Maïeutique La maïeutique (le mot vient du verbe grec qui signifie «accoucher,,) désigne la méthode par laquelle Socrate, interrogeant habilement...
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«
Maïeutique
La maïeutique (le mot vient du verbe grec qui signifie
«accoucher,,) désigne la méthode par laquelle Socrate,
interrogeant habilement ses interlocuteurs, les amenait à
reconnaitre que les points de vue qu'ils soutenaient
étaient faux, et les aidait à découvrir, au contraire, les
vérités qu'ils portaient en eux-mêmes.
C'est l'art d'accoucher les esprits.
Aussi peut-on dire que Socrate fut un parfait professeur
puisqu'il portait les hommes à convenir, eux-mêmes, de
l'évidence de ses idées.
Il a exercé une influence considérable.
Pourtant, sa démarche était purement orale, et 17
n ~ laissé aucun écrit.
Sa personnalité et sa philosophie
nous sont connues par ses disciples, Platon (428-345
avant J.-C.) qui a fait de lui le principal interlocuteur de
ses Dialogues, et Xénophon.
Socrate (vers 470 - vers 399 avant J.-C.) était le fils
d'un sculpteur et d'une sage-femme.
Il délaissa le métier de son père car il eut, dès sa jeunesse, un grand
besoin de savoir.
Aussi consacra+il sa vie à l'étude
morale de l'homme, à l'interprétation réfléchie de sa
conduite et des règles qu'elle adopte.
Il pensait en effet que dans la mesure où l'homme se
composait, comme on en était alors convaincu, d'une
âme, d'un corps et du tout formé par l'union des deux,
c'était nécessairement la première qui jouait le rôle
moteur essentiel.
Il fallait donc, si l'on voulait se
connaître, connaître son âme, et adopter la sentence
inscrite sur le temple d'Apollon à Delphes : « Connaistoi toi-même».
Cette connaissance intérieure était indispensable à toute règle morale.
Socrate pensait que l'âme humaine aspire au
bonheur, mais qu'elle ne peut l'atteindre qu'intérieurement, en se dégageant des fausses valeurs de la société.
Il en découlait que ce qui est moralement beau est
souhaitable et utile.
Et que c'est par l'intelligence que
l'on peut découvrir cette beauté morale.
L'intelligence
dispose d'un instrument qui permettra à l'âme de se
connaître elle-même: c'est le dialogue, orienté, bien
entendu, dans le sens de l'intériorité.
Mais le dialogue, pour être efficace, doit s'élaborer à
partir de bases saines : il faut donc que l'âme de l'autre,
celui avec qui l'on converse, soit amenée d'abord à la
reconnaissance de son ignorance.
Ainsi le dialogue
comporte l'ironie, qui délivre l'esprit de ses erreurs, et
la maïeutique, qui l'amène à reconnaître la vérité qu'il
portait en lui.
Car « ce qu'il y a d'important dans notre
art, c'est qu'il est capable d'éprouver complètement si la
pensée du jeune homme enfante quelque chose d'apparent et de trompeur, ou bien quelque chose de bon aloi
et de vrai».
L'induction, qui s'élève du particulier,· des observations simples au général, et la définition qui doit être
une, éclairante, simple, et nous donne la raison d'être
des choses, complètent la méthode socratique.
Celle-ci
ne se proposait évidemment pas de démontrer qu'elle
avait raison de briller ainsi aux yeux du monde, mais
elle prétendait convertir les âmes à la seule réalité
importante : le souci intérieur qui les obligerait à se
détacher des choses et des qualités attribuées ou niées à
ces choses.
Car « toutes les vertus sont science».
Savoir
ce que l'on fait est donc nécessaire pour être vertueux,
et la méthode de Socrate débouche sur une morale
pratique.
Il faut se connaître pour savoir se comporter,
c'est-à-dire pour être juste.
La vertu est la science du
bien : Socrate était convaincu que « tous ceux qui accomplissent des actions honteuses et mauvaises les accomplissent malgré eux».
Personne n'est méchant de
son plein gré.
La méchanceté étant le fait de....
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