Mozambique: 1986-1987 Entre socialisme et FMI Le 19 octobre 1986, le Tupolev de Samora Machel s'écrasait à Mbuzini (Transvaal). Attentat...
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Mozambique: 1986-1987
Entre socialisme et FMI
Le 19 octobre 1986, le Tupolev de Samora Machel s'écrasait à Mbuzini
(Transvaal).
Attentat ou accident, la mort du président de la République et du
Front de libération du Mozambique (FRELIMO), est survenue à un moment de crise
profonde dans le pays.
En signant l'accord de Nkomati avec l'Afrique du Sud, le 16 mars 1984, le
Mozambique espérait obtenir la paix et un afflux de capitaux occidentaux
compensant la non-reconduction, en avril 1978, de l'accord de 1928 sur les
salaires des mineurs émigrés (dont 60% étaient versés en or à l'État).
Aux
termes de l'accord, le groupe rebelle RENAMO (Résistance nationale du
Mozambique) ne devait plus être soutenu par Prétoria, et le Congrès national
africain (ANC, parti illégal d'Afrique du Sud) ne pouvait plus avoir qu'une
présence symbolique à Maputo.
Le gouffre de la guerre
En fait, la RENAMO a continué de bénéficier de l'aide du régime raciste, a
obtenu de surcroît celle du Malawi et, à partir de 1985, la guerre a gagné la
totalité du pays.
A la fin 1986, près de quatre millions de Mozambicains étaient
durement éprouvés par les combats et/ou la famine.
L'économie était au bord de
la "rupture complète".
La guerre a englouti 42% du budget de 1986 et les crédits
militaires devaient doubler en 1987.
La tension s'est encore aggravée en octobre 1986, lorsque l'Afrique du Sud a
accusé le Mozambique d'avoir "choisi le terrorisme" (une mine avait explosé à la
frontière) et a décidé, le 8, de ne plus recruter de mineurs mozambicains.
Si
l'opposition de la Chambre des mines a permis de reconduire les contrats des
plus qualifiés, le nombre d'émigrés légaux devait diminuer de moitié.
Malgré l'accord survenu le 26 septembre 1986 entre Maputo et Blantyre, la RENAMO
a pris l'offensive à partir du Malawi le 29, occupant de vastes zones des
provinces de Zambézia, Tete, Sofala et Nampula.
La contre-offensive des troupes
du FRELIMO n'a vraiment commencé qu'en janvier 1987, avec l'appui de contingents
du Zimbabwé et de Tanzanie.
Les succès de la RENAMO ne s'expliquent pas
uniquement par les soutiens externes: elle bénéficie de la désorganisation des
forces armées du Mozambique mais a aussi acquis une certaine base sociale.
En
revanche, le soutien dont bénéficiait le FRELIMO s'est effrité du fait de
l'aggravation continue de la situation et de la mise en oeuvre de projets de
développement qui ont engouffré des capitaux ou qui ne correspondaient pas aux
aspirations populaires (grands barrages, fermes d'État, villages communaux,
etc.).
Dès 1980, l'endettement du pays a pris des dimensions préoccupantes.
Après avoir
demandé le rééchelonnement de ses échéances le 9 février 1984, le gouvernement a
adopté une politique économique de plus en plus libérale.
Commencées dès 1979,
les dénationalisations d'entreprises ont été suivies, depuis 1984, de
distributions de terres à des agriculteurs privés, tandis que les villages
communaux recevaient peu d'appui.
Le 11 mai 1984, le pays remettait en cause le
monopole d'État du commerce extérieur, il publiait en août un code des
investissements étrangers (encore adouci en 1986) ; à la fin de la même année,
l'adhésion au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale et à la
Convention de Lomé était effective et l'idée d'une intégration au CAEM
abandonnée au profit d'un simple statut de membre associé.
Le 8 mai 1985, une
partie des prix étaient libérés.
Cependant, le FMI demandait des mesures plus
sévères.
Pour se dissocier d'un impopulaire "plan de réhabilitation économique"
et se consacrer à l'armée, Samora Machel cessa de cumuler ses fonctions avec
celles de Premier ministre et de président de l'Assemblée, qui échurent à Mario
Machungo (nommé le 17 juillet 1986) et Marcelino Dos Santos (élu le 15 janvier
1987).
Joaquim Chissano, nouveau président élu par le Comité central du Parti le
3 novembre 1986, confirma cette réforme et l'orientation économique.
Le FRELIMO perd sa....
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