L'Ouzbékistan s'est refermé sur lui-même après l'attentat du 16 février 1999 contre le président Islam Karimov. La politique extérieure comme...
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L'Ouzbékistan s'est refermé sur lui-même après l'attentat du 16 février 1999
contre le président Islam Karimov.
La politique extérieure comme intérieure a
été dominée par la lutte contre la "menace islamique", au détriment de
l'ouverture démocratique mais aussi des relations avec les pays voisins.
Sur le
plan intérieur, la répression a visé tous les milieux d'opposition sans
exception.
Le gouvernement a dénoncé les liens entre le mouvement islamique et
le parti Erk, dirigé par l'écrivain Mahmoud Saleh, exilé depuis 1993.
La
répression s'est étendue à tout le pays : des milliers d'islamistes ou tout
simplement des musulmans pratiquants ont été arrêtés.
Plusieurs procès ont vu la
condamnation de militants islamistes ou supposés tels (Munira Nasriddinova,
Hafizoullah Nazyrof).
Dans le même temps, le gouvernement accentuait son
contrôle sur l'institution religieuse (création d'une université islamique
d'État), tandis qu'un mouvement de mutations touchait les gouverneurs de
provinces.
Si les échéances électorales ont été respectées (législatives le 5 décembre 1999
et présidentielle le 9 janvier 2000), leur tenue n'a rien eu de démocratique :
l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) a refusé
d'envoyer des observateurs.
Les cinq partis en présence soutiennent le chef de
l'État.
Lors de la présidentielle, le principal "opposant" à I.
Karimov,
Abdulhafiz Jallalov, a déclaré avoir voté pour le président, qui a donc été élu
avec 91,9 % des voix.
Le département d'État américain, qui s'efforçait pourtant
depuis 1994 d'établir des relations étroites avec Tachkent, a qualifié de
"risible" cette élection, marquant ouvertement une nouvelle prise de distance.
L'amalgame entre toute forme d'opposition et la "menace islamique" a permis au
président de renforcer son régime autoritaire, mais l'opposition islamiste n'en
est pas moins une réalité tangible.
Le Parti de la libération islamique (Hizb ul
tahrir) a rassemblé dans le nord de l'Afghanistan contrôlé par les taliban
afghans et au Tadjikistan des militants exilés ou en fuite.
En août 1999, un
millier de combattants armés ouzbeks, menés par Joma Namangani, ont quitté le
Tadjikistan à la suite des accords de désarmement conclus dans ce pays entre
l'opposition et le président Imamali Rahmanov, se rendant au Kirghizstan, dans
le but sans doute de rejoindre la vallée ouzbèke du Ferghana dont sont
originaires la plupart d'entre eux.
Ils se sont emparés de plusieurs villages
kirghizes et ont pris en otages des géologues japonais.
Le gouvernement kirghize
a fait appel à l'armée ouzbèke, dont l'aviation a bombardé par erreur....
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