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Mexique( 1997-1998) Une transition démocratique lente et laborieuse L'économie mexicaine a poursuivi son redressement en 1997, avec une croissance (+...

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« Mexique( 1997-1998) Une transition démocratique lente et laborieuse L'économie mexicaine a poursuivi son redressement en 1997, avec une croissance (+ 7 %) tirée par les exportations et, pour la première fois depuis la crise monétaire et financière de 1995, par une reprise de la consommation (+ 10 %). Les investissements ont augmenté de 20 %, l'inflation, encore forte, a été ramenée à 17,6 %, tandis que le chômage reculait.

La reprise économique a cependant été affectée par la chute des cours du pétrole (50 % en un an) et par les effets indirects de la crise financière mexicaine.

Le gouvernement a réagi par des coupes sombres dans le budget. La crise bancaire a continué de menacer les équilibres péniblement rétablis. L'augmentation des créances douteuses et irrécupérables, malgré les programmes de restructuration de dettes et le plan de sauvetage engagé par le biais du Fobaproe (Fonds bancaire de protection de l'épargne, organisme chargé de racheter les créances douteuses des banques).

Pour comble, en 1998 a éclaté un scandale concernant cet organisme qui avait accumulé près de 60 milliards de dollars de passif.

La découverte de pratiques de blanchiment de l'argent sale des cartels de la drogue par des succursales de banques mexicaines aux États-Unis, et l'offensive juridique des débiteurs des classes moyennes rurales et urbaines du mouvement " El Barzon ", continuant depuis 1993 de dénoncer les taux abusifs d'intérêt bancaire et d'organiser la défense contre les saisies bancaires, ont accentué le discrédit et la fragilité durable du système bancaire.

De ce fait, la pénétration des banques étrangères s'est accentuée en 1997. La croissance économique ne s'est guère traduite par des progrès en matière sociale et de répartition des revenus.

Dans les campagnes, le revenu moyen par habitant est moitié moindre que le revenu national, et au Chiapas de quatre fois inférieur.

L'économie informelle recouvre près de 40 % des emplois et les carences en logements, eau potable et égouts ont continué de s'aggraver.

La politique sociale s'est progressivement focalisée sur les secteurs en extrême pauvreté, se décentralisant en passant le relais aux provinces et aux communes, et adoptant un profil d'aide d'urgence (programme Progresa). La crise de l'environnement a par ailleurs pris des proportions catastrophiques avec le phénomène climatique El Niño, qui a provoqué des cyclones dévastateurs dans deux États (Oaxaca et Guerrero) en octobre 1997, faisant des centaines de morts et des milliers de sans-abri, et occasionnant une sécheresse exceptionnelle au premier semestre 1998. L'imbroglio chiapanèque Au Chiapas, le refus du gouvernement d'appliquer les accords de San Andrés sur la culture et les droits des Indigènes a paralysé les négociations avec l'EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) à partir de 1996.

Ce mouvement a marqué des points en septembre 1997, en organisant une grande marche de 1 111 Indiens zapatistes civils à Mexico, en prenant l'initiative de la création d'un Front zapatiste de libération nationale, sorte de " parti-mouvement " de soutien, et enfin en inspirant la 2e assemblée du Congrès national indigène, dont les délégués se sont prononcés en faveur de l'initiative de loi sur l'autonomie proposée par la COCOPA (Commission parlementaire de concorde et de pacification) et rejetée par le gouvernement.

L'attentisme gouvernemental a poussé l'EZLN à multiplier la création de facto au Chiapas d'une trentaine de communes autonomes, et les caciques locaux du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel, au pouvoir depuis 1929) à mener une " guerre de basse intensité " en armant et entraînant des milices indiennes, contre les organisations prozapatistes ou proches de l'Église de l'évêque Samuel Ruiz ou du PRD (Parti révolutionnaire démocratique, opposition de gauche).

Le massacre d'Acteal du 22 décembre 1997 (45 morts, pour la plupart des femmes et des enfants) résulta de cette stratégie.

Celle-ci a trouvé un terrain favorable dans les clivages extrêmes qui ont fait éclater les communautés sur des questions politiques, religieuses ou relatives à la distribution des terres et à l'aide officielle. Le gouvernement a tenté une nouvelle stratégie : offre de dialogue et de paix, mais aussi rétablissement de l'État de droit au Chiapas.

Face au silence de l'EZLN, le gouvernement a accentué la pression militaire, déployé une campagne de propagande et diplomatique intense, expulsé plusieurs observateurs, pasteurs et prêtres étrangers, et lancé sa propre initiative de loi le 15 mars, qui réduit le droit des peuples indiens aux communautés, leur octroyant une autonomie administrative limitée dans le cadre des communes.

Fort de sa nouvelle " légitimité ", le gouvernement a lancé en avril et mai une offensive policière et militaire contre quatre communes autonomes.

L'imbroglio chiapanèque semblait à nouveau incliner vers la guerre. Une nouvelle donne politique Le triomphe des oppositions aux élections législatives du 6 juillet 1997 a été le signe d'une plus grande transparence électorale.

Le rejet de la politique économique et des scandales éclaboussant la.... »

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