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Mexique (1984-1985) L'austérité contre le peuple La politique mexicaine a poursuivi une seule idée depuis l'arrivée au pouvoir de M....

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« Mexique (1984-1985) L'austérité contre le peuple La politique mexicaine a poursuivi une seule idée depuis l'arrivée au pouvoir de M.

Miguel de la Madrid, le 1er décembre 1982: sortir de la crise.

Cela a impliqué une austérité accrue, notamment depuis l'accord conclu dès son arrivée au pouvoir avec le Fonds monétaire international (FMI) concernant la moitié de la dette extérieure (95,9 milliards de dollars en 1984, 90 milliards en 1983) dont le remboursement a été étalé sur quatorze ans à partir du 1er janvier 1985. L'économie mexicaine a donc dû se soumettre aux recommandations habituelles du FMI: réduction des dépenses publiques ; diminution de l'inflation, qui a atteint 59,2% en 1984, chiffre bien supérieur aux 40% que s'était fixé le gouvernement (elle était de 80,8% en 1983) ; compression des salaires, limités à 30% d'augmentation - la perte de pouvoir d'achat des salariés a été estimée à 40% ; baisse du déficit du secteur public qui est pourtant resté supérieur aux prévisions ; mise en vente de 236 entreprises paraétatiques. Le peso a continué à se dévaluer quotidiennement, conformément à la décision prise par le gouvernement après la brusque dévaluation, de décembre 1982: le "glissement" du peso par rapport au dollar est passé de treize centimes par jour à dix-sept centimes par jour à partir du 6 décembre 1984, puis à vingt et un centimes à partir du 6 mars 1985.

Les organisations patronales ont bien reçu ce stimulant aux exportations: les ventes mexicaines se trouvaient en effet affectées par la dévaluation des monnaies européennes face au dollar, favorisant la compétitivité des entreprises européennes sur le marché américain.

De plus, la baisse des prix du pétrole sur le marché international rendait nécessaire le développement d'autres exportations. Cependant, la "pétrolisation" de l'économie mexicaine, le protectionnisme des États-Unis (principal partenaire commercial et premier acheteur du pétrole mexicain), l'absence d'autosuffisance alimentaire, et surtout l'élévation continue de la dette extérieure ont constitué autant d'entraves à cette politique économique. Certes, pour le FMI, le Mexique s'est comporté "brillamment" dans la mise en oeuvre de sa politique d'austérité: il a réussi à freiner l'inflation et à reprendre sa croissance économique (3,5% en 1984 pour la production interne, mais ce chiffre n'a pas compensé la diminution de 5% enregistrée l'année précédente), ce qui lui a conféré une certaine crédibilité auprès des banques internationales, favorisant la restructuration de la dette extérieure. Mais le coût social de ces "succès" est énorme.

Même la très officielle Centrale des travailleurs mexicains (CTM), par la voix de son vieux leader Fidel Velásquez, a jugé insuffisante la hausse de 30% des salaires, et ses critiques de la politique d'austérité sont allées bien au-delà des protestations rituelles.

Les luttes sociales se sont multipliées: marches paysannes (la violence est toujours présente dans les campagnes où le problème de la terre est resté crucial), conflits du travail (comme celui des instituteurs du Chiapas et d'Oaxaca), développement des mouvements urbains de "colonos" (secteurs marginaux des zones périphériques des villes, notamment de Mexico), etc.

Certains indices dénotent un climat social de plus en plus lourd comme par exemple l'envoi de cocktails Molotov contre la tribune présidentielle lors du défilé du 1er mai 1984, ou l'augmentation de l'insécurité dans certains quartiers, la prolifération de la mendicité (grévistes et licenciés quémandant une aide dans les autobus ou le métro...), sans compter les plaintes continuelles des classes moyennes, les plus affectées par la crise. Ce sont ces mêmes classes moyennes qui ont contribué à la montée de l'opposition de droite, en particulier dans les États du Nord du pays où le Parti d'action nationale (PAN) a progressé d'une manière inquiétante pour le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), parti officiel.

Car c'est la droite et non la gauche (complètement divisée et réduite) qui est dangereuse pour le PRI ; après des décennies d'hégémonie, il s'est essoufflé et a perdu sa crédibilité en raison de la corruption de ses dirigeants et de son inefficacité à résoudre les problèmes les plus ressentis par les classes populaires.

On a parlé de sa "rénovation", mais elle semble être restée au niveau du discours. On peut cependant être étonné du calme relatif d'un pays qui applique les diktats du FMI d'une façon aussi draconienne.

C'est que le gouvernement jouit, à travers les organisations syndicales officielles, d'une capacité de contrôle social qui rend impossible un mouvement de protestation d'envergure nationale. Les organisations "indépendantes" mexicaines ont un pouvoir de mobilisation réduit, le plus souvent très localisé et sectoriel. Aux problèmes sociaux se sont ajoutées les préoccupations liées aux élections législatives de juillet 1985.

La politique intérieure a également été marquée en 1984 par la décentralisation de la vie nationale.

République fédérale, le Mexique est néanmoins resté très centraliste.

Au.... »

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