Devoir de Philosophie

Mises en scène Parce que «les comédies ne sont faites que pour être jouées1 ». il convient de prendre le...

Extrait du document

« Mises en scène Parce que «les comédies ne sont faites que pour être jouées1 ».

il convient de prendre le point de vue du metteur en scène et de rechercher comment ont travaillé Molière, mais aussi ses successeurs. LA MISE EN SCÈNE DE MOLIÈRE Aucun manuscrit, aucune correspondance pour nous éclai­ rer, sinon, pour les décors et les accessoires, les maigres indications de Mahelot : « Le théâtre est une salle et, sur le derrière, un jardin.

Il faut deux souquenilles, des lunettes, un balai, une batte, une cassette, une table, une chaise, une écritoire.

du papier, une robe, deux flambeaux.

la table du cinquième acte.

» Nous connaissons également le costume que portait Molière pour jouer Harpagon.

Quant aux jeux de scène.

seuls font l'objet d'une certitude ceux que mentionne expressément le texte : les révérences (1.

4).

les coups, les chutes.

etc. Vraisemblablement encouragés par ce manque d'indica­ tions précises.

les successeurs de Molière se permirent de donner, de L'Avare, des interprétations variées ou totalement opposées.

On alla même jusqu'à supprimer les deux premières scènes, où Valère révèle.

entre autres.

qu'il recherche ses parents; on voit l'absurdité de ces «tripotages» : les re­ connaissances du dénouement deviennent alors incompré­ hensibles. 1.

Molière.

Préface à L'Amour médecin. On retrouve, dans les mises en scène, le balancement entre un Avare «sombre» et un Avare comique.

Quelques détails précis permettront de mieux imaginer ces diverses interprétations1. AU XVIIIe: DE LA COMÉDIE LA FARCE A Au XVIII' siècle, les acteurs ajoutèrent de nombreux jeux de scènes comiques devenus traditionnels : «Jeux de scène traditionnel que celui du chapeau que Maître Jacques froisse dans le feu de son récit et qu'Harpagon lui arrache (Ill, 1).

Jeu de scène traditionnel que les révérences d'Harpagon, destinées à Mariane alors que, devant l'avare courbé en deux, Frosine vient à chaque fois prendre la place de la jeune fille.

Jeu de scène traditionnel que celui d'Harpagon tirant de sa poche un tout minuscule mouchoir2.

Jeu de scène traditionnel encore, conçu pour animer un dénouement réputé languissant.

que celui des chandelles : pendant la scène avec le Commissaire, Harpagon souffle une des deux bougies allumées sur la table; Maître Jacques la rallume et Harpagon l'éteint tout aussitôt; Maître Jacques la rallume encore; Harpagon la souffle et place cette bougie éteinte dans son haut-de-chausses.

la laissant dépasser.

Maître Jacques alors rallume une nouvelle fois.

et Harpagon.

rencontrant la flamme, finit par enfouir la chandelle au fond de sa poche3 ». '_ On vit aussi Cléante sauter de joie sur les épaules de La Flèche.

après le vol de la cassette (IV.

6).

En 1921.

G.

Baty donna à L'Avare le mouvement de la comédie italienne; il accentuait en particulier le côté fantaisiste des reconnaissances : Anselme devenait un matamore grotesque et la pièce s'achevait« dans un joyeux fracas de sauteries de clowns et d'embrassades comiques4 ».

Dans le monologue.

Harpagon. « multipliant les contorsions.

s'enfermait par mégarde dans un coffre vide».

Dullin rejeta les jeux de scène traditionnels.

mais en imagina d'autres.

Harpagon vient de découvrir la dispari- 1.

Pour tout ce chapitre.

voir l'intéressant ouvrage : Les Grands rôles du théâtre de Molière.

par M.

Descotes.

P.U.F., 1960, p.

131 à 150. 2.

Coquelin cadet (1848-1909) corsait le jeu en tirant de sa poche une bourse et.

de la bourse, un mouchoir minuscule. 3.

M.

Descotes.

op.

cit..

p.

136-137. 4.

M.

Descotes.

op.

cit..

p.

148. tian de la cassette : « Il court comme un fou.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