Marguerite Yourcenar fait dire à l'un de ses personnages : « Je m'accommoderais fort mal d'un monde sans livres.» En...
Extrait du document
«
Marguerite Yourcenar fait dire à l'un de ses personnages : « Je
m'accommoderais fort mal d'un monde sans livres.»
En faisant appel au)\ souvenirs de vos lectures, vous direz si vous parta
gez cette opinion.
Corrigé
PLAN DÉTAILLÉ
I.
Un monde sans livres.
(On se reportera pour ce développement au texte proposé comme t•r sujet
dans l'académie d'Orléans.)
1.
Bien des hommes ont vécu et vivent sans livres et ne s'en portent pas
plus mal : dàns le passé d'abord, la tradition orale prévalait (cf.
par exem
ple les chansons de geste),' et une « sagesse populaire» n'en existait pas
moins (cf.
Anatole France : « Les hommes ont vécu de longs âges sans rien
lire, et c'est précisément le temps où ils firent les plus grandes choses et les
plus utiles, car c'est le temps où ils passèrent de la barbarie à la civilisa
tion»).
Un enseignement oral pouvait alors avoir une importance capitale
(cf.
la valeur de l'enseignement de Socrate, fait essentiellement de dialo
gues).
Aujourd'hui, c'est encore un fait : même dans des pays dits civilisés, la
grande majorité lit peu, ou pas du tout.
Et on ne voit pas qu'un homme
doté d'une culture livresque soit forcément meilleur qu'un autre.
Ce peut
même être le contraire.
2.
Car la lecture n'est pas un moyen infaillible de former l'esprit, comme
on pourrait le croire (cf.
l'erreur de «l'autodidacte», dont parle Sartre
dans La Nausée,qui lit toute ia bibliothèque de Bouville par ordre alphabé
tique.
Il arrive ainsi à une somme de connaissances qui ne sont absolument
pas assimilées.
Pangloss aussi, dans Candide, a tout lu, de façon systémati
que, mais sans aucun discernement).
L'habitude d'une mauvaise lecture
peut ainsi entraîner une passivité.
Par ailleurs, si on s'absorbe trop dans les
lectures, on risque de perdre tout contact avec Je réel (cf.
Don Quichotte,
qui a trop lu de romans, et croit que la vie est à leur image) et se détourner
de l'action.
Anatole France compare ceux qui lisent beaucoup de livres à
des mangeurs de hachisch : « Le poison subtil qui pénètre dans leur cerveau
les rend insensibles au monde réel...
Un jour viendra où nous serons tous
bibliothécaires, et ce sera fini.
»
3.
Le monde nous offre la possibilité d'expériences qui sont des leçons de
vie ; elles sont innombrables.
On pourrait citer par exemple le cas de Can
dide qui, à l'inverse de son maître, n'a pas lu, et saisit pourtant l'essentiel
de l'homme grâce aux différentes aventures qu'il a connues.
Le travail, les
voyages, sont formateurs ·et même le spectacle de la nature, ce «grand
livre» comme le considérait Montaigne (cf.
Hugo, dans Les Contempla
tions : « Il est sain de toujours feuilleter la nature,/ Car c'est la grande let
tre et la grande écriture»).
II.
I,a lecture : une introdtnction au monde.
1.
La lecture peut aider à compenser les limites de notre expérience person
nelle, nous faire connaître d'autres réalités, nous donner l'idée d'attitudes
différentes devant l'existence.
Elle donne une connaissance de modes de vie qui....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