PANORAMA DU MONDE ACTUEL Les niveaux de développement Parmi les multiples causes évolutives du déve­ loppement, deux données sont considérées...

« PANORAMA DU MONDE ACTUEL Les niveaux de développement Parmi les multiples causes évolutives du déve­ loppement, deux données sont considérées comme essentielles : la situation démographique et le niveau de développement scientifique et techni­ que. ■ La population mondiale* a franchi le cap des 4 milliards d'individus en 1975 et progresse de 65 millions par an.

Elle est 8 fois plus nombreuse qu'en 1650, elle a triplé depuis un siècle et ses progrès se sont accélérés en progression géométri­ que pendant le xx• siècle : 8%0 d'accroissement annuel de 1901 à 1925, 11 %0 de 1926 à 1950, 20 %� de 1951 à 1975.

Au rythme atteint, la population du globe doublerait en 35 ans. Cette flambée démographique résulte d'une chute généralisée de la mortalité (13 %0).

Mais, tandis que les pays industrialisés accusent une chute non moins grande de la natalité (pour une population de 1 100 millions, soit plus du quart des effectifs mondiaux, il n'y a eu que 17 millions de naissances en 1975, soit 15% du monde), les autres États gardent une natalité très forte (94 mil­ lions de naissances, soit 85 % du monde). Cette croissance a donné lieu à des interpréta­ tions pessimistes, comme celles des membres du Club de Rome : prolifération des effectifs par rapport aux ressources de la planète, devenir sombre des pays les plus pauvres.

Il semble bien cependant qu'une tendance au ralentissement du croît démographique s'esquisse (34%0 en 1960, 28 %0 en 1975) dont la Chine est le principal mais non le seul responsable. ■ S'il est difficile de dire quelles sont les inventions qui ont pesé le plus lourd dans l'his­ toire de l'humanité, il est certain que depuis deux siècles le rythme des acquisitions techniques s'accélère.

La deuxième moitié du xvm• siècle a été marquée en Angleterre par la première révolution industrielle (machine à vapeur, charbon, etc.).

On a parlé depuis, par analogie, des révolutions de l'électricité, du moteur à explosion, de l'énergie nucléaire et de l'électronique.

En fait, nous vivons une époque de découvertes et de progrès techni­ ques permanents.

Si l'invention pouvait naguère prendre l'apparence du hasard, la découverte est aujourd'hui concertée : la science est plus que jamais liée à l'économie par le développement de la recherche appliquée. Ce progrès technologique est inséparable de la formation culturelle des hommes et des moyens financiers consacrés à la recherche.

C'est dire qu'il s'épanouit plus particulièrement dans les pays ayant déjà une situation économique privilégiée, accentuant ainsi les déséquilibres entre pays riches et pays pauvres. ■ Pour mesurer la richesse économique d'un pays et de ses habitants, on peut utiliser des indices qui ont valeur de tests : indice des disponibilités alimentaires, de la consommation d'énergie, de la consommation d'acier; mais ils sont partiels. Depuis que les comptabilités nationales permet­ tent d'évaluer les revenus des États, on utilise de plus en plus un indice global qui est le revenu de l'État rapporté à sa population.

Le produit brut par habitant est 120 fois plus élevé dans les Émirats arabes (12 000 dollars en 1977) qu'en Éthiopie (100).

Et l'évolution ne se fait pas vers un prochain équilibre car c'est souvent dans les pays où le croît démographique est le plus fort que le progrès économique est le plus lent. ■ La comparaison des deux rythmes d'évolution est à la base d'une classification des niveaux de développement* : - les pays développés ont un progrès économique supérieur au rythme d'expansion démôgraphique; les biens de consommation y sont abondants et assez bien répartis (aussi certains estiment qu'il conviendrait de rechercher la « qualité de la vie» plutôt qu'une croissance quantitative). - les pays en voie de développement ont accédé plus tard aux techniques modernes, mais grâce à un progrès économique plus rapide que l'expan­ sion démographique, leur situation s'améliore.

Le Japon, puis !'U.R.S.S.

ont été, dans des systèmes économiques différents, des exemples réussis du «décollage ...

Actuellement, c'est le cas des pays pétroliers à population peu nombreuse. - les pays sous-développés* ont une démogra­ phie qui prend sans cesse de vitesse l'essor économique.

Même s'ils ont des richesses exporta­ bles (Algérie, Iran, Venezuela), la lutte pour le progrès y est difficile.

S'ils n'en ont pas, et réduits à eux seuls, ils voient leur situation se détériorer rapidement. Le monde mène actuellement une course entre la création de richesses et l'évolution démographi­ que.

Au xvm• siècle déjà certains s'effrayaient de cette situation et Malthus.... »