« On oppose souvent le roman, au sens moderne du mot, c'est-à-dire tel qu'il apparaît en Occident en gros avec...
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«
« On oppose souvent le roman, au sens moderne du mot, c'est-à-dire tel
qu'il apparaît en Occident en gros avec Cervantès, à l'épopée, en disant que celleci
raconte les aventures d'un groupe, celui-là d'un individu; mais depuis Balzac
au moins, il est clair que le roman dans ses formes les plus hautes prétend
dépasser cette opposition et raconter par l'intermédiaire d'aventures
individuelles le mouvement de toute une société ».
Que pensez-vous de cet avis
de Michel Butor ?
« On oppose souvent le roman, au sens moderne du mot, c'est-à-dire tel
qu'il apparaît en Occident en gros avec Cervantès, à l'épopée, en disant que celleci raconte les aventures d'un groupe, celui-là d'un individu; mais depuis Balzac
au moins, il est clair que le roman dans ses formes les plus hautes prétend
dépasser
cette
opposition
et
raconter
par
l'intermédiaire
d'aventures
individuelles le mouvement de toute une société ».
Que pensez-vous de cet avis
de Michel Butor ?
Roman à partir du XIXe => raconte, à travers un personnage toute une société.
I- Le roman et l’individu
=> Peinture de l’âme humaine, à travers la peinture des personnages.
A- Peinture des personnages
• Cf.
les types de Balzac.
Sur le plan physique : le personnage est solidement campé dans
un corps avec ses traits caractéristiques, et des détails particuliers susceptibles de suggérer
des traits psychologiques.
Cf.
Balzac donne de nombreuses précisions sur le cadre de vie
et les habitudes du personnage et de ses proches.
Ex : Dans Eugénie Grandet =>
découverte (et description) de Grandet père (> type de l’avare), d’Eugénie et de sa mère,
de la Grande Nanon mais aussi de plusieurs habitants de Saumur et de Charles.
• Cf.
Zola : introduit aussi la langue du peuple dans ses romans.
« C'est une oeuvre de
vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l'odeur du peuple » =>
Zola au sujet de l’Assommoir.
Zola (« ramasser et de couler dans un moule très travaillé
la langue du peuple ») > Introduit aussi le jargon des métiers.
Cf.
dans La Bête humaine
les détails sur les locomotives et le nom de La Lison.
B- Des caractères non communs
NB : le roman doit captiver et pour beaucoup de romancier, faire connaître la nature
humaine => intérêt porté aux personnages.
Peinture du personnage => souvent différent,
intéressant > digne d’être raconté…
• Les personnages de roman ont souvent de fortes personnalités.
Ce sont des personnages
complexes.
Ex : la méchanceté de Folcoche.
Cf.
son règlement draconien toujours défaveur
des enfants, son éducation faite de soupçons et de vexations : tonte des cheveux, fouilles,
confiscations, sous-alimentation….
ou Félicité Rougon, petite femme arriviste…
∆) Le roman met en scène des personnages qui ne sont pas sans éclat, des
personnages qui, au contraire, ont du tempérament ou une histoire étonnante – et si ce
n’est pas le cas, l’écriture se charge de renforcer l’épique, l’extraordinaire de sa situation.
C- Des personnages peu parfaits
• Les romanciers réalistes veulent peindre leurs personnages et leurs milieux de manière
objective.
=> Les auteurs montrent et insistent sur les mauvais côtés des personnages ou leurs
aspects communs.
Par exemple, Charles Bovary est une sorte de anti-héros ; il est falot, sans envergure.
Ex
aussi le mari de Folcoche dans Vipère au poing => homme faible, qui ne défend pas ses
enfants, ne les protège pas.
• Pour Zola, « le premier homme qui passe est un héros suffisant ».
Chacun peut être un
héros, même les descendants des Macquart qui sont tous des personnages soit alcooliques
(Jacques dans La Bête humaine), soit à petite vertu (Nana), etc.
• Georges Duroy dans Bel-Ami, apparaît finalement comme quelqu’un de très médiocre,
plein de défauts, aux manières douteuses et qui n’a pas l’éclat d’un Valmont.
Son ascension
sociale est certes réelle mais elle n’est due qu’à des combines (des mariages, un divorce,
l’adultère, l’hypocrisie…).
∆) Véritables travail et talent de l’écrivain qui, finement, peint les consciences, les
contradictions, les conceptions, les idées de ses personnages => lecteur découvre la
pensée d’un père corse (Cf.
la Vendetta de Balzac), d’un Normand un peu avare (Cf.
La
Ficelle de Maupassant), d’une jeune femme qui découvre la vie (La Femme de trente ans,
Une vie, Madame Bovary…).
Grande précision dans la psychologie du personnage.
Cf.
le
portrait de Balzac de la Vieille fille ou de Grandet = portrait de toutes les vielles filles et
des avares…
II- L’intérêt de la fiction pour défendre une cause ou souligner la complexité des
choses
Au XIXe siècle, le roman voulait être un miroir de la société => dénonciation des
injustices sociales.
Le romancier use de son talent afin de susciter « admiration et pitié ».
A- La complexité des personnages
• Le personnage inventé permet à l’auteur de toucher plus fortement son lecteur et donc,
il aura plus de chances de le faire adhérer ou reconnaître ses idées.
• Les auteurs peignent des personnages complexes, qui peuvent être aussi bien héroïques
que minables… Cf.
les tourments d’Emma Bovary / Camus et son « étranger » qui est
différent de la société / Céline et Bardamu qui traverse la guerre, qui découvre l’Amérique
et ses usines + la banlieue parisienne pauvre / Stendhal qui s’amuse des prétentions de
ses héros à vouloir s’élever au dessus de leur rang…
• Et Hugo utilise même une histoire vraie dans Claude Gueux : le personnage a vraiment
existé, il est vraiment mort – il ne s’appelait sûrement pas « Gueux » qui insiste sur sa
pauvreté, sur sa misère mais il est mort : réalisme => touche le lecteur.
B- Le tableau réaliste
• Lorsque l’auteur crée un personnage => le lecteur peut s’y attacher : touché par ses
misères.
Cf.
la pauvre Fantine qui est réduite à se faire couper les cheveux, puis arracher
les dents et....
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