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Mexique (1994-1995) Au coeur de la tourmente L'année 1994 a été mouvementée. Elle a commencé avec la naissance dans le...

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« Mexique (1994-1995) Au coeur de la tourmente L'année 1994 a été mouvementée.

Elle a commencé avec la naissance dans le Chiapas de la "première guérilla post-moderne" (Carlos Fuentes).

Les insurgés de l'Armée zapatiste de libération nationale (AZLN) avaient lancé une offensive contre quelques cités de l'État du Chiapas, dénonçant notamment la corruption politique et les mauvaises conditions de vie des paysans.

Elle s'est conclue avec un effondrement économique d'une gravité extrême.

Le 1er décembre 1994, Ernesto Zedillo, premier président dans l'histoire du pays à être élu sans que le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, au pouvoir) ait recours à la fraude, avait pourtant pris ses fonctions dans le calme.

Les élections du 21 août s'étaient déroulées de manière satisfaisante, en présence de près de 3 000 observateurs étrangers et avec un taux de participation exceptionnel de 77,7% (contre 50,7% en 1988).

E.

Zedillo, avec 50,18% des voix, l'avait aisément emporté face à ses deux principaux adversaires, Diego Fernandez (26,9%) pour le Parti d'action nationale (PAN, droite) et Cuauhtémoc Cárdenas (17,08%) pour le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche).

Pour montrer sa volonté d'ouverture et de dialogue, il avait nommé un membre du PAN au poste clé de ministre de la Justice.

Il avait, par ailleurs, annoncé une reprise du dialogue avec la guérilla du Chiapas. Chute du peso et décomposition du régime Las! Le 20 décembre 1994, une légère dévaluation (15%) du peso, trop longtemps retardée, allait déclencher une tempête monétaire sur tous les marchés mondiaux et mettre le Mexique au bord du gouffre. La fuite des capitaux, commencée dès le 27 mars 1994, après l'assassinat du candidat du PRI à la présidence (Luis Donaldo Colosio), s'est accélérée en novembre et décembre.

Au total, 23,4 milliards de dollars se sont ainsi "évaporés" en 1994.

Le flottement de la monnaie s'est traduit par une chute vertigineuse de sa valeur (près de 60% en quelques jours).

Un plan de soutien international tout à fait exceptionnel de 50 milliards de dollars a très rapidement été mis en place sous l'impulsion des États-Unis.

Cette somme correspondait à peu de chose près au montant de la dette publique arrivant à échéance en 1995 et ne permettait que d'éviter l'effondrement du système bancaire. Le gouvernement a donc annoncé à la population en mars 1995 le lancement d'un énième plan d'austérité draconien: augmentation de la TVA (passant de 10% à 15%), de l'électricité (20%), de l'essence (35%), des transports en commun (100%), mais augmentation de 10% seulement du salaire minimum (de 65 à 71 dollars par mois), croissance négative du PIB (-2%), liberté de négociation des salaires...

Ces mesures ont redonné confiance aux marchés financiers.

Ainsi en mai le peso avait-il récupéré quelque 20% de sa valeur, les indices boursiers 30%, et les capitaux commençaient à revenir, encouragés par le redressement spectaculaire de la balance commerciale.

Il n'en demeure pas moins qu'après quelques années d'euphorie économique, le Mexique est à nouveau entré en récession en 1995. Comment en est-on arrivé là? Le pays, avec l'entrée en vigueur de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) en janvier 1994, et son admission à l'OCDE trois mois plus tard, semblait désormais faire partie du club des pays développés.

Les nombreux accords de libre-échange passés avec des États d'Amérique ont, en effet, connu des développements spectaculaires: augmentation de 28,5% des exportations de produits manufacturés en direction des pays signataires de l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), États-Unis et Canada, doublement en deux ans des échanges avec le Chili, débuts prometteurs du Groupe des Trois (Colombie, Vénézuela, Mexique).

Enfin, de nouveaux accords ont été signés avec la Bolivie et le Costa Rica.

La crise a donc surpris. Son ampleur a tout d'abord montré le caractère artificiel de la politique économique du président sortant, Carlos Salinas de Gortari.

Attaché au.... »

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