MYTHE ET VÉRITÉ Les mythes religieux VOLTAIRE 1694 - 1778 Le Taureau blanc (1774) Cependant, le serpent contait des histoires...
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MYTHE ET VÉRITÉ
Les mythes religieux
VOLTAIRE
1694 - 1778
Le Taureau blanc (1774)
Cependant, le serpent contait des histoires à la belle Amaside pour
calmer ses douleurs.
Il lui disait comment il avait guéri autrefois tout
un peuple de la morsure de certains petits serpents, en se montrant seu
lement au bout d'un bâton 1• Il lui apprenait les conquêtes d'un héros 2
s qui fit un si beau contraste avec Amphion, architecte de T hèbes en
Béotie.
Cet Amphion faisait venir les pierres de taille au son du violon:
un rigodon et un menuet3 lui suffisaient pour bâtir une ville; mais
l'autre les détruisait au son du cornet à bouquin 4; il fit pendre trente
et un rois très puissants dans un canton de quatre lieues de long et de
10 large; il fit pleuvoir de grosses pierres du haut du ciel sur un bataillon
d'ennemis fuyant devant lui; et, les ayant ainsi exterminés, il arrêta le
soleil et la lune en plein midi, pour les exterminer encore entre Gabaon
et Aïalon sur le chemin de Bethoron, à l'exemple de Bacchus, qui avait
arrêté le soleil et la lune dans son voyage aux Indes.
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La prudence que tout serpent doit avoir ne lui permit pas de parler à
la belle Amaside du puissant bâtard, Jephté, qui coupa le cou à sa fille
parce qùil avait gagné une bataille, il aurait jeté trop de terreur dans le
cœur de la belle princesse; mais il lui conta les aventures du grand Sam
son, qui tuait mille Philistins avec une mâchoire d'âne, qui attachait
ensemble trois cents renards par la queue, et qui tomba dans les filets d'une
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fille moins belle, moins tendre et moins fidèle que la charmante Amaside.
Il lui racontait les amours malheureux de Sichem et de l'agréable
Dina, âgée de six ans, et les amours plus fortunés de Booz et de Ruth,
ceux de Juda avec sa bru Thamar, ceux de Loth avec ses deux filles qui
ne voulaient pas que le monde finît, ceux d'Abraham et de Jacob avec
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leurs servantes, ceux de Ruben avec sa mère, ceux de David et de Beth
sabée, ceux du grand roi Salomon, enfin tout ce qui pouvait dissiper la
douleur d'une belle princesse.
(Chap.
VIII)
«Tous ces contes-là m'ennuient, répondit la belle Amaside, qui....
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