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Oracle « Parler comme un oracle» : cette expression, passée dans Je langage courant, veut dire « s'exprimer souvent sur...

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« Oracle « Parler comme un oracle» : cette expression, passée dans Je langage courant, veut dire « s'exprimer souvent sur l'avenir avec l'autorité d'une personne parfaitement informée"· Le mot latin "oraculum » désignait, au sens propre, la réponse d'un dieu ou d'un héros divinisé, consulté en un endroit déterminé.

Par extension, "oracle» peut s'appliquer aux interprètes autorisés du dieu, aux prêtres administrant son temple, et même au sanctuaire lui-même. Il y a certes une tendance de l'esprit humain, que l'on vérifie encore aujourd'hui, à essayer de percer l'avenir, de connaître par anticipation les événements publics ou particuliers et de solliciter les prophéties. En Orient, dans /'Antiquité, tous les peuples avaient leurs devins.

La Grèce eut les siens, mentionnés dès le temps d'Homère.

Les oracles se sont constitués plus tard, sans doute sous l'influence des cultes orientaux, et ils ont institutionnalisé la divination.

Quant aux Romains, Georges Dumézil constate, dans La Religion romaine archaïque, qu'ils ont poussé très loin la science des signes par lesquels, croyaient-ils, les puissances invisibles étaient susceptibles de les guider. Si le rapport à l'avenir et aux forces occultes est le même, il faut faire une différence entre les oracles et ce que l'on pourrait appeler les devins indépendants.

Il y en eut de tous temps, qui avaient une clientèle populaire friande de leurs prédictions.

Dans le même but, on examina très tôt, en Grèce, le vol des oiseaux ou les phénomènes météorologiques.

En outre, une sorcellerie active, là encore d'inspiration orientale souvent, se développa parallèlement aux cultes religieux.

Elle était surtout consultée par les femmes, par les adolescents et par les esclaves, c'est-à-dire par ceux que marginalisaient les institutions de la cité antique.

Mais elle se·, rattachait à une ligne générale de la croyance des anciens dans la mesure où les sorciers n'imaginaient pas de proposer des solutions ou de donner des espérances aux vivants sans faire appel à la bienveillance des morts (voir à Pénates). A la différence des devins et des sorciers, qui s'attribuaient la faculté divinatoire, c'était le dieu lui-même qui en avait le privilège dans les oracles.

Ceux-ci étaient en outre localisés précisément, et il fallait, pour les consulter, se plier à des rites consacrés. Il y en eut beaucoup en Grèce et en Asie mineure. Le plus ancien était celui de Zeus, à Dodone, en Epire. Apollon, dieu prophétique par excellence (dieu des arts, il avait la divination au nombre de ses attributions) répondait à Delphes et à ·Délos; son fils, Esculape, à Epidaure, où venaient le consulter les malades. Les divinités helléniques, mais aussi les héros avaient leurs oracles. Le plus souvent, l'oracle était installé à partir d'une fontaine, ou d'une crevasse, ou d'une grotte, autour desquelles on avait construit le temple.

La nature ménageait ainsi, croyait-on, un moyen de communication un peu mystérieux avec les dieux.

La procédure de consultation était à peu près la même partout.

D'abord avaient lieu des cérémonies, des sacrifices, visant à la purification du demandeur.

De son côté, le « prophète», celui qui devait répondre, se purifiait afin d'être digne de l'esprit divin qu'il allait interpréter. L'ordre des consultations était établi par le sort.

Les questions étaient le plus souvent posées par écrit, sur une tablette.

Le prophète entrait en extase, donnait sa réponse : celle-ci était remise par écrit au demandeur qui prenait à ses frais les sacrifices et acquittait un droit de consultation. Ainsi, à Delphes, l'oracle d'Apollon était rendu par sa prêtresse, la «Pythie», qui s'installait sur un trépied, au-dessus d'un gouffre d'où montaient des vapeurs. Elle· entrait dans une sorte de transe, prononçait des , paroles plus ou moins compréhensibles.

Les prêtres les recueillaient et rédigeaient en vers la réponse du dieu : celle-ci était.... »

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