Nietzsche (1844-1900) LE SURHOMME L e surhomme prophétisé et désiré par Nietzsche n'est ni Super man ni un SS archange...
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Nietzsche (1844-1900)
LE SURHOMME
L
e surhomme prophétisé et désiré par Nietzsche n'est ni Super
man ni un SS archange de la mort, qui réaliserait tous les
fantasmes de domination de l'homme le plus vulgaire.
Il n'est pas non
plus un ange ou un petit saint.
La notion de surhomme n'est pas un
concept biologique ou racial, mais bien métaphysique et moral.
Le sur
homme est l'homme qui aurait surmonté en lui tout ressentiment, toute
haine contre la vie - une sorte de « César avec l'âme de Jésus», Il est
l'aristocrate par excellence, solitaire et magnanime, injinirm.Jnt éloigné
du troupeau majoritaire.
1.
Le temps et l'oubli
A.
Le ressentiment contre le temps
■ Le surhomme n'est pas plus humain que les autres, il a au contraire
surmonté ce qui est« humain, trop humain » en l'homme : le ressen
timent contre la vie et le caractère réactif de la volonté (cf.
fiche 63).
■ Le ressentiment, rumination haineuse du passé, s'enracine dans une
attitude particulière à l'égard du temps : l'incapacité d'oublier ce gui a
eu lieu.
C'est un refus de la vie.
En effet, celui qui ne peut rompre
avec le passé, le mélancolique, laisse s'y engluer ses forces vitales.
Incapable de s'arracher au passé, il n'a pas non plus de présent véritable,
et encore moins d'avenir.
■ L'oubli n'est donc pas seulement un manque, un défaut de
mémoire, mais une faculté positive, active, nécessaire à la vie, et
signe de bonne santé.
La simple attention à la vie exige que l'on se
détourne de ses souvenirs.
Un certain goût stérile et morbide pour le
passé, courant dans les sociétés modernes, est le symptôme de l'épuise
ment de l'humanité, incapable de l'oubli sain et volontaire que réclame
la projection affirmative de soi dans l'avenir.
B.
Dire « oui » au temps
■ Le surhomme est celui gui se dresse au milieu du temps, s'arrache à la
rumination pathologique, pour affirmer son présent.
Il dit oui au temps,
oui au passage, à l'éphémère, et ne rancit point de fiel contre le fait
accompli.
Il aime le destin, et s'en fait le coauteur.
11 Son rapport avec le passé est actif, il ne le subît pas comme un far
deau, ne s'y vautre pas pour fuir l'action, pour recuire de vieilles ran
cœurs : il l 'utilîse, le met au service de sa puissance, y puise des énergies
gui promettent l'avenir.
2.
Portrait du surhormne
■ Le surhomme est solitaire, actif et noble, alors que la foule immense
des « derniers hommes » est....
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