Onde Le terme onde, dans son acception scientifique, est fréquemment utilisé. De même que des expressions dérivées: longueur d'onde, front...
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«
Onde
Le terme onde, dans son acception scientifique, est
fréquemment utilisé.
De même que des expressions
dérivées: longueur d'onde, front d'onde...
Il désigne
le plus souvent un ébranlement, une perturbation
périodique, qui se propage dans un milieu matériel.
L'un des cas /es plus anciennement connus est
celui du son.
Celui de la lumière - assimilé à une
onde par analogie avec le son � se complique à
cause de l'impossibilité devant laquelle se trouvent
/es physiciens de mettre en évidence le milieu qui
vibre (appelé éther).
La naissance et le développement de l'électroma
gnétisme au XIX0 siècle conduisent à la définition de
l'onde électromagnétique et au champ électromagné
tique par Maxwell, et à la démonstration, par ce der
nier, des quatre équations de propagation de ce
champ.
La théorie quantique lui est aujourd'hui appli
quée dans le cadre de /'électrodynamique quantique.
La définition triviale d'une onde est relativement facile à for
muler: c'est une modification (un changement, ou une per
turbation) d'une grandeur physique, qui se déplace dans un
milieu (matériel, évidemment).
On peut l'opposer à un mouve
ment de matière : à des projectiles qui se déplacent, par
exemple.
Ici la matière ne se déplace pas latéralement (elle
reste sur place, si l'on veut).
C'est l'une de ses caractéristiques
qui change, et cette modification se déplace, à une certaine
vitesse et à une certaine distance (qui peut être limitée ...
ou
non).
Certains ajouteront que le mouvement de ladite perturba
tion est synonyme d'un déplacement d'énergie.
Ce qui oblige à
définir ce dernier concept et n'est pas véritablement simple
(voir art.
16).
Quand la matière elle-même, dont l'une des caractéristiques
se modifie, est perceptible, on se trouve devant un problème
d'une difficulté ...
modérée.
Cela se complique, comme dans le
cas de la lumière, quand l'onde se propage sans support maté
riel défini.
-
S'il s'agit d'une perturbation très brève, d'une impulsion et non
d'un phénomène durable, on ne parle en général pas d'onde.
Ce
terme reste, en fait, attaché la plupart du temps à un phénomène
répétitif {fréquemment continu) et, en étant plus précis, périodique.
Nous nous limiterons à ce sens, même si cela peut, en
toute rigueur, être contesté (cas des ondes de choc, des ondes
sismiques ...
).
Les caractéristiques d'une onde
«Archélaos ...
fut le premier à avoir expliqué la voix par une
vibration de l'air...
» écrit Diogène Laërce, lointain commentateur des philosophes grecs de l' Antiquité.
L'une des difficultés
(voir ce que nous avons écrit par ailleurs sur l'anachronisme),
est de savoir ce que l'auteur entend par «vibration».
Le traducteur a simplement utilisé le mot qui, en français du XXe
siècle, lui paraissait exprimer le mieux (ou le moins mal) le
terme grec original.
Le dictionnaire d'aujourd'hui (le Larousse, par exemple) traduit vibration par: «Mouvement périodique d'un système
matériel autour de sa position d'équilibre».
On peut admettre
que, sans être aussi précis sur la formulation, le philosophe
antique ait bien eu une telle conception de la vibration.
Un diapason, une corde d'instrument de musique, vibrent.
Ce que
l'observateur perçoit est du domaine des sensations.
Et, en
reprenant le même dictionnaire, nous lisons comme définition
scientifique de l'onde: «Nom donné aux lignes et aux surfaces
atteintes à un instant donné par un ébranlement ou par une
vibration qui se propage dans l'espace» (ce qui fait apparaître
une confusion entre la «su,face d'onde» et l'onde elle-même).
Nous allons nous intéresser aux ondes qui traduisent la propagation d'une vibration (phénomène périodique).
