Louis Aragon Du défi à la tradition 1897-1982 De 1917 à 1931, Louis Andrieux dit Aragon est, de tous les...
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Louis Aragon
Du défi à la tradition
1897-1982
De 1917 à 1931, Louis Andrieux dit Aragon est, de tous les
promoteurs du Surréalisme, le plus virulent.
On peut en
juger par le pamphlet intitulé « Un cadavre» qu'il dirige en
1924 contre Anatole France, symbole abhorré de !'écrivain
parvenu.
Pourtant, après sa rupture avec les milieux
surréalistes en 1932, Aragon choisit une voie résolument
réaliste et traditionnelle.
Le Surréaliste
Etudiant en médecine et interne des hôpitaux de Paris,
Louis Aragon fait la connaissance d'André Breton au
Val-de-Grâce en 1917.
Cette amitié dure jusqu'en 1931,
début de l'cc affaire Aragon».
Celle-ci est déclenchée par
la publication d'un poème intitulé cc Front rouge» qui vaut à
Aragon d'être inculpé :
J'assiste à l'écrasement d'un monde hors d'usage
J'assiste avec enivrement au pilonnage des bour
geois
Ses camarades se solidarisent d'abord avec lui sur le
problème de la liberté d'expression.
Mais l'affaire dégé
nère à l'intérieur du clan surréaliste en une querelle
dogmatique.
A la suite de la Conférence internationale des
Ecrivains prolétariens et révolutionnaires, qui s'est tenue à
Kharkov et à laquelle Aragon avait assisté, les Surréalistes
estiment que la conception marxiste de l'artiste s'écarte de
leur propre point de vue : cc Privé du droit de poursuivre ses
investigations dans le domaine qui lui convient, tôt ou tard
cet homme sera perdu pour lui-même et perdu pour la
révolution.
» Aragon réplique, en mettant en cause le
principe même de la psychanalyse qui « a servi aux
Surréalistes à étudier le mécanisme de l'inspiration» et qui
pourrait devenir dans ses applications une arme bour
geoise.
Dans ses romans surréalistes (1920, Anicet ou le
panorama; 1926, le Paysan de Paris) comme dans ses
poèmes surréalistes, Aragon avait pourtant été un militant
insolent et chaleureux.
Les poèmes, parfois automatiques,
de Feu de joie (1920) et du Mouvement perpétuel (1926)
sont autant de messages de liberté dans lesquels il se
laisse emporter par le vertige de l'écriture, parfois facile,
les répétitions, les échos, les rimes intérieures.
Après sa désertion du Surréalisme, d'aucuns disent
sa trahison, sa poésie elle-même revient à la rime et à
l'alexandrin, à la tradition.
Le chantre de l'amour
La rencontre en 1928 d'Elsa Triolet, belle-sœur de
Maïakovski', change sa vie.
Jusqu'à la mort de sa
compagne en 1970, il lui consacre la plus grande partie de
son œuvre poétique : Cantique à Elsa (1941) et tous les
autres recueils qui portent le nom d'Elsa.
Le visage de la
femme aimée devient le visage de tout un peuple :
L'histoire et mon amour ont la même foulée
J'écris contre le vent majeur et que m'importe
Ceux qui ne lisent pas....
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