MÉTHODE. PLANS POSSIBLES. INTRODUCTION ET DÉVELOPPEMENT RÉDIGÉS. Bordeaux, Clermont, Caen, Nantes, Rennes, Poitiers/Terminale. (Pendant la guerre de 1914-1918, le narrateur...
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MÉTHODE.
PLANS POSSIBLES.
INTRODUCTION ET DÉVELOPPEMENT
RÉDIGÉS.
Bordeaux, Clermont, Caen, Nantes, Rennes, Poitiers/Terminale.
(Pendant la guerre de 1914-1918, le narrateur Simon Paulin, sol
dat blessé, est étendu sur le champ de bataille au milieu des blessés
et des cadavres.
Le soir tombe, les coups de canon se font tou
jours entendre...)
Je suis comme ceux qui s'endorment, comme les enfants.
Je m'af
faiblis, je m'adoucis, je ferme les yeux ; je rêve à la maison.
Je
ne voudrais pas mourir, je me supplie de ne pas 1nourir, et j 'ou
vre les yeux et je cherche les brancardiers qui peut-être, juste
ment, pensent à moi...
Je rêve à la maison.
Là-bas, on se met sans do�te à plusieurs pour supporter les soi
rées, avant de se retirer dans l'immobilité familière des cham
bres et de s'endormir au milieu des choses qui ne se réveillent
jamais.
Mal'ie (1) est là, et d'autres femmes, en train d'apprêter
le dîner ; la maison devient une odeur de cuisine.
J'entends Marie
qui parle, debout, puis assise à table.
J'entends le bruit du cou
vert qu'elle remue sur la nappe en s'installant.
Ensuite, comme
quelqu'un a approché l'allumette de la lampe, en soulevant le
verre, Marie se lève pour aller fermer les volets.
Elle ouvre la
fenêtre.
Elle se penche, ses bras s'écartent ; mais elle reste un
instant plongée dans la nuit nue.
Elle a un frisson que j'ai.
Au
loin, naissante dans l'ombre, elle regarde, comme moi.
Nos yeux
se sont rencontrés.
C'est vrai, puisque cette nuit-ci, c'est la sienne
aussi bien que la mienne, la même nuit, et la distance n'est pas
quelque chose de palpable ni de réel ; la distance n'est rien.
C'est
vrai, ce grand contact étroit.
Où suis-je ? où est Marie ? et même qu'est-ce qu'elle est ? Je
ne sais pas, je ne sais pas.
J'ignore la blessure de ma chair, et
est-ce que je sais la blessure de mon cœur ?
Henri BARBUSSE, Clarté (roman)
(!) Marie : l'épouse du narrateur.
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Vous pour-·
ret, étudier, par exemple, ce glissement de la blessure de la chair
à la blessure du cœur.
Ce sujet est à relier au texte de Louis Guilloux proposé à Caen.
Dans les deux textes, il s'agit d'un personnage face à la mort ;
les deux romanciers sont des écrivains communistes engagés qui
·mettent en scène le peuple, ses épreuves (la guerre 14-18 fit une
lourde ponction dans les couches populaires) et ses luttes.
Le
· parallélisme s'arrête là, car leur art est très différent.
méthode
Au cours d'une première lecture du texte, le candidat aura noté
au brouillon la structure simple des phrases (il s'agit le plus sou
vent de phrases minimales où le JE fSt sujet) des thèmes récur
rents (le sommeil - ouvrir/fermer) des répétitions de mots Ue
ne sais pas/c'est vrai/je rêve à la maison), toutes les interroga
tions de la fin du texte.
Le libellé du sujet suggère d'étudier le glissement de la blessure
de la chair à la blessure du cœur.
Le mot glissement est à rete
nir.
Beaucoup de choses « glissent » dans ce texte, le lecteur ne
sait plus très bien distinguer la réalité de l'imaginaire : temps
présent/temps passé, blessure du cœur/blessui-e de la chair...
Ce
« glissement » peut constituer un thème d'analyse, ainsi que les
procédés stylistiques qui l'autorisent.
Au fil des lectures suivan
tes (toujours actives, crayon en main) d'autres thèmes impor
tants surgissent, celui de la mort, de la femme.
Le climat onirique du texte s'affirme.
plans possibles
1.
Un plan possible, mais un peu faible - car il reproduit la pro
gression linéaire du texte -, consiste à étudier successivement :
a) .le présent :
- le champ de bataille, la blessure de la chair,
- la mort/le sommeil,
--:- désir de vivre du personnage.
b) le passé, un passé à la fois sécurisant et inquiétant :
- la maison,
- Marie, l'amour qu'il lui porte,
- la blessure du cœur.
c) le rêve favorise cette fusion du passé et du présent :
- glissement du présent....
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