation en guerre. - Il porte les effectifs militaires de 750 000 hommes (service de trois ans) à 2 750 000 en août 1916 (mobilisation des hommes de 20 à 48 ans, révision des exemptions, incorporations anticipées, utilisa­ tion de troupes coloniales). - Il crée une puissante industrie d'armement (50 000 ouvriers en 1914, 1 600 000 en 1917) par conversion (Citroën : obus, Berliet : camions automobiles; Renault : tanks à partir de 1916).

ou spéciali­ sation (Le Creusot, Saint-Chamond : canons; Caudro.n, Farman, Bré­ guet, Voisin : avions) d'usines. - Il établit un contrôle économique rigide et finance la guerre par l'impôt (première mise en recouvrement de l'impôt sur le revenu en 1917), l'emprunt et le recours aux avances de la Banque de France. - Il définit des buts de guerre ; récupération de l'Alsace-Lorraine et destruction du militarisme allemand (Viviani, 22 décembre 1914). C.

La politique parlementaire La Chambre entend exercer son contrôle parlementaire sans mettre en cause l'union nationale.

Les erreurs de la diplomatie, les échecs du haut commandement.

lui en fournissent l'occasion. - Elle impose le départ de Delcassé des Affaires étrangères après l'entrée en guerre de la Bulgarie, attaque Millerand, ministre de la Guerre, qui couvre les offensives désastreuses de Joffre. -· Pour calmer les esprits, le président de la République, Poincaré accepte la démission de Viviani et désigne, pour lui succéder (30 oc­ tobre 1915), Briand, qui forme un deuxième cabinet d'union nationale étendu jusqu'à la Droite catholique (Denis Cochin, ministre d'Etat). Il accepte l'envoi de missions parlementaires aux armées et la tenue de comités secrets (séances non publiques de la Chambre) où le gouvernement rendra compte aux députés de la situation militaire. - Le problème Joffre provoque encore la démission de.

deux ministres de la Guerre, Galliéni et Roques, il est enfin réglé par le troisième, Lyautey, qui "limoge" Joffre, et le remplace par Nivelle (2 décembre 1916). - Le refus de Lyautey de comparaître en comité secret entraîne la démission du gouvernement à qui la Chambre vient de refuser le pouvoir de gouverner par décrets-lois (20 mars 1917). Il.

La crise et son dénouement (1917-1918). A.

La crisé morale. A cette date le pays est déchiré par une crise morale et l'Union Sacrée est ruinée. ■ L'horreur des tranchées, l'absence de perspective de paix démo• ralisent les combattants.

La hausse des prix plus que les privations exaspèrent les civils. - Au "front", à la suite des offensives vaines et meurtrières de Nivelle, des unités -refusent de remonter en ligne; à Soissons, deux régiments menacent de marcher sur Paris. - A "l'arrière", des grèves éclatent, en particulier dans les usines d'armement; des lemmes de.... »

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