Maroc (1994-1995) Modèle de stabilité politique et de réussite économique, par contraste notamment avec l'Algérie, le Maroc n'est pas parvenu...
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Maroc (1994-1995)
Modèle de stabilité politique et de réussite économique, par contraste notamment
avec l'Algérie, le Maroc n'est pas parvenu en 1994-1995 à tirer pleinement
profit de sa situation exceptionnelle dans un Maghreb tourmenté.
Sur le plan
extérieur, le contrat d'association avec l'Union européenne n'a toujours pas été
signé et, au Sahara occidental, le référendum d'autodétermination devant statuer
sur la "marocanité" de l'ancienne colonie espagnole ne semblait pas près d'avoir
lieu.
Sur le plan intérieur, une décennie d'"ajustement structurel" ayant
produit des résultats inégalés dans le continent africain n'a pas encore
débouché sur une croissance susceptible d'absorber les 250 000 nouveaux
demandeurs d'emplois arrivant sur le marché du travail chaque année.
Il en
résulte un malaise social, aggravé sur le plan politique par l'échec de
l'"alternance": la formation d'un gouvernement issu de l'opposition, le premier
depuis trente ans, aurait dû couronner le processus de démocratisation engagé en
1991 par le roi Hassan II.
Ayant jugé, le 11 janvier 1995, que les conditions posées par l'opposition à
l'acceptation de son "offre royale" d'entrer au gouvernement - une révision
constitutionnelle, de nouvelles élections et le départ du ministre de
l'Intérieur, Driss Basri - risquaient de "nuire gravement au bon fonctionnement
des institutions sacrées du pays", Hassan II a dû se résigner à la formation
d'un gouvernement composé des "partis du palais", conduit par Abdellatif Filali.
La formation, le 27 février, de ce cabinet a été marquée, outre le maintien de
technocrates, par le départ du ministre - juif - du Tourisme, Serge Berdugo, et,
surtout, par celui du ministre des Droits de l'homme, Omar Azziman, remplacé par
Me Mohamed Ziane.
Cette nomination a été controversée car ce dernier avait été
l'avocat du gouvernement dans des affaires politiquement sensibles, comme celles
concernant l'ex-prisonnier politique, Abraham Serfaty, les frères Bourequat,
séquestrés pendant dix-huit ans dans le bagne de Tazmamart, ou encore le
dirigeant syndical Noubir Amaoui.
Après la "grâce royale", aux allures d'amnistie générale, de juillet 1994, et,
en juin 1995, le retour après vingt-neuf ans d'exil de l'opposant Mohamed "Fqih"
Basri, nul ne contestait les avancées réalisées en matière de droits de l'homme.
Cependant, le "mauvais signal" qu'a été, selon l'opposition, la nomination de M.
Ziane a fait douter du règlement des derniers "dossiers": les Sahraouis
indépendantistes "disparus", l'indemnisation....
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