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Louise Labé, Sonnets, « Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés ». 1. Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés...

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« Louise Labé, Sonnets, « Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés ». 1.

Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés 2.

Ô chauds soupirs, ô larmes épandues, 3.

Ô noires nuits vainement attendues 4.

Ô jours luisants vainement retournés ! 5.

Ô tristes plaints, ô désirs obstinés, 6.

Ô temps perdu, ô peines dépendues, 7.

Ô mille morts en mille rets tendues, 8.

Ô pires maux contre moi destinés ! 9.

Ô ris, ô front, cheveux, bras, mains et doigts ! 10.

Ô luth plaintif, viole, archet et voix ! 11.

Tant de flambeaux pour ardre une femelle ! 12.

De toi me plains, que tant de feux portant, 13.

En tant d'endroits d'iceux mon coeur tâtant, 14.

N'en est sur toi volé quelque étincelle. Louise Labé, Sonnets, « Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés ». 1.

Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés 2.

Ô chauds soupirs, ô larmes épandues, 3.

Ô noires nuits vainement attendues 4.

Ô jours luisants vainement retournés ! 5.

Ô tristes plaints, ô désirs obstinés, 6.

Ô temps perdu, ô peines dépendues, 7.

Ô mille morts en mille rets tendues, 8.

Ô pires maux contre moi destinés ! 9.

Ô ris, ô front, cheveux, bras, mains et doigts ! 10.

Ô luth plaintif, viole, archet et voix ! 11.

Tant de flambeaux pour ardre une femelle ! 12.

De toi me plains, que tant de feux portant, 13.

En tant d'endroits d'iceux mon coeur tâtant, 14.

N'en est sur toi volé quelque étincelle. Sonnet de Louise Labé, poétesse du XVIe siècle.

Née à Lyon en 1524, Louise Labé bénéficia d’une éducation moderne apprenant le latin l’italien, l’espagnol, la musique et faisant des études de lettres.

Elle créa l’un des premiers salons littéraires.

Elle demeure très connue pour ses poèmes dont les principaux ouvrages sont Débat de Folie et d’Amour et Sonnets, qui a été publié en 1555. « Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés ».

Sonnet : 2 quatrains, 2 tercets ; 14 décasyllabes (4/6). Rimes embrassées dans les quatrains, du type ABBA. Rimes en CCD, EED > sonnet italien ou marotique. Alternance respectée entre les rimes féminines (qui se terminent par –e, -es, -ent) et les rimes masculines. Poème construit sur l’anaphore, durant les 10 premiers vers du « Ô » > lyrisme + « Ô » répété aussi dans les vers.

Dans le sonnet, « Ô » apparaît 15 fois. Ardre => selon le TLFI, au sens propre : « Brûler, être en feu ».

Au fig.

Brûler, être passionné pour. Iceux => selon le TLFI « ceux-ci ». I- Les tourments causés par le sentiment amoureux A- Un sentiment triste • Lyrisme. Cf.

la répétition de « Ô ».

Accumulation de sentiments (pas de verbe conjugué jusqu’au vers 12).

Montrez la force rhétorique de cette répétition. • « Ô beaux yeux bruns » > éloge. • La poétesse évoque les sentiments provoqués par l’amour. Sentiments qui sont emprunts de trouble et de tristesse.

Cf.

« soupirs » ; « tristes plaints » ; « larmes épandues ».

Cf.

aussi l’hyperbole : « pires.... »

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