L'onde formalisée la plus simple est sinusoïdale.
Une onde est doublement périodique.
Elle est périodique
dans le temps : les différentes caractéristiques de la perturbation physique qui se déplace reprennent (chacune d'elles) la
même valeur, à intervalles de temps réguliers égaux.
La portion
de la courbe qui représente graphiquement la fonction se repro- .
duit à l'identique à chacun de ces intervalles, et cela aussi long-
Le sinus et les lignes trigonométriques
La fonction y = a.sinus x vient d'une partie des mathématiques - la trigonométrie - dont de premières bribes
existent dans l'astronomie de l'Antiquité, puis dans l'optique
géométrique et chez les mathématiciens et astronomes des
pays musulmans.
Une forme proche de son expression
actuelle lui a été donnée, au début du XVll 0 siècle, par le
Fr&nçais François Viète.
On peut définir le sinus d'un angle
de la manière géométrique simple suivante.
Soit un triangle
rectangle ABC (l'angle droit, c'est-à-dire de 90°, est en 8).
Le sinus de l'angle A est: ·
C
sinus A= BC
AC
(ou sin.
A,
en abrégé)
~
A
B
C'est donc un rapport de longueurs, dont la valeur est la
même, quelle que soit l'unité choisie pour exprimer les longueurs (pour employer le langage des physiciens, les lignes
trigonométriques - sinus, cosinus, tangente, cotangente
- sont des grandeurs sans dimension).
Le sinus de l'angle
est égal à zéro pour A = 0, 1 pour A= 90°, à nouveau à zéro
quand A = 180°, à - 1 quand A = 270° et à zéro quand A =
360°.
Donc y= a sin A est égal à O; a; O; - a; O.
Il y a une vingtaine d'années, les libraires vendaient des
tables trigonométriques qui donnaient, minute d'angle par
minute d'angle (ou seconde par seconde), les valeurs des
sinus, cosinus ...
des angles (presque toutes les calculatrices
électroniques les déterminent maintenant).
Leur valeur se
retrouve périodiquement.
On comprend donc que les lignes
trigonométriques (le terme ligne semble, à première vue, un
peu curieux) se prêtent particulièrement bien pour représenter mathématiquement les phénomènes périodiques.
Le graphique représentant la fonction y = a, sinus x (a est
une valeur numérique, l'allure de la courbe serait la même si
l'on posait a= 1) est la suivante:
_:~z=,.,
temps que dure le phénomène.
L'intervalle de temps en question est la période et est fréquemment représenté par la lettre T.
La fréquence est le nombre de périodes/seconde, donc N = 1/T.
On exprime la fréquence en Hertz, ou dans ses multiples : KiloHertz (103); MégaHertz ( 106 ); GigaHertz ( 109 ••• ).
Les unités d'angles (et de temps)
Les unités qui représentent les grandeurs physiques sont
décimales depuis l'adoption du système métrique à la fin
de la Révolution française (1795 et 1799).
Les multiples et
sous-multiples de l'unité de base sont les valeurs de cette
unité multipliées par 10, 100...
, et divisées par 10, 100...
Les seules exceptions (la tentative avait également été
entreprise mais a échoué) sont le temps et les angles, dont
les divisions sont sexagésimales.
L'angle qui correspond à une rotation complète vaut 360
degrés.
Chaque degré vaut soixante minutes d'angle,
chaque minute vaut soixante secondes d'angle.
Les unités relatives au temps combinent des données
astronomiques et des choix arbitraires.
L'année solaire
moyenne est de 365 jours 1/4 (soit, dans la pratique, 3
années de 365 jours et une de 366).
Un jour fait 24 heures.
Chaque heure est divisée en 60 minutes, et chaque minute
en 60 secondes.
Ces divisions sexagésimales sont héritées de Sumer et de
Babylone.
Le système légal d'unités est actuellement le Système
International (S.I., ou système Giorgi, périodiquement mis à
jour).
