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Partage des richesses et emploi Sujet. Uincidence de la répartition du revenu national sur l'emploi Concours d'entrée à l'ENA, 1996....

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« Partage des richesses et emploi Sujet. Uincidence de la répartition du revenu national sur l'emploi Concours d'entrée à l'ENA, 1996. Analyse des expressions et termes-clés Premier terme-clé : incidence Dans la mesure où l'incidence d'une grandeur économique sur une autre peut se mesurer statistiquement, le terme-clé accepte les équivalents suivants: répercussions, conséquences, effets, impacts.

Tous ces termes équivalents contiennent l'idée de liens étroits entre un sys­ tème de rémunération directe ou indirecte des facteurs de production et le volume d'utilisa­ tion du facteur travail.

Implicitement, le terme désigne l'idée d'encouragement ou de découragement du travail à travers le double partage du revenu, d'une part entre les facteurs de production (travail, capital, technologie) et d'autre part entre le prix de la rémunération directe du travail (salaires et primes) et les nombreuses prestations sociales (allocations, indem­ nités, pensions, aides sociales). - Deuxième terme-clé : répartition du revenu national Dans les sociétés d'économie de marché, la répartition du revenu national s'opère en deux temps.

D'abord on procède à la répartition primaire du revenu selon le principe du service rendu, c'est-à-dire que la valeur du service rendu par un facteur de production (terre, matière première, argent, travail, savoir-faire technologique) est fixée par la loi de l'offre et de la demande.

Mais puisque l'expérience a montré que le marché n'assure pas équitablement une allocation de ressource pour tous, les États ont institué une solidarité nationale appelée répartition secondaire - ou redistribution du revenu - fondée sur le principe suivant : « cha­ cun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins sociaux non satisfaits ».

Donc les raisons d'accroître ou de diminuer la part du revenu national, destinée à être redistribuée, les formes de revenus redistribués affectées par ce choix ainsi que les conséquences de ces stratégies sur l'emploi et l'activité économique en général, ont fait l'objet d'études maintes fois renouvelées.

La répartition du revenu national et le choix de la clef de répartition sont un thème politiquement très sensible, puisqu'ils constituent le point de divergence totale entre un système capitaliste fondé sur le principe du service rendu et un système socialiste fondé sur les capacités de l'individu et sur les besoins individuels et sociaux qui lui sont reconnus. - Troisième terme-clé : emploi Nous rappelons au candidat qu'il faut toujours prendre l'habitude de dresser spontané­ ment trois colonnes au brouillon (causes, formes, conséquences) dès qu'il rencontre un terme­ clé désignant une grandeur physique, un fait quantifiable, une tendance mesurable.

Pour se présenter aux concours catégorie A, tout candidat sait quels sont les facteurs à l'origine des créations d'emplois, les formes actuelles d'emplois et leur configuration dans la pyramide sociale.

Il sait aussi quelles sont les conséquences politiques, économiques, sociales, culturelles liées à toute transformation de la pyramide sociale par la création de nouveaux métiers ou la disparition d'anciens métiers ou d'activités traditionnelles, la substitution des machines et robots à l'homme dans le lieu de travail.

Dans le contexte du sujet posé, les débats entre les écoles de pensée sur l'emploi tournent autour de l'idée de régulation par le prix du travail - théorie de l'équilibre général - ou régulation par la quantité - théorie du déséquilibre. Délimitations spatio-temporelles Délimitation géographique : privilégier le cas français, mais allusions possibles à d'autres expériences. Délimitation temporelle : délimitation relativement libre, un recul de quelques années suffit. Problématique centrale et problématiques sous-jacentes 1.

La problématique centrale Le problème principal posé par ce sujet n'est pas d'établir les liens entre un système national d'allocation de ressource et un mode de fonctionnement du marché du travail.

Il s'agit plutôt de faire un inventaire analytique des répercussions, conséquences, effets, impacts de toute manipulation de la clé de répartition primaire ou secondaire du revenu sur l'offre et la demande de travail dans un pays à économie de marché. 2.

La première problématique sous-jacente La discussion sur le partage de· la valeur ajoutée des entreprises françaises demeure une question d'actualité au moment où, d'un côté la Bourse réagit joyeusement à tout programme de licenciements collectifs et de l'autre côté les grands groupes déclarent des profits fabuleux fin 1997, tandis que les hausses des salaires, neutralisées par les hausses des prélèvements obligatoires (45 % du PIB), ne se traduisent pas par une augmentation sensible du pouvoir d'achat des salariés. 3.

La deuxième problématique sous-jacente On ne peut pas non plus escamoter dans ce sujet un second problème intrinsèquement lié au précédent, à savoir les vertus d'un système généralisé de prélèvements obligatoires et de redistributions du revenu où les prestations sociales atteignent 30 % du PIB.

Ce système oppose radicalement partisans de l'intervention de l'État régulateur (face aux imperfections du marché en matière d'allocation de ressource aux offreurs de services à la collectivité nationale) et partisans du marché régulateur qui estiment décourageant le mode actuel de répartition du revenu national.

Plus particulièrement, ils dénoncent l'importance des fonds redistribués qui découragent tous ceux qui vivent de leur travail (cf effet seuil) et qui incitent plutôt le citoyen à se débrouiller administrativement pour grappiller des fonds de solidarité en s' adressant à plusieurs institutions nationales, régionales ou locales d'aides. 4.

La troisième problématique sous-jacente Le traitement de la précédente problèmatique sous-jacente débouche automatiquement sur un troisième problème sous-jacent.

