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Mexique (1992-1993) La "grande affaire" de l'ALENA Le Mexique est décidément la terre des extrêmes. Lorsqu'une catastrophe y survient, elle...

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« Mexique (1992-1993) La "grande affaire" de l'ALENA Le Mexique est décidément la terre des extrêmes.

Lorsqu'une catastrophe y survient, elle est toujours terrible.

Cela a été le cas en avril 1992, avec l'explosion d'égouts de Guadalajara, seconde ville plus peuplée du pays, qui a fait 205 morts, et plus de 1500 blessés.

Le président de la République, Carlos Salinas de Gortari, a ainsi pu, une fois de plus, faire la preuve de son esprit de décision: le maire et plusieurs responsables de la compagnie d'État Pemex (Pétroles mexicains), responsable des fuites d'essence à l'origine de la catastrophe, ont été destitués de leurs fonctions.

Quelques mois plus tard, cette compagnie, ingouvernable depuis longtemps, a été scindée en quatre entités autonomes.

Enfin, le gouvernement a décidé de vendre les filiales spécialisées dans la pétrochimie qu'elle possédait. Si Mexico, en 1992 et au premier semestre de 1993, n'a connu pour une fois aucun cataclysme d'envergure, la pollution atmosphérique est demeurée le problème majeur de la saison sèche.

En février et mars, les écoles ont été fermées pendant plusieurs jours, l'activité industrielle réduite de 30%, et les automobiles particulières interdites de circulation deux jours par semaine. Quelle solution quand l'air est rare et que la population continue à croître (18 millions d'habitants estimés fin 1992)? Le régent de la ville, Manuel Camacho Solis, l'un des candidats possibles à la succession du président, a pu convaincre quelques entreprises (dont General Motors) de se délocaliser en province.

Mais elles ont été peu nombreuses à partir et nul n'a encore trouvé de solution miracle à ce problème chaque année plus grave.

Le futur président pourrait l'ignorer. Grandes manoeuvres pré-électorales Le Mexique est entré, en 1993, dans la cinquième et avant-dernière année du mandat de son chef de l'État, non rééligible.

C'est l'année où traditionnellement une lutte sourde entre clans se développe pour la désignation du futur candidat du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel, au pouvoir depuis 1928).

Le choix de son successeur traditionnellement fait au sein des ministres en exercice, appartient au seul président, qui fait connaître sa décision à l'automne.

A partir de ce moment, le président voit son autorité décliner tout au long de sa dernière année de mandat. Les grandes manoeuvres pré-électorales ont donc commencé, comme en ont témoigné les remaniements ministériels; en janvier 1993 un "dur", Patricio Gonzalez Garrido, a été nommé à la tête du ministère de l'Intérieur (celui qui organise les élections...), en mars le président du PRI est devenu ministre de la Sécurité sociale, pouvant ainsi participer à la course à la candidature.

Peu auparavant, en février, le quotidien El Economista avait déclenché un beau scandale en révélant qu'au cours d'un dîner au domicile du président de la Banque nationale du Mexique, C.

Salinas de Gortari avait demandé aux 30 chefs de grandes entreprises présents (dont ceux de plusieurs "privatisées"), de participer chacun à hauteur de 25 millions de dollars à la future campagne présidentielle du PRI (elle a été évaluée à 5 milliards de dollars).

Emilio Azcarraga, le tout-puissant patron du groupe Televisa, aurait même promis 70 millions de dollars. Ces faits ont montré que le compte à rebours avait commencé pour C.

Salinas de Gortari et que sa participation à la ratification, aux États-Unis, de son grand oeuvre, l'Accord nord-américain de libre-échange (ALENA), conclu en octobre 1992 et solennellement signé le 17 décembre de la même année par les chefs d'État du Canada, des États-Unis et du Mexique, pouvait ainsi être compromise.

Cet accord, dont l'entrée en vigueur a été fixée à 1994, prévoit de supprimer d'ici 2004 quelque 20 000 barrières tarifaires.

Le Mexique en attend la création de 600 000 à 800 000 emplois et les États-Unis de 350 000 autres.

Ces derniers ont surtout pensé ainsi réussir à regagner une compétitivité perdue, par délocalisation au Mexique d'entreprises de main-d'oeuvre (on a évalué le coût de cette dernière comme y étant sept fois moins élevé), par la constitution d'un marché de 364 millions de consommateurs, avec un PIB de 6167 milliards de dollars (contre respectivement 328 millions et 6010 milliards pour la Communauté européenne [CE]).

Mais les syndicats américains, qui avaient soutenu Bill Clinton, pour son élection à la présidence, en novembre 1992, s'y sont montrés hostiles.

Lors de la première entrevue des deux présidents,.... »

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