Mexique (2000-2001) Les fondations d'un nouveau régime Le 2 juillet 2000, Vicente Fox, candidat de la coalition électorale Alliance pour...
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Mexique (2000-2001)
Les fondations d'un nouveau régime
Le 2 juillet 2000, Vicente Fox, candidat de la coalition électorale Alliance
pour le changement - formée des partis d'opposition Parti action nationale (PAN)
et Parti vert écologiste du Mexique (PVEM) -, a été élu président du Mexique
avec 43 % des suffrages exprimés.
Plus qu'un simple changement de gouvernement,
cette victoire a marqué la fin d'un régime politique caractérisé par la présence
au pouvoir d'un même parti, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI),
durant 71 ans, et la possibilité de voir émerger la démocratie.
Porteur d'un
discours axé sur le changement et prodigue en promesses électorales, le nouveau
président devait maintenant satisfaire les nombreuses attentes de l'électorat
mexicain : lutte contre la corruption, réforme des institutions politiques,
croissance économique, redistribution de la richesse et amélioration de la
sécurité publique.
L'intervalle de cinq mois entre la date de l'élection présidentielle et celle de
la passation du pouvoir (1er décembre) a permis de réaliser une transition en
douceur.
Le président sortant, Ernesto Zedillo, a tenu sa promesse de faciliter
le processus.
L'approbation par le Congrès en décembre 2000 du budget de l'année
suivante, à quelques semaines de l'accession au pouvoir du nouveau gouvernement,
a montré l'efficacité des mécanismes mis en œuvre pour garantir la stabilité
politique.
Un gouvernement miroir de la société
La composition du cabinet de Vicente Fox annoncée à la fin du mois de novembre
2000 a mis l'accent sur la pluralité.
Le gouvernement a accueilli des hommes et
des femmes d'affaires - une nouveauté au Mexique -, des experts sans allégeance
partisane, d'anciens collaborateurs du temps où V.
Fox gouvernait l'État du
Guanajuato, un militaire et des intellectuels de gauche parmi ceux qui l'avaient
accompagné pendant la campagne.
Le parti du président (PAN) s'y est trouvé peu
représenté puisqu'il s'agissait de projeter l'image d'un gouvernement de
transition s'appuyant sur une ample coalition sociale et politique.
La politique économique devait se poursuivre dans la continuité tandis que des
changements étaient annoncés dans les autres politiques publiques et dans
l'administration.
Parmi les dossiers prioritaires figuraient une réforme
fiscale, la privatisation de l'industrie de l'électricité ainsi que de la
pétrochimie, une nouvelle loi régissant les relations de travail, une refonte de
la fonction publique de même qu'une réforme politique (dont le contenu n'avait
pas encore été précisé).
L'absence de majorité du PAN au Congrès ne simplifiait pas la tâche.
Comme
beaucoup des réformes envisagées nécessitent des modifications à la
Constitution, la barre pour l'approbation des projets de loi du président
s'élevait à une majorité qualifiée des deux tiers des députés et des sénateurs.
V.
Fox doit donc gouverner avec l'appui, du moins partiel, des grands partis
d'opposition : le PRI (centre) et le Parti de la révolution démocratique (PRD,
centre gauche).
Les premières difficultés ont surgi lors de la deuxième période de session
ordinaire du Congrès (15 mars-30 avril 2001), alors que l'examen du projet de
réforme fiscale était reporté à plus tard par les législateurs.
Ce projet de loi
qui a pour objectif principal l'amélioration des rentrées fiscales de l'État
central (celles-ci équivalent à 10 % du PIB contre un taux moyen de 18 % dans le
reste de l'Amérique latine) a rencontré l'opposition d'importants secteurs
sociaux et politiques.
L'imposition d'une TVA (taxe à la valeur ajoutée) sur les
médicaments et l'alimentation a été perçue comme partiellement régressive dans
un pays où les écarts de revenus sont énormes.
Vers un règlement du conflit au Chiapas ?
Depuis janvier 1994, le Mexique a été tenu en haleine par le soulèvement de
l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN).
À l'époque, Rafael Sebastian
Guillen, alias le "sous-commandant Marcos", avait mené un groupe mal équipé
d'Indiens à un affrontement armé d'un peu plus de quinze jours avec les forces
régulières mexicaines.
L'objectif déclaré était de déposer le président Carlos
Salinas et de protester contre la politique économique du gouvernement.
Cependant, le soulèvement du Chiapas est rapidement devenu le symbole de la
lutte des Indiens mexicains, confrontés depuis des siècles à une grande
marginalisation.
Pendant la campagne électorale, V.
Fox a promis de régler immédiatement le
conflit.
De fait, il a envoyé dès décembre 2000 le projet de loi de la COCOPA
(Commission de concorde et de pacification) sur les droits et la culture
indigènes au Sénat pour qu'il soit discuté et adopté.
Il a nommé un négociateur
porte-parole du gouvernement en la personne de Luis H.
Alvarez (PAN), un homme
politique respecté.
Quelques mois auparavant, le 20 août 2000,....
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