Maroc (1996-1997) Échéancier électoral En guise de démocratisation et pour préparer la succession au trône, le Maroc ne cesse de...
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Maroc (1996-1997)
Échéancier électoral
En guise de démocratisation et pour préparer la succession au trône, le Maroc ne
cesse de codifier le changement par la mise à jour de ses institutions.
Avant
d'aborder un échéancier électoral qui, après les élections municipales du 13
juin 1997, devait conduire à des élections législatives à l'automne 1997 et à
une possible "alternance" sortant des urnes, le Palais royal a tenu à conclure,
le 28 février 1997, une "charte" portant sur la "consolidation du régime
démocratique fondé sur la monarchie".
En contrepartie, le pouvoir a promis de
"sanctionner les pratiques illégales", référence explicite aux "tripatouillages
indécents" dénoncés, après les élections législatives de 1993, par le premier
secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), Abderrahmane
Youssoufi.
L'opposition regroupée au sein du Bloc démocratique qui s'oppose à
l'Entente nationale a engagé sa crédibilité en signant ce pacte.
Pour l'USFP, en rompant avec sa "culture du refus" qui remontait à la fin des
années cinquante (le pays est devenu indépendant en 1956), l'opposition a pris
l'option d'un engagement constructif dès septembre 1993, en appelant à voter
"oui" au référendum constitutionnel.
Celui-ci a instauré un système bicaméral,
mettant fin à un Parlement dont seulement deux tiers des députés étaient élus au
suffrage universel, les autres étant indirectement désignés par le pouvoir.
Dorénavant, la chambre basse du Parlement est entièrement issue du suffrage
universel, tandis que les trois cinquièmes de la future chambre haute, la
Chambre des conseillers, doivent être des élus communaux, municipaux et
régionaux, les deux autres cinquièmes étant des élus socioprofessionnels et
syndicaux.
La formule recèle une surreprésentation du monde rural.
Elle est
également représentative de la complexité du code électoral, qui comporte 297
articles.
La rancune du roi
Les premières élections de l'"ère nouvelle de la transparence" promise par le
ministre de l'Intérieur, Driss Basri, les municipales de juin 1997, se sont
soldées par un tiers des voix pour la coalition gouvernementale, un tiers pour
l'opposition du Bloc démocratique et un tiers pour des partis indépendants et
des candidats "sans appartenance politique".
Parmi ces derniers, des islamistes
ont fait leur entrée sur la scène politique locale.
Dès le 2 juin 1996, fait
sans précédent, des islamistes connus comme tels - quatre dirigeants du
mouvement Réforme et Renouveau (Al-Islah wa Attajdid) - avaient investi un parti
existant, le Mouvement populaire constitutionnel démocratique (MPCD) d'Abdelkrim
al-Khatib.
Il est vrai que leur leader avait donné des gages en déclarant: "Nous
avons abandonné l'option révolutionnaire et nous voulons travailler dans le
cadre des institutions monarchiques.
Nous sommes d'accord sur ces principes:
l'islam, la monarchie constitutionnelle et la non-violence."
D'autres islamistes, parmi les émeutiers de Tanger en juin 1996 ou parmi la
soixantaine d'étudiants arrêtés en janvier 1997, ont été traités avec moins de
tolérance.
Beaucoup d'entre eux se reconnaissent dans l'association Justice et
Bienfaisance (Al-Adl wa-l-ihsan) d'Abdessalam Yassine, assigné à résidence à
Salé depuis 1989.
Après une brève levée, fin 1995, de cette "mesure
administrative", il a été à nouveau placé en résidence surveillée sur l'ordre du
roi Hassan II.....
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