Orléans-Tours Série technologique, juin 2000 @ Dictée Le temps s Chacune de nos actions, chacune de nos pensées se trouve...
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Orléans-Tours
Série technologique, juin 2000
@ Dictée
Le temps
s
Chacune de nos actions, chacune de nos pensées se trouve étroitement liée au temps.
Regardons-nous vivre: le coup d'œil rapide vers
la montre trahit notre crainte d'être en retard.
Notre précipitation
transforme notre vie en course minutée.
Nous pensons avec nostalgie aux moments heureux du passé, trop tôt disparus.
Hélène SABBAH, La Fuite du temps : de Ronsard au xx', Éd.
Ratier, 1985.
Émilie Carles a 77 ans lorsqu'elle raconte ses souvenirs dans Une soupe
aux herbes sauvages.
Née en 1900 dans les Hautes-Alpes, elle a bien
connu la vie paysanne et a exercé la profession d'institutrice pendant quarante ans dans les villages de sa montagne.
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Dès que je suis allée à l'école, je me suis sentie chez moi et c'est là que
je me suis épanouie.
]'ai commencé à cinq ans.
C'était l'âge normal.
En ce temps-là il n'y
avait ni maternelle, ni rien, on entrait à cinq ans et on en ressortait
à quatorze ou quinze ans.
Les plus malins arrivaient à décrocher leur
certificat, les autres devaient se contenter du fameux « sait lire et
écrire» que l'on met sur les papiers officiels.
C'est comme cela que
ça se passait.
Cela m'a plu tout de suite, comment dire ?...
C'était
comme si jusque-là j'avais été une éponge privée d'eau.
Est-ce que
j'étais une enfant particulièrement douée? Je n'en sais rien.
Ce qui
est sûr c'est que j'avais des dispositions; dès que j'ai su lire je me suis
mise à dévorer les bouquins.
Tout y passait ...
Il faut dire que dans un
village comme le nôtre le choix était limité, mais j'avais toujours un
livre dans les mains.
Je lisais partout où je me trouvais, en me levant,
dans la cuisine et pendant les récréations.
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Je lisais tout ce qui me tombait sous la main.
Oh J ce n'était pas bien
méchant ! Jacquou le Croquant, La Mare au diable et d'autres livres du
même genre.
Il y avait un autre endroit où j'aimais bien lire, c'était
l'étable.
]'allais tenir compagnie à ma sœur Catherine pendant qu'elle
s'occupait des vaches et je lui faisais la lecture ...
Les nuits où elle
veillait en attendant que la vache mette bas 1, je restais avec elle.
Pendant qu'elle tricotait, assise sur son tabouret, je lui lisais des chapitres
entiers, des histoires ou des contes.
Elle aimait cela et moi j'étais aux
anges.
[...
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Je garde de ces années un souvenir extraordinaire, malgré les corvées,
malgré la fatigue.
Je ne pouvais pas m'ennuyer ou trouver le temps....
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