Le système métrique (d'ailleurs resté incomplet) n'a
jamais été reconnu par tous les pays.
Il n'en demeure pas
moins la première tentative d'unification d'un ensemble
d'unités qui, auparavant, étaient très disparates et incohérentes.
Elle est.
également périodique dans l'espace.
Si l'onde se
propage dans un même milieu, les mêmes valeurs des caractéristiques se retrouvent à intervalles réguliers de distance.
A
condition que le milieu soit isotrope (s'il ne l'est pas, la
manière dont l'onde se propage dépend de sa direction.
C'est le
cas des cristaux, notamment en ce qui concerne la lumière
- voir art.
6).
Il peut arriver aussi {c'est même, très fréquem
ment, ce qui se passe dans la réalité) que le milieu soit (ne
serait-ce qu'un peu) absorbant pour l'onde.
Auquel cas
l'intensité de celle-ci s'affaiblit progressivement.
Autres caractéristiques d'une onde: l'amplitude (a sur le
graphique de l'encadré), qui diminue progressivement si le
milieu est absorbant; la vitesse de propagation V (qui dépend
du milieu, pour une onde donnée); la longueur d'onde, sou
vent représentée par la lettre grecque À (lambda), qui est la dis
tance parcourue par l'onde pendant une période.
À= V,T.
Le front de l'onde est la surface constituée, à un moment
précis, par tous les points atteints, à ce moment-là, par la per
turbation.
Ce front peut, dans certains cas, constituer une sur
face (surface d'onde) simple.
Par exemple, une lumière partant
d'une source ponctuelle située dans l'air et se propageant dans
toutes les directions a une surface d'onde qui est une sphère.
Onde� mécaniques
Les exemples fréquemment donnés dans les traités élémen
taires de physique sont les ondes qui résultent du jet d'une
pierre dans l'eau.
Il s'agit d'oscillations verticales des particules d'eaù, la
vibration se déplaçant, elle, longitudinalement.
La vibration est
donc transversale par rapport à sa direction de propagation.
Avec des causes différentes, la houle, les clapotis, etc., sont des
phénomènes du même type.
L'intérêt historique et physique de l'étude des sons est évident.
Pythagore (Ve siècle av.
J.-C.
?) et ses disciples, essentiellement connus comme mathématiciens, ont, semble-t-il, étudié
les sons et les rapports entre les grandeurs les caractérisant (du
moins.
pour celles d'entre elles qu'ils définissaient et déterminaient ; les Grecs ne mesuraient presque pas - les physiciens,
du moins, c'est-à-dire aussi les philosophes).
Archélaos, cité
plus haut, était pythagoricien.
Quand on regarde vibrer certaines cordes d'un instrument de
musique, la persistance de l'image de là corde sur la rétine de
l'œil (où elle ne s'efface pas instantanément) dessine très nettement le fuseau qui marque les amplitudes maximales des oscillations.
Les pythagoriciens ont déterminé des gammes,
c'est-à-dire des rapports numériques réguliers entre certains
sons.
Ce qui cadrait d'ailleurs très bien avec leur philosophie
qui imaginait un monde entièrement gouverné par les mathématiques.
Le (ou les) dieu(x) des pythagoriciens est (ou sont) mathématicien(s), si ce n'est la Mathématique elle-même qui est
Dieu.
Rappelons, de plus, que l'acoustique des théâtres grecs était
_remarquable : cela peut se constater encore dai.,s celui d'Épidaure.
Cela ne suppose pas une connaissance scientifique très
poussée, dominant la nôtre, contrairement à ce qu'affirment les
ouvrages ésotériques - comme ils le font, d'ailleurs, pour la
pyramide de Khéops et divers autres grands monuments
anciens.
Les «secrets» (s'il y en a) de ces architectures sont
une grande patience, de multiples essais, une grande habileté,
bref un empirisme bien codifié et transmis de maître à
disciples.
