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Paradoxe/ Problématique Comprendre un sujet de dissertation, c'est percevoir son caractère paradoxal (para= contre, doxa = l'opinion commune), c'est identifier...

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« Paradoxe/ Problématique Comprendre un sujet de dissertation, c'est percevoir son caractère paradoxal (para= contre, doxa = l'opinion commune), c'est identifier le ou les problèmes qu'il pose, ou encore, c'est le problématiser.

Pour l'aborder correctement, il faut retenir cette règle: r , :· , Tout sujet est paradoxal.

Il invite à critiquer un préjugé: : , . Le paradoxe du sujet Ce caractère paradoxal peut prendre des formes très diverses: - Le sujet peut être franchement provocant (ex: Faut-il en finir avec la tolérance?). - Il peut avoir l'air d'une contradiction dans les termes, à la limite de l'absurdité (ex.: Peut-on librement renoncer à sa liberté?). - li peut mettre en rapport des concepts apparemment opposés (ex.: Peut-il y avoir un art du laid?). - Ou inversement, proposer d'opérer une distinction entre des concepts qu'on aurait tendance à relier (ex.: Le droit est-il nécessairement juste?). - Il peut être tout simplement bizarre (ex.: Pourquoi suis-je moi plutôt qu'un autre?). - Parfois, le paradoxe est double: lorsque le sujet oppose clairement deux thèses possibles, qui vous paraissent également légitimes l'une et l'autre, sans que l'une soit plus de l'ordre de l'opinion commune et l'autre de l'ordre du para­ doxe philosophique (ex.: Le langage sert-il d'abord à s'exprimer ou à commu­ niquer?).

Il ne faut pas hésiter alors à montrer que l'une des deux thèses entraîne des paradoxes et que la thèse adverse en entraîne d'autres. Etc. Chaque sujet obéit à cette règle d'une manière qui lui est propre, mais vous pouvez être sûr qu'il y obéit.

Et si ce n'était pas le cas, ce serait à VOUS de trou­ ver le paradoxe. Quel que soit le cas de figure, face à un sujet de philosophie (c'est vrai aussi dans les autres matières d'ailleurs), vous devez identifier la tension interne dont il est porteur, et qui est tout simplement CE QUI LE REND INTÉRESSANT.

(Et si vous ne le trouvez pas intéressant, abstenez-vous toujours de le dire; et sur­ tout, dites-vous que cela signifie peut-être que vous n'y avez pas assez réflé­ chi, car c'est à VOUS de le rendre intéressant pour votre lecteur: c'est cela, l'exercice de la dissertation). La problématisation du sujet " Problématiser, c'est montrer le caractère paradoxal du sujet, faire apparaître un «problème», là, où, éventuellement, on n'en voyait pas à première vue. Problématiser, c'est la tâche de la philosophie: montrer que des choses appa­ remment évidentes recouvrent en fait quantité de problèmes. 0 Pour y parvenir, vous devez répondre aux questions: 1.

Quel est le préjugé visé par le sujet? 2.

Comment critiquer ce préjugé? 3.

Y a-t-il moyen d'aller plus loin que cette simple critique (et de la critiquer à son tour)? Et vous avez votre plan! [Voir fiche 6 «Articulations», pour plus de détails.] C'est pourquoi il est si important d'identifier le paradoxe du sujet: car tout se construit ensuite à partir de lui! C'est pourquoi aussi, c'est l'objet de l'intro­ duction d'exposer ce paradoxe et, dans sa suite logique, le plan [voir fiche 7 «Introduction»]. 0 On appelle problématique la manière dont va être traité le problème posé, la recherche d'une solution.

C'est donc l'objectif que vous vous fixez, ce que vous vous proposez de démontrer au terme de votre dissertation. Par exemple, dans la dissertation 2,« Ce que l'homme accomplit par son tra­ vail peut-il se retourner contre lui?», le «problème», c'est la contradiction entre la définition élémentaire du travail comme «détournement de processus natu­ rels de manière à les rendre utiles à l'homme», et de cette idée que le travail se retourne contre l'homme, donc lui devient nuisible.

C'est l'opposition utile/nuisible qui pose problème dans le sujet. La problématique qui s'ensuit, c'est le parcours qui nous mène à une 3 e partie dans laquelle on va essayer de dépasser l'opposition utile/nuisible (par exemple à partir de la question de l'ceuvre d'art). « Question» et « problème» Il ne faut pas confondre la «question» posée par le sujet (avec un point d'in­ terrogation), et le«problème» qui lui est sous-jacent (qui ne s'énonce pas néces­ sairement sous la forme d'une question).

Ce serait comme confondre la question « Comment aller à Paris?» et l'énoncé des obstacles que l'on peut rencontrer sur la route. Par exemple: il y a d'un côté la question posée, « Ce que l'homme accomplit par son travail peut-il se retourner contre lui?», de l'autre, le« problème», que vous ne pouvez exprimer que si vous avez explicité une définition du travail adéquate pour le faire apparaître: ici, le caractère utile du travail. Astuce pour problématiser Pour la problématisation, tous les aspects de la définition d'un concept ne sont pas d'égale importance: c'est à vous de choisir ce qui est pertinent pour donner le relief voulu au sujet que vous traitez. Par exemple: ici, il n'est pas utile d'insister dès le début sur le fait que la notion de travail implique celle de «peine» et de souffrance: ce serait contre-perfor­ mant, car à ce moment-là, la question.... »

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