Myanmar (Birmanie) 1998-1999 Mépris des principes humanitaires les plus fondamentaux Le 29 mars 1999, la mort du Dr Michael Aris...
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Myanmar (Birmanie) 1998-1999
Mépris des principes humanitaires les plus fondamentaux
Le 29 mars 1999, la mort du Dr Michael Aris (53 ans), l'époux du leader de la Ligue nationale pour la
démocratie (LND, opposition) Aung San Suu Kyi, a jeté une fois encore une lumière crue sur le régime
militaire de Rangoon.
Les États occidentaux ont dénoncé son mépris des principes humanitaires les plus
fondamentaux.
L'universitaire d'Oxford n'avait pas été autorisé à revoir son épouse depuis janvier 1996.
Atteint d'un cancer en phase terminale, il s'est vu refuser un visa pour visiter une dernière fois sa
compagne.
Les militaires firent valoir que "la Dame" pouvait se rendre librement au chevet de son époux,
mais elle s'y refusa de crainte de ne pas être autorisée ensuite à regagner son pays.
Depuis plusieurs mois, les militaires cherchaient à l'isoler de son parti et à affaiblir ce dernier par tous les
moyens.
Les permanences locales de la Ligue ont été fermées et des centaines de militants ont été
invités à démissionner après avoir été interpellés et "hébergés dans des maisons d'hôtes" du
gouvernement pour des "échanges de vues".
Seuls sont relâchés ceux qui promettent de renoncer à la
politique, les autres étant condamnés à de lourdes peines.
Ainsi, le 8 janvier 1999, 300 opposants ont été
condamnés au total à 3 440 années de prison.
Les violations des droits de l'homme par la junte ont été
dénoncées dans un nouveau rapport des Nations unies en mars 1999.
Le rapporteur spécial Rajsoomu
Lallah a accusé l'armée d'employer systématiquement la violence contre les civils, notamment dans sa
lutte contre la rébellion des minorités ethniques (Karen, Mon, Shan...), entraînant massacres, travaux
forcés et déplacements massifs des populations.
Le régime s'est attaché les services d'anciens seigneurs
de la guerre et de la drogue en échange d'une paix fragile avec les rébellions ethniques.
La présence à
Rangoon de Khun Sa et Lo Hsing-han, trafiquants de stupéfiants notoires, n'a pas manqué de choquer
lors d'une réunion, organisée par Interpol en février 1999 pour lutter contre le trafic d'héroïne, boycottée
par les pays occidentaux.
La junte a cherché à s'organiser politiquement et socialement.
Elle a multiplié les meetings de masse pour
faire entendre la "voix du peuple" hostile à la LND et exigé des dirigeants des groupes ethniques et des
partis politiques encore autorisés qu'ils se désolidarisent publiquement de Aung San Suu Kyi.
En réponse,
le Prix Nobel de la paix (1991) a tenté à quatre reprises de sortir de la capitale pour rejoindre ses
partisans et elle a multiplié les messages à destination de l'étranger.
La situation politique est apparue si
figée que certains en sont venus à s'interroger sur la stratégie de....
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