Les mêmes qualités acoustiques se retrouvent, et pour les
mêmes raisons, dans les cathédrales et les cloîtres du Moyen
Age.
Et, dans l'architecture des salles de spectacle, l'empirisme
régnait encore en maître il y a peu de temps (il faut remarquer,
du reste, qu'il n'existait pas, encore récemment, de formations
,d'ingénieur acousticien en Europe).
Les techniques actuelles de
calcul peuvent, bien sûr, compléter ce qui était jadis surtout le
résultat de tâtonnements.
Si c'est la philosophie des sciences de Platon qui a, pour
l'essentiel, été influencée par les pythagoriciens, leur réflexion
, sur les sons est surtout reprise par Aristote.
Il entreprend une
réflexion globale sur le mécanisme des sensations (voir art.
13),
en s'inspirant certes de sa connaissance du toucher, mais surtout de celle de l'ouïe.
Le raisonnement relatif à la vue (et donc,
par conséquent, à la lumière), par analogie-avec l'ouïe (c'est-àdire avec le son), en est un résultat.
Le son est la conséquence
de vibrations élastiques des molécules d'air, de solides, de
liquides (c'est-à-dire-de milieux matériels au sens courant du
terme).
Les savants qui ont étudié (dans le cadre de l'étude de
la propagation des ondes dans les fluides, et donc de la mécanîque de ces derniers) l'acoustique aux XVW et XVIIIe siècles
(Galilée, Mersenne, Huygens, Newton, Taylor...
), ont établi les
équations de propagation de ces ondes.
Ces physiciens affirment que la vibration sonore est longitudinale, c'est-à-dire
parallèle à la direction de propagation de l'onde.
La forme de
raisonnement (inspirée par Aristote) détermine en fait aussi la
direction de la vibration lumineuse (voir art.
13).
Elle ne peut,
elle aussi, être que longitudinale (puisque la lumière est, selon
Fresnel, une onde qui se propage dans un fluide, l'éther).
Cette
analogie a constitué un véritable obstacle épistémologique pour
le créateur de l'optique ondulatoire (dans le sens donné par
cette expression par G.
Bachelard, voir art.
21).
Dans le domaine propre de l'acoustique, le XIXe siècle a été
marqué par les études physiologiques de I'Allemand Helmholtz
sur l'ouïe et le son.
Parmi les déterminations de l'époque figure
en particulier celle de la « bande de fréquences» à laquelle
l'oreille humaine est sensible (entre 15 Hertz et 20 000 Hertz).
Dans le domaine théorique l'acoustique a bénéficié (comme du
reste tout ce qui concerne les mouvements périodiques, quels
,qu'ils soient) des travaux du mathématicien Joseph Fourier.
Les apports des technosciences du xxe siècle (et particuliè- rement ceux de l'électronique - voir art.
8, 12, 14, I 8 et 24)
ont changé les conditions d'émission et de réception des sons.
Il est devenu possible de les amplifier.
La théorie acoustique,
néanmoins, n'a pas profondément changé.
Elle était, pour
- l'essentiel, élaborée dans le cadre de la science classique.
Joseph Fourier
Joseph Fourier, pendant un temps préfet de l'Isère sous
Napoléon 1er (et également auteur de travaux sur la propagation de la chaleur), a notamment montré que l'on peut
transformer, en une somme de fonctions trigonomé-·
triques (dont les termes s'expriment par des expressions
comportant des sinus ou/et cosinus), une fonction périodique quelconque, à condition qu'elle soit continue ou
comporte un nombre «fini de discontinuités finies».
Dans ces conditions, si l'on est à même d'effectuer le calcul
desdites fonctions, on peut ramener un problème posé par
une fonction périodique compliquée (ce qui est fréquemment le cas des sons naturels) à une somme de problèmes
où les fonctions sont en sinus et cosinus et sont, en général, moins difficiles à....
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