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Mexique (1986-1987) Le pétrole ne paie plus Le Mexique avait pourtant promis au Fonds monétaire international de ne pas dépasser...

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« Mexique (1986-1987) Le pétrole ne paie plus Le Mexique avait pourtant promis au Fonds monétaire international de ne pas dépasser les 100% d'inflation en 1986: elle a été de 104%.

Le peso n'a cessé de se dévaluer.

Le PIB a diminué de 4%.

L'investissement global, surtout public, a chuté de 15%.

L'activité économique a été découragée par les taux d'intérêt élevés (de 95 à 100%).

La dette extérieure (110 milliards de dollars) a dominé tous les débats.

Le fait que la communauté internationale ait suivi de près les négociations sur la dette mexicaine témoigne de l'importance de ce problème dans l'équilibre du système financier international.

Personne ne souhaite en effet l'effondrement du Mexique.

Le gouvernement ayant fait savoir avec fermeté qu'il ne pourrait remplir ses obligations financières qu'en fonction de ses capacités de paiement et dans les limites compatibles avec les besoins de croissance et de développement du pays, le FMI a accepté d'ajuster son financement aux contingences du marché pétrolier. Les capacités de paiement du Mexique ont été en effet gravement amputées par la chute de 60%, en valeur, des exportations pétrolières (premier produit d'exportation), consécutive à la baisse des prix sur le marché international, mais aussi par la diminution des revenus de l'exportation du café (deuxième produit d'exportation).

En revanche, les exportations non pétrolières ont augmenté de 34%.

L'économie de crise a eu pour effet d'aggraver le chômage (officiellement quatre millions de chômeurs sans compter les sous-employés), de multiplier les licenciements (trois mille par jour en 1986) avec la fermeture d'entreprises, dont l'usine Renault, alors que, parallèlement, l'économie souterraine a connu un essor considérable (elle représenterait le tiers du PIB): elle constitue une soupape de sûreté dans une société où la baisse continuelle des salaires réels et la diminution subséquente du pouvoir d'achat s'ajoutent à une politique de vérité des prix et des tarifs publics. En novembre 1986, la communauté financière internationale a accordé au Mexique un crédit de douze milliards de dollars et le 20 mars 1987, les banques commerciales se sont engagées à lui fournir 7 700 millions de dollars.

Ces nouveaux prêts et les renégociations de la dette ont redonné espoir au gouvernement quant à une reprise de l'activité économique en 1987.

Les maîtres mots de la politique économique sont devenus reconversion et modernisation industrielles, changement structurel.

Le gouvernement de Miguel de la Madrid a mis en oeuvre une politique de privatisation et de réduction du secteur public, notamment par la vente d'entreprises d'État non rentables. La dégradation de l'économie mexicaine, asservie à la dette extérieure, a provoqué une recrudescence de grèves et de luttes sociales.

Contrairement au mouvement étudiant de 1968 qui avait ensanglanté Mexico, la longue grève des étudiants de l'Université, en janvier et février 1987, qui s'opposaient à un projet de réforme prévoyant un renforcement de la sélection et l'augmentation des droits d'inscription, s'est déroulée sans violence ; le dialogue a prévalu et les étudiants ont obtenu qu'un congrès national se réunisse sur les problèmes de l'enseignement supérieur.

Les électriciens, les téléphonistes, les instituteurs de l'État d'Oaxaca (l'un des leurs a été assassiné à Tuxtla Gutiérrez) ont débrayé tour à tour ; des organisations indiennes et paysannes ont fait des grèves de la faim en plein coeur de la capitale, les couturières du syndicat 19 septembre ont organisé des sit-in, sans oublier les traditionnels conflits agraires, avec leur cortège de violences, de marches paysannes, d'arrestations arbitraires, notamment dans les États toujours explosifs du Chiapas, Michoacan, Oaxaca.

Un chiffre encourageant cependant: en trois ans, 1,6 million d'adultes ont été alphabétisés, ce qui a réduit le taux d'analphabétisme de 14 à 9,2%. Contestation au sein du PRI C'est sur ce fond de crise et d'une intense mobilisation sociale que se profilent les élections présidentielles de 1988.

Au sein du parti officiel, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), une "tendance démocratique" est apparue, qui exprime en fait les préoccupations profondes de la société mexicaine: modification de la relation entre l'État et la société civile, ouverture d'espaces de participation des citoyens à la vie politique,.... »

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