Obstupui, steteruntque comae et vox faucibus haesit Je restai sans mouvement, mes cheveux se dressèrent, ma voix s'arrêta dans ma...
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Obstupui, steteruntque comae et vox faucibus haesit
Je restai sans mouvement, mes cheveux se dressèrent, ma voix
s'arrêta dans ma gorge
Ce célèbre vers de Virgile résume les différents symptômes physiques
de la peur (les cheveux qui se dressent sur la tête ou la voix qui suffoque sont des symptômes traditionnels de la peur), et il revient plusieurs fois dans l' Enéide: en 2, 774, lorsqu'Enée erre, désespéré, dans
les rues de Troie en flammes et qu'il rencontre le spectre de son épouse
Créuse ; en 3, 48, lorsqu'arrachant un arbuste du sol, il voit sortir du
sang de l'écorce et qu'il entend la voix de Polydore, le fils de Priam tué
par traitrise par son beau-frère (cf.
n.
1022); de façon plus succincte,
en 12, 868, pour décrire Tumus, mortellement blessé et en 4, 279, pour
dépeindre la réaction d'Enée lorsque Mercurius lui ordonne d'abandonner Didon (mais ce dernier vers est sans doute apocryphe).
Ce vers
était déjà célèbre dans I'Antiquité (Macrobe le cite comme un parfait
exemple de pathos, cf.
Saturnalia, 4, 1, 1 et Servius l'utilise à des fins
grammaticales; cf.
Explanatio in artem Donati.
De partibus orationis,
De barbarismo).
Il est repris par de nombreux auteurs médiévaux
(cf.
par exemple: Paulin de Périgueux, De vita Sancti Martini, Pl 61,
l 024b ; Alcuin, Carm., Pl 101, 87d ; Zacharias Benedictus, De origine
ordinis Carthusiensis, Pl 153, 573a ; Cosme de Prague, Chronica
Bohemorum, PL 166, 141b; Guillaume de Malmesbury, Gesta regum
Ang/orum, PL 179, 1189b ; Bernard de....
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