Marx 1818 -1883 « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, il s'agit maintenant de le transformer. ,. Thèses...

« Marx 1818 -1883 « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, il s'agit maintenant de le transformer.

,. Thèses sur Feuerbach Éléments de biographie t De l'hégélianisme au marxisme Karl Marx, figure incontournable du XIXe siècle, incarne le militantisme politique et une pensée nouvelle, alternative à l'hégélianisme dominant son époque. Opposé à la philosophie hégélienne, Marx se détourne de toute carrière universitaire et devient journaliste, puis rédacteur en chef de la Gazette rhénane.

Ses prises de position dans les débats économiques et politiques déplaisent aux autorités berlinoises : la Gazette est interdite. t l'engagement communiste ftabli à Paris, il écrit les Manuscrits de 1844, La Question juive et la Critique de la philosophie du droit de Hegel. Il découvre la pensée socialiste, s'engage politiquement et participe aux réunions de la Ligue des Justes, une société communiste.

Il rencontre alors Friedrich Engels (1820 - 1895) qui sera son collaborateur et fidèle ami jusqu'à sa mort. t l'action politique révolutionnaire Expulsé de France, Marx s'installe en Belgique et rédige Misère de la philosophie ainsi que L'idéologie allemande en collaboration avec Engels. Tous deux participent à la création de la Ligue des communistes, et élaborent le Manifeste du Parti communiste (1848). Exilé à Londres, Marx vit dans la misère mais se consacre à son œuvre et au combat politique : il crée la Première Internationale et aide Engels à rédiger l'Anti-Dühring, ouvrage fondateur du marxisme.

Parallèlement, il travaille à l'élaboration du Capital (1867 - 1894). Thèses essentielles Homme politique, économiste et philosophe allemand, Marx construit son système de pensée à partir d'une critique de l'idéalisme de Hegel - dans lequel il voit une inversion de la réalité - et du matérialisme mécaniste de Feuerbach.

Le matérialisme dialectique qu'il élabore en réponse aura un fort impact sur la pensée économique et politique du xxe siècle. t le matérialisme dialectique Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde; il s'agit maintenant de le transformer.

L'homme est avant tout un être agissant.

Il doit agir contre l'illusion issue de la philosophie idéaliste et de la religion: ce n'est pas l'Idée qui gouverne le monde, comme l'affirme Hegel, mais la matière.

Ce n'est pas non plus Dieu qui décide du cours de l'Histoire : la religion, « opium du peuple », n'est que « la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore atteint lui-même.

» Elle est illusion : « abolir la religion en tant que bonheur illusoire du peuple, c'est exiger son bonheur réel.

» Car la religion ne fait qu'exprimer la condition humaine d'une époque. « Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence ; c'est inversement leur existence sociale qui détermine leur conscience.

» (Contribution à la critique de l'économie politique).

En effet, c'est l'organisation économique d'une société qui détermine les rapports sociaux qui la structurent et, par suite, le développement de sa vie sociale, politique et intellectuelle. Les forces productives (ensemble des moyens matériels, humains et techniques servant à produire des richesses) déterminent les forces de production (les différentes classes sociales, définies par leurs places respectives dans le procès de production), lesquelles déterminent à leur tour les rapports sociaux et l'idéologie d'une société.

L'idéologie, ensemble des représentations collectives morales, philosophiques et religieuses d'une époque, exprime les intérêts, réels ou imaginaires, d'une classe ou d'un groupe social.

Elle est donc universalisée de manière illégitime et productrice d'illusion, puisqu'elle est partiale.

« Les idées dominantes d'une époque n'ont jamais été que les idées de la classe dominante » : ce sont bien les forces de production qui déterminent l'idéologie. L'infrastructure (les forces productives et les rapports sociaux) détermine la superstructure (ce qui n'est pas d'ordre matériel, les manifestations de l'esprit humain : idées juridiques, philosophiques, religieuses, politiques, artistiques...). Mais ce matérialisme est dialectique et non pas mécanique comme chez Feuerbach : si les forces matérielles influent sur les idées, l'inverse est également vrai.

Le terme « dialectique » renvoie à la méthode d'analyse hégélienne du réel, qui comprend la réalité comme se construisant par un jeu de contradictions surmontées. • le matérialisme historique et la lutte des classes L'Histoire évolue de manière dialectique, comme l'avait bien vu Hegel, mais son moteur, loin d'être l'Idée, est l'organisation matérielle des sociétés, la façon dont elles produisent leurs richesses.

Tel est le principe fondateur du matérialisme historique. La lutte des classes, conflits entre oppresseurs et opprimés (entre l'esclave et le maître, entre le serf et le seigneur, entre le prolétaire et le bourgeois) fait évoluer la société de manière nécessaire.

Passant d'un mode de production à un autre, la société évolue inéluctablement vers la révolution prolétarienne et l'établissement d'une société sans classe exprimant la victoire du prolétariat. Marx prédit ainsi la fin de la préhistoire de l'Humanité: le capitalisme se détruira lui-même au profit du communisme.

Même l'avènement d'un état ouvrier est inéluctable, il faut agir.

L'implication du prolétaire dans la revendication politique est essentielle: elle permet de précipiter l'avènement de la société sans classe et donc d'écourter les souffrances du prolétariat. Réconciliée avec elle-même, l'humanité s'affranchira de toute aliénation. • la critique de l'économie capitaliste Pour rendre intelligible le devenir historique du capitalisme, il convient d'en dégager le mode de fonctionnement.

Pour cela, il faut comprendre comment les échanges constitutifs du système capitaliste permettent l'accumulation des richesses.

C'est donc la nature même des échanges que Marx analyse. Plusieurs types d'échanges.... »