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Musset: la Confession d'un enfant du siècle (1836) Dans la Confession d'un enfant du siècle, œuvre d'inspiration autobiographique, Musset consacre...

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« Musset: la Confession d'un enfant du siècle (1836) Dans la Confession d'un enfant du siècle, œuvre d'inspiration autobiographique, Musset consacre plusieurs chapitres au mal de vivre romantique.

Il analyse en particulier les rai­ sons historiques qui ont privé la génération née avec le siècle de ses espoirs de gloire et fait naître en elle l'insatis­ faction, l'ennui et le sentiment du néant. Un sentiment de malaise inexprimable com­ mença donc àfermenter dans tous les cœurs jeunes.

Condamnés au·repos par les souverains du monde, livrés aux cuistres 1 de toute espèce, à l'oisiveté et à l'ennui, 5 lesjeunes gens voyaient se retirer d'eux les vagues écumantes contre lesquelles ils i:waient préparé leurs bras.

Tous ces gla­ diateurs frottés d'huile se sentaient au fond de l'âme une misère insupportable.

Les plus riches se.firent libertins; ceux d'unefortune médiocre prirent un état et se résignèrent soit 10 à la robe, soit à l'épée; les plus pauvres se jetèrent dans l'enthousiasme à.froid, dans les grands mots, dans l'qffreuse mer de l'action sans but.

Comme lafaiblesse humaine cher­ che l'association· et que les hommes sont troupeaux de nature, la politique s'en mêla.

On s'allait battre avec les gardes du 15 corps sur les marches de la chambre législative, on courait à une pièce de théâtre où Talma portait une perruque qui 1.

Le mot « cuistre » est employé pour désigner celui qui fait étalage de son savoir hors de propos. l,e faisait ressembler à César, on se ruait à l'enterrement d'un député libéral 2 .

Mais, des membres des deux partis opposés, il n'en était pas un qui, en rentrant chez lui, ne sentît amè20 rement le vide de son existence et la pauvreté de ses mains. En même temps que la vie au dehors était si pâle et si mesquine, la vie intérieure de la société prenait un aspect sombre et silencieux; l'hypocrisie la plus sévère régnait dans les mœurs ; /,es idées anglaises se joignant à la dévotion, la gaieté 25 même avait disparu.

Peut-être était-ce la Providence qui préparait déjà ses voies nouvell,es; peut-être était-ce l'ange avantcoureur des sociétés futures qui semait déjà dans le cœur des femmes /,es germes de l'indépendance humaine, que quelque jour ell,es réclameront.

Mais il est certain que tout d'un coup, 30 chose inouïe, dans tous les salons de Paris, /,es hommes passèrent d'un côté et ~sfemmes de l'autre; et ainsi, les unes vêtues de blanc comme des fiancées, /,es autres vêtus de noir comme des orphelins, ils commencèrent à se mesurer des yeux. Alfred de.Müsset, la Confession d'un enfant du siècle (1836). Idée directrice La première partie du texte (l.1-20) est une analyse de la morosité dans laquelle se trouvent les « enfants du siècle » et des dérivatifs inefficaces qu'ils lui opposent.

Dans la deuxième partie (1.

21-33), le même phénomène est étudié sur un plan social plus large.- Cette organisation du texte peut conduire à une étude simultanée de ses deux mouvements, étude qui pourra_ mettre en relief: - la similitude de structure des deux mouvements ; - l'expression du malaise des jeunes et de la société; - le constat du néant et de la dissociation des groupes sociaux. 2.

Le général Foy fut enterré le 30 novembre 1825, au milieu d'une foule considérable. 9 PISTES.

DE LECTURE A.

Une structure similaire Le texte est construit en deux mouvements de longueur inégale (20 lignes et 13 lignes) dont l'articulation(« en même temps que», l.

21) met en reliefla simultanéité des phénomènes envisagés.

Chacun des deux mouvements est conçu comme une démonstration évoluant en trois étapes.

La troisième étape est dans les deux cas introduite par « mais » (1.

18, l.

29). • Première étape : le phénomène Le début de chaque mouvement (1.

1-8 et 21-25) présente et caractérise le phénomène de morosité qui atteint les jeunes (premier mouvement) et la société (deuxième mouvement).

Les points communs sont soulignés par l'emploi d'un vocabulaire fortement dépréciatif mettant en évidence l'ennui d'un côté, la tristesse de l'autre.

Le caractère simultané du phénomène est.... »

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