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�;PÉCIFICITÉ DU DROIT
SELON ARISTOTE
(omme son maître Platon, Aristote
(384-322 av.
J.-c.J a exercé une
influence capitale sur la philosophie
occidentale en général et sur celle du droit
en particulier.
On a même pu dire que
c'est Arist,ote qui " fut probablement le
fondateur de la philosophie du droit, si
l'on prend ce mot au sens strid "
(M.
Villey, Philosophie du droit).
C'est
en tous cas la dodrine aristotélicienne du
droit qui domina, à travers ses
interprètes scolastiques (surtout Thomas
d'Aquin), du XIII• au XVII• siècle.
loii civile
et naturelle
Pour Aristote, il n'existe pas d'anta
gonismei entre la nature et la loi
comme le veulent les sophistes:
cette distinction permet même de
renforcer la valeur de la loi civile.
Si celle-ci n'est pas la loi naturelle,
elle s'appuie sur elle: le législateur
doit en Hffet nécessairement tenir
compte des lois dé la nature, de la
réalité; par exemple la législation
sur l'usage du feu ne saurait igno
rer la nature du feu.
On peut donc
considérer qu'au-delà du droit posi
tif, il existe un droit naturel, objec
tif, fondé sur la nature des choses,
que manifeste le droit positif et qui
lui sert de modèle.
Mais ce droit naturel est-il la même
chose que la justice? Ou faut-il
encore distinguer la loi (nomos) de
la justice (diké)?
Ju�;tice générale
et ;ustice
pairticulière
En rejetant la conception platoni
cienne d'un Bien universel et
absolu, Aristote refuse l'idée d'une
Justice transcendante.
Cependant,
il existe bien pour lui une justice
générale, qui est la loi morale, uni
versellement valable.
« Il y a une
justice et une injustice dont tous
les hommes ont comme une divina
tion et dont le sentiment leur est
naturel eit commun, même quand il
n'existe entre eux aucune commu
nauté ni aucun contrat.
» (Rhétori
que, 1373b).
Cette loi morale, c'est
ce qui doit régler la conduite des
hommes, de tous les hommes:
c'est un art qui concerne la vertu
subjective des individus.
Le « droit » (to dikaion) ne s'identi
fie pas à l'observance ou au désir
d'observance de ces lois morales,
bien qu'il ne soit pas sans rapport
avec elles.
C'est une justice spéci
fique, une justice particulière.
Le droit ne vise pas en effet à faire
qu'un individu soit juste, à le forcer
à être vertueux.
Le droit est d'abord
une relation : il n'y a pas de droit
pour un individu isolé ; le droit est
un fait social, il n'existe que dans
la cité : il est « politique».
Le droit
porte ensuite sur des biens, maté
riels ou immatériels (richesses,
honneurs, pouvoirs, etc., mais
aussi peines).
Il porte sur la répar
tition de ces biens : le droit, c'est
donner à chacun selon sa part: ni
plus, ni moins que sa part.
Le droit
a donc pour objet le juste partage
des biens et des charges dans la
société.
� Un ;uste milieu
Pour Aristote le juste (to dikaion)
est un « juste milieu» (meson).
Sa
morale est ainsi une morale du
juste milieu, de l'équilibre, dans le
sujet, par quoi se définit la vertu.
Pareillement le droit consiste dans
un juste milieu, mais dans les cho
ses, dans leur égale répartition.
Il
revient au juge d'effectuer cette
répartition.
ÉGALITÉS ARITHMÉTIQUE
ET PROPORTIONNELLE
Aristote distingue une double éga
lité:
1) L'égalité arithmétique qui s'établit
entre des personnes égales.
2) L'égalité géométrique ou propor
tionnelle, qui ne réside pas directe
ment entre les biens répartis, mais
entre des rapports préétablis entre
les personnes et les biens (on donne
plus à celui qui a droit à plus, par son
mérite, sa position sociale, etc.).
LE DROIT NE VAUT PAS
POUR TOUS
Selon Aristote, il ne peut donc y
avoir de droit entendu au sens
strict que dans le cadre d'un État
et entre des citoyens, c'est-à-dire
entre des individus libres et égaux.
Or Aristote nie que tous les hom
mes soient par nature libres et
égaux.
légale vis-à-vis des inférieurs, tels
que les femmes, les esclaves, les
enfants, puisque l'on ne saurait
commettre d'injustice vis-à-vis de
soi-même et que les femmes, les
esclaves, les enfants, sont une pro
priété de l'homme libre, une partie
de lui-même.
Une inégalité
naturelle
Pas de droits
de l'homme
Il existe en effet selon Aristote des
inégalités naturelles: certains
hommes ont naturellement une
nature d'homme libre, d'autres une
nature d'esclave; les femmes sont
naturellement....
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