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Mexique (1990-1991) L'enracinement au Nord "La dictature parfaite, ce n'est ni le communisme, ni l'Union soviétique, ni Fidel Castro: c'est...

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« Mexique (1990-1991) L'enracinement au Nord "La dictature parfaite, ce n'est ni le communisme, ni l'Union soviétique, ni Fidel Castro: c'est le Mexique.

Car c'est la dictature camouflée." Ces propos, tenus en septembre 1990 à Mexico par Mario Vargas Llosa, écrivain et homme politique péruvien peu suspect de gauchisme, provoquèrent un beau scandale. S'ils forçaient quelque peu le trait - le Mexique n'est certes pas une dictature - ils avaient néanmoins le mérite de souligner que le régime n'entre certainement pas non plus dans la catégorie des démocraties, et que cela est aujourd'hui totalement anachronique.

Comment être le champion de la modernité ambition affichée de l'équipe du président Carlos Salinas de Gortari - lorsque l'on n'arrive pas à se défaire, en matière politique, des mécanismes archaïques grâce auxquels le parti-État (Parti institutionnel révolutionnaire, PRI) contrôle depuis 1930 la société civile? La modernité recherchée est d'abord d'ordre économique.

Depuis sa prise de fonctions en décembre 1988, quelques mois après une élection dont la régularité avait fortement été contestée, C.

Salinas de Gortari a poursuivi avec beaucoup de détermination et de cohérence son objectif premier: passer d'un modèle de développement étatique (industrialisation par substitution d'importations) devenu contre-productif à un modèle d'économie ouverte, entièrement orientée vers les échanges extérieurs et reposant sur le dynamisme de l'initiative privée. Les dernières privatisations Le bilan de l'année 1990 a été sur ce point plutôt encourageant: le taux de croissance (3,4%) a, comme en 1989, été supérieur à celui de la population (2,1%), les investissements étrangers (4,4 milliards de dollars) ont augmenté de 14,3% par rapport à 1989, d'importants retours de capitaux ont été constatés, le service de la dette (9,2 milliards de dollars) a été allégé, la confiance des marchés financiers internationaux s'est confirmée, les exportations ont crû de 17% (surtout les produits non pétroliers). L'économie a cependant continué à faire montre de plusieurs signes de fragilité: une inflation de 29,9% (contre 19,7% en 1989), une balance commerciale déficitaire pour la troisième année consécutive (près de 3 milliards de dollars contre 8,5 milliards d'excédent en 1987).

Pour faire face à ce déficit, le gouvernement a lancé, début 1991, un ambitieux programme de promotion des produits mexicains sur les marchés extérieurs ("Programme des 100 jours") visant à accroître de 10% à 12% les exportations dans l'année.

Il devait par ailleurs parachever la politique de privatisation des entreprises publiques menée tambour battant depuis 1985.

A la fin de l'année 1991, il semblait probable que, parmi les grandes entreprises d'État, seule la PEMEX, chargée de l'extraction et de l'exploitation des ressources pétrolières, demeurerait publique.

Mais pour combien de temps? On pouvait se le demander, malgré les assurances réitérées du pouvoir de ne pas porter atteinte à ce mythe du régime qu'a constitué la nationalisation des compagnies pétrolières en 1938.

La crise du Golfe, ouverte le 2 août 1990, a en effet révélé l'obsolescence des équipements pétroliers (le Mexique n'a pu répondre de manière satisfaisante à l'accroissement de la demande).

Mais surtout, la question de la privatisation de ce secteur allait probablement être abordée lors des négociations, prévues en juin 1991, avec les États-Unis et le Canada pour signer, si possible dès 1992, le traité constitutif du grand marché commun nord-américain. La réalisation de cette vaste zone de libre-échange, regroupant 360 millions de consommateurs et ayant une production économique globale de 3 000 milliards de dollars, est le grand dessein commun du président américain George Bush et de C. Salinas.

L'un comme l'autre n'ont pas ménagé leurs efforts - couronnés de succès - pour convaincre leurs parlements et opinions publiques respectifs du bien-fondé de l'entreprise.

Tous deux y ont vu le moyen de refaire la santé de leurs économies respectives (le Mexique, troisième partenaire commercial des États-Unis, avec lesquels il réalise les deux tiers de ses.... »

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