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N'y a-t-il que ce qui dure qui ait de la valeur? Introduction Dans les domaines les plus divers, notre société...

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« N'y a-t-il que ce qui dure qui ait de la valeur? Introduction Dans les domaines les plus divers, notre société paraît favoriser les phénomènes éphémères: les modes se succèdent (vêtements, musique, jusque dans l'alimenta­ tion...) - paraissant indiquer que l'éphémère peut être porteur de valeur (au minimum: une «distinction» attachée à qui peut, soif lancer une mode, soit s'offrir le luxe de passer de l'une à l'autre).

Contre une telle tendance, on entend des protestations: la culture authentique dépérit, les habitudes de la consomma­ tion la plus rapide envahissent des domaines jusqu'alors caractérisés par une durée paraissant traditionnellement àttachée aux valeurs les plus sûres (le Vrai, le Beau, l'Utile...).

Faut-il donc admettre qu'il n'y a que·ce qu_i dure qui ait de la valeur? Ou peut-on au contraire penser qu'il y a une valeur propre à l'éphémère? I.

Implications métaphysiques - Affirmer que seul ce qui dure a de la valeur, c'est, même sans le savoir, s'inscrire dans la tradition métaphysique ouverte doublement par Platon et le christianisme. - Dans cette optique, la durée «m!lximale», c'est l'éternité: celle qui qualifie les Idées (le Bien, le Vrai, le Beau) ou Dieu lui-même. - Dès lors, il y a dévalorisation de ce qui est soumis à la durée brève, au changement et à la mort: dévalorisation du corps · au profit de l'âme, nostalgîë · d'une éternité. - Au niveau de la production humaine, il y aura en conséquence quête"d!! normes et d'objets échappant au changement: la Vérité est un absolu inta�gible� le Beau obéit à des canons définitifs, etc. II.

L'histoire et la durée - Si l'on pousse au maximum la première hypothèse, on aboutit à une conception entièrement statique de l'humanité, ou à penser, au moins et pour limiter les dégâts du temps, unè temporalité cyclique (cf.

le retour, la restauration périodique de la Cité platonicienne, et sa décadence intermédiaire). - Une telle conception est évidellj.ment contredite par� • le réel: les sociétés évoluent, changent, malgré tout! • la pensée du temps telle que l'impose la théologie chrétienne en insistant sur l'idée d'une création initiale: instauration de l'historicité linéaire et orientée; • le concept d'Histoire tel qu'il s'élabore à partir du xvm• siècle, qui � s_ouligne les apports de l_'action humain.e, puis la variabilité des cultures: --- .

On.aboutitalqrs·à des-att,itudes paradoxales: on admet que !'Histoire domine et doit se dérouler, mais on reste enquête de valeurs transhistoriques (par exemple J::Ulturelles: .est ,, valable,, l'œu:vre- littéraire, picturale,.

musicale .ou philosophi- que - qui défie le temps et peu servir de modèle à tràvers les époques succe�sives). - Développée au maxin:ium, la pensée de J.!Histoire déplace la Valeur (l'Etat, la Liberté, le Communisme - selon que l'on suit Hegel ou Marx) vers un au-delà de )'Histoire survenant à sa fin et récupérant certains aspects d'une durée désormais délivrée du changement. III.

Exigences de la consommation - Dans un tel contexte, et jusque dans ses versions hegelienne et marxiste, l'existence individuelle, parce que nécessairement limitée dans la durée, n'a de valeur que par rapport à une humanité générale, qui l'englobe.

Les œuvres ont bien une origine singulière (donc mortelle), mais elles n'acquièrent de valeur qu'en la transcendant (en s'inscrivant dans une culture qui est au-delà de tous.... »

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