Myanmar 2003-2004 Gages de bonne volonté démocratique Le 30 mai 2003, la nouvelle arrestation de l’opposante Aung San Suu Kyi...
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Myanmar 2003-2004
Gages de bonne volonté démocratique
Le 30 mai 2003, la nouvelle arrestation de l’opposante Aung San Suu Kyi (prix Nobel de la paix en 1991)
par la junte au pouvoir a suscité l’émoi de la communauté internationale, y compris des pays membres de
l’Association des nations du Sud-Est asiatique (ANSEA, dont le Myanmar fait partie depuis 1997), qui ont
condamné la décision du gouvernement militaire birman, le Conseil d’État pour la paix et le
développement (SPDC).
Avec la nouvelle vague d’arrestations des membres de l’opposition, la situation
politique s’est à nouveau bloquée (après deux ans de pourparlers).
Néanmoins, en août 2003, le chef des
puissants renseignements militaires, le général Khin Nyunt, a été nommé Premier ministre par le chef de
la junte, le général Than Shwe, qui lui abandonnait ainsi la fonction.
Une semaine après sa nomination,
Khin Nyunt a exposé publiquement un projet politique censé conduire le pays pas à pas vers une
transition démocratique.
Cette «feuille de route» en sept points prévoit la remise en route de la
Convention nationale (suspendue en 1996 à la suite du retrait de la Ligue nationale pour la démocratie –
LND, principal parti d’opposition), la rédaction d’une Constitution par cette nouvelle Convention et
l’organisation d’un référendum pour ratifier la Constitution, suivi d'élections législatives.
La politique
d’apaisement du nouveau Premier ministre, supposé être un modéré, a conduit le régime à privilégier les
tractations directes avec l’ensemble des minorités du pays afin d’obtenir leur soutien et leur participation
à la Convention nationale.
Ainsi, en décembre 2003, des pourparlers historiques ont-ils eu lieu entre la
junte et l’Union nationale karen (KNU), le plus ancien groupe ethnique en rébellion contre le pouvoir
central birman, qui ont abouti à une trêve formelle entre l’armée et les insurgés karens.
La junte a donc cherché à convaincre le monde de sa sincère volonté de démocratisation.
En septembre
2003, après une intervention chirurgicale, Suu Kyi a pu quitter la prison où elle était incarcérée depuis
mai 2003 et regagner son domicile de Yangon (Rangoon) où elle restait cependant assignée à résidence.
Seuls la Croix-Rouge (juillet et septembre 2003) et les deux émissaires de l’ONU, Ismail Razali (envoyé
spécial pour le Myanmar, en octobre 2003 et mars 2004) et Sergio Pinheiro (envoyé spécial pour les
droits de l’homme, en novembre 2003) ont pu la rencontrer.
Néanmoins, en avril 2004, plusieurs
personnalités de l’opposition, tels Aung Shwe et U Lwin, deux dirigeants de la NLD, ont été libérées,
tandis que le siège de leur....
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