Quelle est la situation française par rapport à ses 270 Quatre catégories de su;ets - Seize plans détaillés partenaires européens ou comparativement aux pays du G7 ? Car le problème de la répartition du revenu et ses vertus ou méfaits sur l'emploi nécessite l'élaboration de repères indicatifs.

Soit l'analyse part d'un point historique déterminé (1949 ou 1970) pour mesurer le résultat, en matière d'emploi, d'une évolution d'un système de répartition du revenu national.

Soit elle se réfère aux autres systèmes mis en place dans les pays de la communauté européenne ou dans le G7, afin de se rendre réellement compte de la signification des termes de « service public français» et« d'exception française». Précautions dans le choix du plan directeur* * Remarque.

La démonstration peut se faire avec l'une des trois logiques différentes (plans directeurs).

Avant d'opter pour l'une d'elles, une exploration rapide s'impose au candidat. 1.

Première possibilité : plan directeur comparatif Il est tout à fait possible de faire une double comparaison dans le temps et l'espace des deux systèmes de répartition - primaire et secondaire - du revenu national.

Le seul problème demeure le choix du point de départ servant à la comparaison historique.

L'année 1949 ou l'année 1970 ne permettent pas de comparer de la même façon.

En effet, c'est surtout depuis les années 1970 que le problème se posera avec beaucoup d'acuité.

En 1970, on comptait environ 200 000 chômeurs - avec une durée moyenne de quelques mois seulement-, mais au fur et à mesure que la crise de l'emploi s'aggravait, on observait une radicalisation des points de vue sur le rôle du partage de la valeur ajoutée et sur les vertus d'une extension des prestations sociales ainsi que sur la prolifération des statuts administratifs parmi les citoyens. 2.

Deuxième possibilité : plan directeur progressif Face à un sujet sur les conséquences d'un mode d'allocation de ressource et d'un système de correction des inégalités économiques et sociales, le choix du plan progressif offre deux possibilités d'analyse. Ou bien le candidat traitera le cas général en première partie : savoir, dans une économie moderne, quelles sont les conséquences attendues sur l'emploi en général, des différentes formes de répartitions - primaire et secondaire - du revenu national ; ensuite il s'intéressera à la situation française actuelle d'autant plus que l'expérience en la matière continue de susciter des débats passionnés sur les profits distribués, les revenus spéculatifs, les rentes de situations, les niveaux de salaires, l'importance des prestations sociales, les disparités de revenus, les détournements de fonds, les salaires des P.-D.G., les excès de taxation de certains revenus, les privilèges fiscaux, etc. Ou bien il procédera de la manière inverse, c'est-à-dire qu'il commencera par la situation française dans tous ses aspects ; ensuite il ira voir ce qui se passe réellement chez les partenaires de la France.

Dans le premier choix, il part du général pour arriver au particulier, tandis que, dans le second, il expose d'abord le cas particulier, avant de le situer implicitement en passant au cas général - la tendance européenne en matière de répartition du revenu et de ses impacts sur le volume de l'emploi. 3.

Troisième possibilité : plan directeur thématique Le problème principal à traiter dans ce sujet, avons-nous dit plus haut, est de dresser un inventaire analytique des répercussions, conséquences, effets, impacts de toute manipulation de la clé de répartition primaire ou secondaire du revenu, sur l'offre et la demande de travail dans un pays à économie de marché.

Dans ce cas, le choix du plan directeur thématique divi- Suïets de troisième catégorie 21 7 sera le développement en deux thèmes comparables.

Dans la première partie, seront étudiées les répercussions sur l'emploi provoquées par le système de répartition primaire du revenu national et les manipulations de la clé de répartition du revenu national.

Dans la seconde partie, l'analyse se limitera aux répercussions, conséquences, effets, impacts sur le marché du travail d'un système de redistribution du revenu. Un tel canevas d'analyse permettra facilement au candidat d'exposer dans la première partie le vieux débat sur la répartition du revenu, et dans la seconde partie les débats plus récents sur les vertus ou les vices entretenus par un système de prélèvements obligatoires alimentant la répartition secondaire du revenu qui, pour les uns, atténue la fracture sociale et l'exclusion, et pour les autres, entretient des foules d'assistés permanents avec l'argent des catégories productives de la société.

En effet, dans la première partie tout le débat tournera autour du « principe du service rendu » ; tandis que la seconde partie resituera le débat autour d'un autre principe : « chacun selon ses capacités contributives, à chacun selon ses besoins individuels et sociaux reconnus ». J Le choix de la combinaison de plans i 1.

Le plan directeur adopté : thématique (I & II) 2.

Le premier plan de soutien: gradation (A & B) 3.

Le second plan de soutien: inventaire-descriptif (1 à 5) Indications utiles pour une introduction Le choix de la combinaison de plans (thématique, gradation, inventaire descriptif) n'impose pas un recul historique, le candidat peut limiter son analyse à la situation actuelle de la France et rappeler si nécessaire certaines dates ou décisions importantes dans la mise en place du système en vigueur de répartition primaire et secondaire du revenu.

Puisqu'il s'agit de traiter séparément les deux systèmes - le primaire et le secondaire - il faudra respecter l'ordre de présentation des problématiques sous-jacentes.

La première problématique sous-jacente est à rattacher à la première partie, la deuxième s'insère dans la seconde partie ; tandis que la troisième (la situation française par rapport aux partenaires européens ou comparativement aux pays du G7) constitue un sous-thème transversal aux deux grandes parties du sujet..... »

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